Pour que tu me reviennes - Fanfiction Miraculous

Première partie : Dernier chapitre

        Le dimanche était passé dans une lourde ambiance chez les Césaire, Alya ayant passé sa journée à tenter d'assimiler le départ de sa meilleure amie, presque sœur. Ses petites sœurs avaient plusieurs fois tenté de l'embêter, mais elles s'étaient rapidement faites évacuer de la chambre par Nora qui avait bien compris que sa petite sœur avait besoin de rester seule.
        Elle avait réalisé de nombreuses choses depuis que Marinette lui avait avoué qu'elle était Ladybug. Si elle avait pu revêtir le costume de Rena Rouge, c'était entièrement grâce à elle : elle lui avait fait confiance, elle l'avait sauvée à maintes reprises, elle avait contribué à son blog aussi bien en tant qu'héroïne qu'en tant que civile. Tous ces retards, toutes ces excuses, toutes ces fois où elle s'était volatilisée, tout prenait sens. Elle avait donc analysé avec nostalgie tous les souvenirs qu'elle avait de l'incroyable Ladybug et de la maladroite Marinette au cœur d'or.
        Mais c'était lundi à présent, et la basanée se préparait pour la petite soirée de son collège. Elle avait hésité toute la journée à y aller, n'ayant pas particulièrement le cœur à la fête. Mais elle devait y aller, autant pour elle que pour son amie. Elle avait donc enfilé l'extraordinaire robe mauve qu'elle lui avait cousue malgré le peu de temps dont elle disposait. Elle s'amusa à penser qu'un jour peut-être elle pourrait se vanter d'avoir joué les mannequins pour une styliste reconnue aux États-Unis.
        Elle le savait, elle risquait de devoir expliquer aux autres pourquoi la brune aux doigts de fée n'était pas là et qu'elle ne reviendrait certainement pas avant plusieurs mois, peut-être même plusieurs années. Elle appréhendait vraiment ce moment, se voyant déjà fondre en larme à chaque évocation de sa meilleure amie. Mais elle n'était pas du genre à se laisser abattre : elle avait déjà bien assez déprimé la veille et Marinette n'aurait pas voulu ça. Alors elle se rendit dans la salle de bain, se motivant comme elle put, et commença à réfléchir à quelle coiffure et maquillage adopter pour faire honneur à la robe qu'elle portait.
        Adrien était chez lui, avachi dans son lit en fixant son plafond. Il venait de finir son cours de chinois et avait l'impression que même les pensées qui se promenaient dans sa tête s'exprimaient dans cette langue. Il était un peu plus de cinq heures de l'après-midi et le collège leur avait rendez-vous à sept heures.
        Gabriel avait refusé que son fils se prépare chez son meilleur ami, n'ayant toujours pas changé d'avis sur sa soi-disant influence néfaste. Il était donc seul, à attendre immobile que son père lui fasse porter le costume qu'il préparait spécialement pour lui. En un sens, il était touché que son père tienne à lui confectionner lui-même son costume. Mais en même temps, il était vexé de ne pas pouvoir se rendre chez Nino une fois encore.
        De plus, il s'était rendu compte que, malgré tout le temps qu'il avait passé avec elle, il n'avait toujours pas le numéro de téléphone de Marinette. Il avait réalisé cela en repensant à l'appel entre elle et Luka dans sa chambre, réalisant par la même occasion à quel point il avait été, jusqu'ici, un ami déplorable à son égard.
        Mis à part dans l'enceinte du collège, ils ne se voyaient pas non plus tant que ça, encore moins seuls. Son père était strict et il ne participait presque jamais aux sorties avec ses amis. Et malgré tout, elle ne lui en avait jamais tenu rigueur. Elle aidait toujours tout le monde dans l'ombre et ne demandait jamais rien en retour. Même lui qui n'avait jamais rien pu faire pour elle, elle avait écouté ses problèmes et l'avait conseillé. En se creusant un peu plus la tête, il se rendit même compte qu'il était plus intime avec elle en tant que Chat Noir qu'en tant qu'Adrien. Honnêtement, il en eut un peu honte.
        Il aurait pu demander à Alya ou Nino de lui donner le numéro de la brune, mais il n'osait pas : il ne s'imaginait pas demander à quelqu'un d'autre que la concernée son numéro après plus d'un an de fréquentation.
        Et pour ne rien arranger à son, sans mauvais jeu de mot, cataclysme interne, il se mit à songer de nouveau à sa Lady. Combien de temps encore allaient-ils rester en froid ? Jusqu'à cette dispute-ci, la Coccinelle ne s'était jamais montrée si véhémente. Il la savait bornée, mais là elle avait battu son record. Et pourtant, il n'arrivait pas à le lui reprocher. Elle avait l'air si triste, blessée au plus profond de son être... Il ne savait plus trop quoi faire, quoi inventer pour arranger les choses cette fois-ci.
        Son flot de pensées fut interrompu par l'irruption de Nathalie dans sa chambre.