Il se passa deux jours durant lesquels Adrien n'eut aucune nouvelle du gardien. Il s'agissait certainement des deux jours les plus long de sa vie. Mais il finit tout de même par recevoir la visite de Wayzz qu'il aurait presque pu prendre dans ses bras s'il n'avait pas été une aussi petite créature.
La petite tortue verte lui expliqua que le vieil homme avait trouvé dans un livre ancien un rituel permettant de réveiller sa mère. Cependant, étant donné la durée de son sommeil, la procédure risquait de prendre du temps, soit entre une et deux semaines. En contrepartie, il garantissait tout de même le résultat : sa mère se réveillerait sans faute. Le cœur du blond sauta de joie à cette nouvelle. Il allait enfin retrouver sa mère, après tant d'années.
Wayzz précisa que pour mettre en place le processus de réveil, il serait nécessaire d'emmener le corps d'Émilie dans l'habitation du gardien pour qu'il puisse recréer parfaitement l'environnement du rituel. Il assurait que, dans un délai de deux jours, il aurait réuni tout le nécessaire. Ainsi, il serait prêt à accueillir Émilie dans trois jours.
Adrien prit bien connaissance de tous les renseignements que lui fournit le kwami qui prit congé dès que le message fut intégralement transmis. C'était donc sur les épaules du jeune homme que reposait la responsabilité de parler à Gabriel de tout cela.
Cantonné dans sa chambre, pitoyablement échoué sur son lit, il songeait à son père. Le comprendre qu'ils disaient. Mais la pratique s'avérait bien plus complexe que la théorie. Il pensait être capable d'aller lui parler lorsque lui apparaissait l'image de sa mère inconsciente, mais celle-ci se transformait jusqu'à laisser apparaître, dans la même posture, la jeune fille aux yeux océan inexorablement clos. Et dès cet instant, sa compassion se changeait en rage et en peine brûlante qu'aucune vague de compassion ne pouvait éteindre.
Oh oui, ça, il brûlait. Mais cela n'empêchait pas, n'évaporait pas les larmes qui naissaient dans le creux de ses yeux à chaque douloureuse contraction de sa gorge. Si l'homme n'était pas responsable de la léthargie d'Émilie, il était la cause de celle de Marinette.
Le petit chat noir, inquiet que son porteur ne sombre dans un désespoir plus profond que le gouffre dans lequel il était déjà tombé, lui répétait avec le peu d'humour dont il était capable « arrête de pleurer, sois un homme ! ». Mais cette remarque ne le faisait même pas rire.
S'il avait été un homme, un vrai, il aurait su la protéger. Elle ne serait pas en train de dormir dans ce lit d'hôpital, non ; elle serait à ses côtés, sourire aux lèvres et yeux pétillants de vie. Ils lui manquaient, ses yeux.Quelqu'un vint interrompre le flot de ses émotions, frappant timidement à la porte. Il ne voulait pas répondre. Mais la porte s'ouvrit malgré tout dans un grincement désagréable qui donna naissance à un frisson qui lui glissa tout le long de l'échine. Il se redressa, agacé, avant de poser un regard réprobateur sur l'intrus. Ou plutôt, l'intruse. Il s'agissait de Nathalie, le regard baissé, se sentant déjà coupable d'être entrée sans y avoir été invitée.
Ses lèvres esquissèrent un mouvement qui trahit son intention d'amorcer une phrase. Mais elle se ravisa lorsqu'elle croisa finalement le regard glacé, glaçant, du blond. Elle dut déglutir à plusieurs reprises avant d'être capable d'articuler sa phrase.« Je venais m'informer de votre emploi du temps pour la semaine prochaine.
- Vous avez l'air d'aller mieux, lança-t-il sans lui offrir de réponse.
- En effet, confirma-t-elle décontenancée.
- Pourquoi avoir aidé mon père ? »Elle ne répondit pas, ne pouvait pas répondre. Alors il en profita, continuant d'invectiver.
« Vous saviez pour ma mère ? »
Il était cassant, tranchant même, au point qu'elle eut presque à vérifier qu'elle était toujours en un seul morceau.
Gabriel lui avait expliqué que son fils savait tout et elle s'était dit que montrer au modèle son rétablissement aurait peut-être rassuré le garçon sur l'état de sa mère. Elle ignorait encore qu'il venait de recevoir de bonnes nouvelles de la petite créature verte qui avait quitté sa chambre quelques instants auparavant.
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Pour que tu me reviennes - Fanfiction Miraculous
أدب الهواة" Mai. Les jours qui rallongent, le soleil qui commence à taper de plus en plus fort, la nature qui reprend ses droits, et surtout, la fin de l'année scolaire. Au collège Françoise Dupont, les élèves de troisième travaillaient tous - ou du moins pre...