Elle était debout, silencieuse, au beau milieu du parc. Le bleu céruléen de ses yeux avait laissé place au noir, un noir profond qui avait enveloppé la totalité de ses globes oculaires. Des larmes tout aussi sombres coulaient périodiquement sur ses joues, glissant jusque dans son cou.
Elle portait une combinaison de la même couleur, un discret motif de toile d'araignée se dessinant sur ses jambes. Sur sa poitrine, au niveau de son cœur, apparaissait un symbole rouge comparable à un sablier duquel naissaient quelques fils grenat qui venaient entourer sa taille avant de ceindre les huit pattes arachnéennes qui poussaient de ses omoplates, lui formant presque des ailes squelettiques. Sur ses mains, on pouvait remarquer que le bout de ses doigts avait adopté la même couleur rouge sang que ses fils : il paraissait évident qu'elle en ferait sortir de nouveaux.
Pourtant, malgré la force qui s'échappait d'elle, elle ne bougeait pas. Le Papillon, qui craignit un instant d'avoir échouer, lui ordonna de faire quelque chose, n'importe quoi. Et sans discuter, elle s'exécuta.
Elle leva sa main droite au ciel, ne décrochant pas le moindre mot, avant d'en laisser s'échapper une incommensurable quantité de toile rouge qui forma un immense papillon au-dessus de sa tête. Une fois sa création assez grande, elle la laissa s'écraser au sol dans un vacarme sans nom, provoquant une explosion si forte qu'elle en fit trembler la terre.
Le Papillon lui-même ne sut comment réagir. Elle débordait de puissance, il avait eu raison en la soupçonnant d'abriter un pouvoir colossal. Mais il y avait un problème qu'il n'avait pas envisagé : elle semblait vide. Sans ordre, elle n'agirait pas. La preuve était qu'à peine l'explosion provoquée, elle s'était de nouveau murée dans son silence et sa paralysie d'automate.
Comment pouvait-il changer ça ? Il ne pouvait pas se battre à sa place : il élaborait les plans, mais ses akumas devaient se débrouiller pour ce qui concernait le combat. Est-ce qu'un ordre suffirait ?« Veuve Noire, cherche Ladybug et Chat Noir, tu dois leur prendre les miraculous ! »
À son grand soulagement, bien que toujours avare en réponse, elle se mit en mouvement. Se propulsant en l'air en lançant ses fils comme elle avait l'habitude de le faire avec son yo-yo, elle laissait derrière elle une toile carmin, recouvrant bâtiments comme êtres vivants.
Ce réseau filaire qu'elle tissait sur son chemin rendit la traque moins complexe pour le super-héros aux oreilles de chat. Il sentait son cœur battre à tout rompre. Était-ce dû à sa course effrénée ou à sa peur inextinguible ? Il espérait du fond de son cœur que la victime n'était pas Marinette, qu'il allait la retrouver à un coin de rue et qu'elle l'appellerait en lui demandant de lui porter assistance, déjà vêtue de son costume rouge à pois. Mais il le savait bien, il s'agissait d'un espoir déjà vain.
Intérieurement, il priait pour qu'elle puisse être raisonnée sans qu'il n'ait à la combattre. Mais cette technique n'avait fait ses preuves que très peu de fois auprès de tous les akumas qu'il avait rencontrés jusque là. Mais quelle autre option pouvait bien s'offrir à lui ? C'était de sa Lady dont il était question ! Il ne pouvait simplement pas imaginer de se battre contre elle, de lui infliger la moindre blessure. Et puis, il était impossible qu'elle soit un akuma normal, et encore moins inoffensif. Il ne savait pas s'il parviendrait à s'occuper d'elle seul, mais il savait que peu importait le temps qu'il attendrait, Ladybug ne viendrait pas lui porter secours.
En parlant de Ladybug : et le miraculous de la coccinelle alors ? Si Marinette s'était bel et bien fait akumatiser, qu'avait-elle fait de ses boucles d'oreille ? Les avait-elle déjà remises au Papillon ? Que pourrait-il bien faire si c'était le cas ? Devait-il aller chez Maître Fu ?
La panique interne qui le rongeait fut interrompue lorsqu'un fil au tranchant insoupçonné vint lui frapper le visage avec force. Non seulement il écopa d'une coupure non négligeable juste en dessous de son masque, mais il alla également s'écraser au sol dans un choc qu'il endura tant bien que mal.
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Pour que tu me reviennes - Fanfiction Miraculous
Fanfiction" Mai. Les jours qui rallongent, le soleil qui commence à taper de plus en plus fort, la nature qui reprend ses droits, et surtout, la fin de l'année scolaire. Au collège Françoise Dupont, les élèves de troisième travaillaient tous - ou du moins pre...