Dernière partie : Chapitre 4

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        Son plan ? Il était simple comme bonjour. Dérober au Chat son miraculous. Mais pas pour le donner au Papillon, bien loin de là. Pourquoi devrait-elle se décarcasser pour cet homme stupide qui pensait pouvoir se servir d'elle ?
        Non, elle comptait faire bien mieux. Elle allait lui prendre sa bague, la passer à son propre doigt, et se laisser envahir par le pouvoir suprême mêlé de destruction et de création. Ainsi, elle refaçonnerait le monde ; non, elle se façonnerait un monde : un monde où plus rien ne pourrait la blesser, un monde où elle pourrait vivre à l'abri de la souffrance que pouvaient lui infliger les autres. C'était elle qui créait des pantins, elle ne serait pas celui de l'antagoniste.
        De son côté, alors qu'il s'inquiétait pour Nathalie – qui n'avait cesser de tousser jusqu'à s'évanouir –, Gabriel fut surpris par un corps qui vint frapper sa vitre. Se retournant vivement, il croisa le regard vide de l'homme qui venait de s'y écraser. Son cœur se souleva : était-il mort ? Non, un akuma ne pouvait pas être si dangereux. Si ?
        Lorsque le présumé cadavre bougea le bras pour poser sa main sur le verre et s'en décoller, Gabriel eut la confirmation qu'il était vivant. Son corps était presque enseveli sous les fils de sang qui le lacéraient. Prenant une grande inspiration, il se redressa. Il devait réfléchir, et vite, mais il avait l'impression que son esprit n'avait jamais été aussi blanc qu'à cet instant. D'autant plus que le regard braqué sur lui du pantin n'arrangeait rien. Et puis qu'avait-il à le regarder comme ça ? Son regard avait beau être vide, il se faisait terriblement insistant.
        L'homme ficelé tira alors à plusieurs reprises le fils dans son dos avant qu'il ne soit furieusement détaché de la fenêtre, projeté en arrière, disparaissant au loin à la vitesse de la lumière. Mais que venait-il de se passer ?
        Le polichinelle s'était fait rapatrier par sa propriétaire, venant atterrir à ses côtés alors qu'elle s'apprêtait à provoquer le félidé qui lui faisait face, les doigts serrés d'appréhension sur son bâton métallique.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Je suis occupée ! » s'énerva l'araignée sur son sous-fifre.

        L'homme, qui ne pouvait rien articuler, ne put que bredouiller des sons sans signification, sa conscience ne lui appartenant plus depuis l'instant où il avait été possédé par la toile carmin. Exaspérée, l'akumatisée usa de ses fils pour l'aider à parler. Le Chat était trop loin pour entendre ce qu'il disait, mais la folie qui s'afficha sur le profil de son adversaire lui suffit à comprendre qu'il s'agissait de quelque chose d'important.
        Ce n'était pas prévu si tôt, mais cela lui allait tout de même très bien. Elle l'avait trouvé sans même le chercher. Le repaire de ce vil insecte. Le Papillon.
        À peine eut-elle reçu l'information de son outil qu'elle plaqua sa main sur ses yeux, le visage vers le ciel. Elle eut d'abord un rire sourd qui se remarqua aux soubresauts de ses épaules ; progressivement, il se fit plus sonore, jusqu'à ce qu'elle finisse par exploser d'un rire dément. Qui aurait cru que ce nuisible qu'ils avaient si longtemps combattu avait toujours été si près d'eux ?
        Le Chat crut pouvoir en profiter pour la prendre par surprise. Mais sans même prendre le temps de le regarder, Marinette lui envoya dessus l'un de ses sbires, le forçant à se reposer sur un toit pour l'esquiver.

« Désolée mon minou, mais j'ai trouvé quelque chose de plus urgent à gérer que toi, lui cracha-t-elle. Mais ne t'en fais pas, je m'occuperai de ton cas juste après. » termina-t-elle en lui envoyant un baiser de la main.

        À peine s'élança-t-elle en direction de la cachette du Papillon que le Chat la suivait déjà. Visiblement, il n'avait pas l'intention de suivre bien gentiment ses directives. Ce qu'il pouvait être agaçant.
        Bien forcée de faire halte pour se débarrasser de lui, elle choisit une endroit stratégique : la tour Eiffel. La structure métallique était parfaite pour faire jouer ses fils à son avantage. Elle réfléchissait à quelle stratégie adopter tandis que la Chat la rejoignait.
        Elle aurait pu l'enfermer dans le monument en l'entourant tout entier de fil, créant une prison sous forme de cocon, mais elle connaissait son ancien partenaire : un petit cataclysme et il serait sorti d'affaire en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Et puis, mine de rien, créer du fil lui demandait une quantité d'énergie astronomique qui lui lacérait le cœur à chaque fois qu'elle en abusait un peu ; alors faire de la tour une geôle était peut-être trop énergivore, voire un peu long. Elle se dit ensuite qu'elle pourrait peut-être faire de lui une marionnette au même titre que les autres, mais il ne tenait pas assez en place pour cela.
        Alors qu'elle était encore en plein réflexion, elle entendit le félin atterrir sur le métal dans un bruit peu discret. Elle eut l'impression de vaciller une fraction de seconde en croisant son regard désespéré, mais elle se reprit rapidement : ces yeux ne voulaient plus rien dire pour elle.

Pour que tu me reviennes - Fanfiction MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant