Pour que tu me reviennes - Fanfiction Miraculous

Dernière partie : Chapitre 6

        L'air était lourd, teinté du rouge des toiles environnantes. Les deux jeunes femmes en costume se dévisageaient, l'une arborant l'expression la plus calme du monde, l'autre débordant d'animosité. Aucune des deux n'esquissait le moindre geste, se focalisant sur le combat de regard qui s'était engagé entre elles. Forcée de constater que son adversaire ne comptait absolument pas détourner les yeux, la franco-chinoise prit de nouveau la parole.

« Eh bien, hé bien, on ne dit même pas bonjour ? Je te sais peu loquace, mais pas si impolie. »

        Elle ne répondait pas, poings serrés et griffes sorties. L'akumatisée laissa son regard dériver vers les lames avec intérêt.

« Alors c'est ça ton arme ? Des griffes ? Plutôt clinquant pour quelqu'un qui prétend détester l'attention. »

        Elle avait beau la provoquer, sa nouvelle adversaire ne répliquait pas, continuant de la scruter sans ménagement. En réalité, la Veuve Noire avait beau faire la fière, elle savait qu'elle était dans de sales draps : ces griffes ne jouaient pas du tout en faveur de ses fils.
        Masquant ses doutes par d'autres remarques à but provocateur, Marinette finit tout de même par agir. Elle lança en direction de son ennemie des lames qu'elle formait de fils, prête à combattre le tranchant par le tranchant. Mais comme elle le craignait, un simple mouvement de poignet de la part de son adversaire eut raison d'elles.
        Aucun doute, l'héroïne se fichait d'elle, il n'y avait d'autre explication. Dents serrées, l'araignée se rua sur sa proie, prête à se battre au corps à corps.

« Ne me sous-estime pas, Tay Lin ! »

        Plus loin dans Paris, le Chat cherchait désespérément la trace de ses deux meilleurs amis ainsi que celle d'une certaine blonde fortunée. Il avait besoin d'aide. Mais à son grand malheur, impossible de les trouver. Étaient-ils eux aussi devenus des pantins ? Ou n'avait-il simplement pas assez cherché ? Le temps était compté, il n'avait pas le temps de jouer à cache cache !
        Sa quête fut interrompue par un nouvel appel du gardien. Le vieil homme s'étouffait de l'autre côté du téléphone, le Chat ne comprenant pas tout à ce qu'il racontait. Il comprit seulement qu'il était judicieux de le rejoindre au plus vite. N'ayant plus le temps de trouver des porteurs à ses miraculous, il les rangea dans la boîte avant de cacher celle-ci là où la jeune femme n'irait jamais chercher : dans son ancienne chambre chez les Dupain-Cheng.
         Dès que ce fut fait, il se rua le plus vite possible auprès de Fu. Il le retrouva avachi contre un mur, le cou violacé et sa toux ne s'étant visiblement pas calmée.

« Maître ! Tout va bien ?
- Chat Noir, nous n'avons pas le temps de discuter, expliqua-t-il coupé par ses propres toussotements. Cet akuma, elle est la seule à pouvoir s'en débarrasser. Il suffit qu'elle le désire.
- Vous dites cela comme si c'était simple...
- Tu dois pouvoir l'aider, elle implorait ton nom plus tôt. »

        Le cœur d'Adrien se serra à cette idée. Pouvait-il vraiment lui porter secours ?

« Tay Lin lui fait face, mais même avec ses lames elle ne tiendra pas longtemps. Elle ne peut rien pour elle. Alors vas-y. »

        L'ancien parvint à donner une tape sur l'épaule du héros avec un sourire encourageant déformé par la douleur. Motivé par ces mots, le Chat se hâta vers le champ de bataille, déterminé à sauver l'amour de sa vie.
        Rapidement, il repéra les deux femmes en rouge et noir. Mais il arrivait trop tard. Marinette était pendue au cou de Tay Lin, les dents bien plantées dans sa chair. La chinoise s'effondra au sol, son corps parcouru régulièrement de spasmes qui semblaient bien douloureux. Elle pouvait faire ça aussi ? Rassurant...
        Après avoir contemplé une fraction de seconde son chef d'œuvre avec fierté, la styliste tourna vivement la tête en direction du félin qui se situait bien à vingt mètres d'elle.