Pour que tu me reviennes - Fanfiction Miraculous

Première partie : Chapitre 8

        Comme prévu, Marinette avait passé son samedi auprès d'Alya. Sa meilleure amie avait débarqué chez elle vers onze heures du matin et leur matinée s'était résumée aux dernières retouches de la robe avant que les parents de la couturière ne les appellent pour passer à table. Les Dupain-Cheng avaient invité les Césaire à manger pour célébrer le départ de la fille des boulangers. Ainsi, ils avaient décidé de ne faire à la boulangerie que le service du matin et de fermer pour le reste de la journée. De cette façon, Marinette pouvait passer tranquillement sa dernière journée en tant que parisienne avec sa meilleure amie, et ses parents pouvaient s'occuper des derniers préparatifs avant le grand départ.
        L'après-midi s'était donc poursuivie par une séance shopping et une promenade le long de la Seine où les deux adolescentes avaient discuté de tout et de rien. Le soir tombé, il fut rapidement décidé que la renarde resterait dormir, aidant par la même occasion son amie à préparer son ultime valise. Marinette pouvait l'affirmer, elle avait passé une excellente journée.
        Enfin, cela ne comptait que pour la deuxième moitié de sa journée. En effet, tôt dans la matinée, elle s'était rendue chez le gardien des miraculous, la mort dans l'âme. Comme convenu, elle devait rendre ses boucles d'oreille pour les confier à Tay Lin. La séparation fut déchirante pour les deux partis, Tikki regrettant déjà sa partenaire. Une fois de plus, elle perdait l'une de ses Ladybug : elle ne la perdait pas dans la bataille, mais c'était tout comme.
        Tay Lin avait enfilé les bijoux, permettant au kwami de rester présente physiquement pour dire au revoir à celle qui s'était battue de tout son cœur et qui avait été une héroïne admirable dont elle était fière. L'une comme l'autre pleuraient à chaudes larmes, l'humaine serrant fort la petite coccinelle. Lorsqu'elle eut enfin la force de la lâcher et de s'éloigner, Tay Lin lui promit de faire bon usage des pouvoirs de création. Avant qu'elle ne puisse franchir la porte, elle la saisit par le poignet, lui délivrant les mots les plus émouvants qu'elle aurait pu recevoir à ce moment-là.

« Quand tu seras de retour à Paris, passe nous voir. Rends à Paris sa véritable Ladybug. D'ici-là, je tâcherai de ne pas bafouer ton nom. »

Marinette lui rendit un grand sourire baigné de ses larmes avant de quitter une bonne fois pour toutes la résidence de Fu.
        C'était la fin. C'était vraiment la fin cette fois. Elle n'était plus Ladybug, elle n'était plus que Marinette, cette adolescente maladroite qui allait tenter de réaliser son rêve coûte que coûte. Elle sentait un vide profond dans son cœur, souffrant déjà de l'absence de cette petite créature qui l'avait suivie continuellement pendant près d'un an et demi. Elle avait perdu cette petite confidente, cette presque sœur de cœur qui l'avait soutenue, qui lui avait permis de faire face à tous les obstacles qui se présentaient à elle.
        Mais cette fois, elle devait avancer d'elle-même, déployer ses propres ailes sans se reposer sur un masque. Elle avait déjà sacrifié tant de choses, elle ne pouvait pas se permettre de reculer maintenant, pas à la première difficulté : elle savait que ce qui l'attendait à l'étranger serait certainement bien pire. Elle monterait dans cet avion et ce peu importe ce qui pouvait arriver.

          Et comme prévu, le dimanche fatidique étant finalement arrivé, les deux familles se dirigèrent à deux voitures vers l'aéroport. Alya avait supplié ses parents pour pouvoir assister au décollage de sa meilleure amie et ceux-ci n'avaient simplement pas pu le lui refuser : ils savaient à quel point les deux amies étaient proches.
          La couturière sentait son cœur accélérer à chaque mètre de moins qui la séparait de son vol. Ses parents avaient beau l'accompagner pour sa première semaine, elle avait l'impression d'abandonner toute sa vie derrière elle. Elle avait vécu à Paris depuis sa plus tendre enfance, elle avait vu la boulangerie de ses parents gagner en notoriété tout au long de sa croissance et s'était toujours imaginée reprendre le flambeau. Et pourtant, voilà où elle en était : à un avion de son apprentissage pour devenir styliste, auprès de l'une des plus grandes stylistes du monde qui plus était.
        Dans l'aéroport, le vacarme ambiant masquait le silence pesant qui avait prit place entre les deux adolescentes. Aucune des deux ne savait trop quoi dire, sachant pertinemment qu'il s'agissait de leur dernier moment ensemble avant ce qui leur semblerait probablement une éternité. Aucune des deux n'avait la moindre idée de ce que le futur leur réservait et Alya sentit d'un coup monter de nombreuses angoisses. La distance briserait-elle l'amitié qu'elles avaient entretenue pendant plus d'un an ? Après tout, elles allaient suivre deux chemins fondamentalement différents. Alya allait poursuivre ses études au lycée comme une élève normale avant de se diriger vers des études de journalisme ; quant à Marinette, elle allait refaire sa vie à l'étranger auprès d'une styliste mondialement connue. Elle allait peut-être se faire un nom et devenir célèbre, ce que son amie lui souhaitait du plus profond de son cœur. Mais si elle devenait une icône, se souviendrait-elle encore de cette pauvre amie de collège ? Des moments simples mais heureux qu'elles avaient partagés et qui feraient pâle figure à côté du monde étincelant dans lequel elle allait se retrouver plongée ? Ces doutes lui tordirent l'estomac plus qu'elle ne le laissait paraître.