9 Mai 2023. Un jet privé fit crisser ses roues sur le bitume d'une piste d'atterrissage parisienne. Le moteur ne tarda pas à devenir silencieux et la porte de sortie s'ouvrit, laissant apparaître un bagagiste chargé comme un bœuf. Derrière lui, une jeune femme aux yeux bleus et aux cheveux lui tombant en cascade jusqu'en bas du dos agitait ses mains en s'excusant d'avoir tant de bagages. L'employé la rassura avec un sourire, lui assurant que c'était son travail et qu'il avait déjà vu bien pire. Il était même flatté de pouvoir porter les bagages d'une personne qui faisait attention à lui et qui reconnaissait son travail.
Il déposa sacs et valises sur un chariot et accompagna la demoiselle jusqu'à l'intérieur de l'aéroport.« Dites-moi, jusqu'où dois-je transporter vos bagages ?
- Si cela ne vous ennuie pas, un fourgon doit attendre garé non loin de l'entrée. Serait-il possible que vous m'accompagniez jusque là-bas ?
- Bien sûr, aucun soucis ! »
La jeune femme le gratifia d'un charmant sourire avant de se remettre en marche, ses cheveux flottant derrière elle. Elle portait une élégante robe bleu pâle en mousseline qui épousait gracieusement ses formes et retombait délicatement juste au-dessus de ses genoux. Elle y avait ajouté une veste droite noire lui arrivant en-dessous de la poitrine et aux manches trois-quarts qui attirait le regard sur son fin tour de cou en dentelle noire. Sur sa tête trônait une capeline blanche dont elle rabattait le bord sur son visage de la main gauche, sa main droite étant occupée à faire rouler la valise qu'elle avait insisté pour porter, allégeant légèrement la charge du bagagiste.
Arrivée à la sortie de l'aéroport, la demoiselle, qui n'avait pas encore vingt ans, chercha ses parents du regard. Elle ne tarda pas à les repérer non loin de là, adossés au fameux fourgon qu'elle avait évoqué plus tôt. Ils se firent de grands signes avant qu'elle ne se dirige vers eux en accélérant le pas à chaque centimètre, sa valise étant la seule barrière l'empêchant de courir – et peut-être aussi ses légers talons, mais il ne s'agissait que d'un détail dans une telle situation.
Arrivée à leur hauteur, le père attrapa le chapeau qui cachait le visage de sa fille avant qu'ils ne s'enlacent tous les trois. Ils se revoyaient pour la première fois depuis environ huit mois, l'émotion était forte. Seule la plus jeune laissa échapper quelques larmes, émue d'être de retour dans sa ville natale. Le bagagiste fit un signe de tête aux deux adultes en souriant avant de commencer à charger le véhicule, ne voulant pas briser les retrouvailles de cette petite famille. La mère ne cessait de complimenter sa fille, lui répétant à quelle point elle était belle et combien elle était fière d'elle. Le père, bien plus papa poule, la harponna de questions sans même lui laisser le temps de répondre, arrachant quelques rires aux deux femmes de sa vie.
Séchant ses larmes d'un revers de la main, elle rejoignit le bagagiste avec la valise qu'elle avait conservée. Elle la souleva aisément avant de l'installer dans le fourgon, l'employé lui assurant qu'il pouvait s'en occuper. Elle le remercia une fois encore, s'inclinant avec respect, avant de monter à l'avant du véhicule. Rapidement, les affaires furent toutes installées à l'arrière et le fourgon prit la route vers la boulangerie Dupain-Cheng.
En cinq ans, rien n'avait changé. La façade était toujours ornée du logo que leur fille avait créé pour la boutique. Elle fut prise d'un nouvel élan de nostalgie qui faillit lui arracher quelques larmes de plus, mais elle les retint : elle n'allait pas pleurer toutes les cinq minutes non plus. Alors elle se rendit utile et aida son père à monter toutes ses affaires dans son ancienne chambre. La tâche ne fut pas aisée en raison des escaliers, mais ils s'en sortirent plutôt bien tous les deux. La mère était elle occupée à tout préparer pour le déjeuner, excitée à l'idée de manger en famille, chez eux, à Paris, pour la première fois en cinq ans.
Une fois la montagne de sacs, valises et cartons en tout genre montée, le père laissa sa fille seule, lui promettant de l'appeler lorsqu'ils passeraient à table et lui conseillant donc de profiter de ce moment pour se reposer du vol. Et elle suivit son conseil sans protestation : elle devait bien avouer qu'elle se sentait légèrement jetlaguée et qu'une rapide sieste ne lui ferait sûrement aucun mal. Alors elle escalada les escaliers qui menaient à son lit, son canapé étant inondé sous les affaires qu'elle avait ramenées de New-York. Elle s'allongea dessus, se recroquevillant légèrement sur elle-même, avant de s'endormir.
Son sommeil ne dura que vingt minutes, mais il lui fit du bien. Elle s'étira, bras en l'air, en poussant un soupir d'aise. Elle descendit de sa couchette, en profitant pour enlever les chaussures dont elle n'avait pas pris la peine de se débarrasser tant elle était fatiguée, puis se positionna debout face à ses cartons, les poings sur les hanches. « Je devrais peut-être commencer à ranger quelques petites choses » songea-t-elle. Alors jusqu'à ce que son père l'appelle, elle s'affaira à tout déballer et ordonner. Bien sûr, elle n'eut pas le temps de finir, mais elle était déjà fière de ce qu'elle avait fait. Elle retrouvait peu à peu sa chambre d'enfant.
Le repas avait été un vrai moment familial : les parents écoutèrent avec attention les aventures de leur fille au cours des huit derniers mois, mois durant lesquels elle avait été débordée par le lancement de sa marque. Ils évoquaient leurs souvenirs, heureux comme tristes, comme rattrapant le temps perdu. Il fallait dire que leur fille avait grandi loin d'eux et que le changement qu'elle avait subi à l'étranger était encore plus marquant. Ils étaient bien forcés de se l'avouer : devant eux se tenait une jeune femme, fière et droite, qui grâce à ses efforts pouvait vivre son rêve pleinement. Ils étaient fiers d'elle à un point inimaginable.
Lorsqu'ils eurent fini de manger, les deux parents furent contraints de reprendre le travail : la boulangerie n'allait pas tourner toute seule ! Leur enfant en profita pour aller se changer dans sa chambre, enfilant des vêtements plus sobres pour pouvoir se déplacer tranquillement : elle avait une destination en tête en comptait bien l'atteindre sans encombre. Alors elle prit le temps d'attacher sa longue mèche en une tresse cascade qu'elle plaqua le long de sa tête avant de la laisser se mêler aux cheveux derrière sa tête. Puis elle enfila un chemisier blanc avec un ruban noir autour du cou qu'elle associa à un jean taille haute noir qui lui collait à lapeau.
Elle se regarda rapidement dans le miroir qu'elle avait précédemment remis en place. Satisfaite, elle n'y ajouta que sa paire de lunettes de soleil avant de quitter sa chambre pour rejoindre la boulangerie. Ses parents ne lui posèrent pas de questions : après tout, elle devait avoir de nombreux projets en raison de son retour. Cependant, même eux n'auraient pas pu deviner où elle se rendait cette fois.
La jeune femme aux yeux azurés franchit la porte de la boutique et une brise vint lui frapper le visage, faisant danser sa chevelure aux reflets bleu nuit. Elle commença à marcher, tentant de se rappeler au fil de ses pas du chemin qu'elle devait emprunter.
Paris n'avait pas vraiment changée : les mêmes pavés, les mêmes bâtiments, les mêmes statues... Son regard heurta cette statue qu'elle connaissait si bien et qui avait été installée dans le parc juste en face de chez elle. Devant ses yeux, ni Ladybug ni Chat Noir n'avaient bougé d'un centimètre : ils trônaient fièrement, le Chat en posture d'attaque et la coccinelle entourée de son yo-yo, le bras vers le ciel. Cette vue lui arracha un sourire nostalgique qui la poussa à accélérer le pas.
Elle arriva devant un bâtiment qui n'avait lui non plus pas changé. Elle n'attendit pas plus longtemps et en poussa la porte d'entrée, redécouvrant cette bâtisse qu'elle connaissait déjà si bien, bien que sa dernière visite remonte à plusieurs années.
Le cœur battant à tout rompre, elle prit une grande inspiration avant de toquer à la porte aux motifs asiatiques, fébrile. Lorsqu'elle entendit un faible « entrez », elle identifia rapidement le propriétaire de cette voix qu'elle n'avait pas entendue depuis bien longtemps. Un sourire illuminant son visage, elle poussa la porte qui se referma derrière elle dans un léger grincement.
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Pour que tu me reviennes - Fanfiction Miraculous
Fanfic" Mai. Les jours qui rallongent, le soleil qui commence à taper de plus en plus fort, la nature qui reprend ses droits, et surtout, la fin de l'année scolaire. Au collège Françoise Dupont, les élèves de troisième travaillaient tous - ou du moins pre...