Je ne savais pas quelle heure il était, je ne savais pas depuis combien de temps j'avais ouvert les yeux, ou bien combien d'heures j'avais réussis à dormir cette nuit ci.Le soleil était déjà levé depuis plusieurs heures et je pouvais entendre ma famille s'agiter dans tout le reste de l'appartement. J'entendais mon petit frère courir dans le couloir avec ses jouets et ma mère ranger de la vaisselle dans la cuisine. Mon grand frère mentait de belles paroles à une fille qui ne l'aimait pas et mon beau-père devait sûrement encore dormir. L'appartement était rarement si calme le matin. Après tout, hier soir n'avait pas était la nuit la plus calme qu'on ait connu. J'étais rentrée vers vingt trois heures et ça ne lui avait encore pas plu. Il s'était mis à crier une nouvelle fois, me traitant de traînée. Il s'était égosillé la voix pendant plusieurs heures d'affilées, ne s'arrêtant pas une seule seconde. Il m'avait forcé à m'asseoir sur le canapé, à côté de ma mère. Il me hurlait de la regarder, de regarder son regard meurtri d'inquiétude et de tristesse par ma faute. Elle s'était mise à pleurer, les larmes coulaient à flots sur ses joues. Je ne savais pas si c'était à cause de lui ou de moi qu'elle pleurait. Elle avait l'air exténuée. Et je l'étais aussi. J'étais à bout, je n'en pouvais plus que ces crises remplissent mon quotidien. Alors j'avais explosé. J'avais repousser ses mains qui secouaient mes épaules, je l'avais poussé lui de toutes mes forces et j'avais profité de ce moment de surprise pour hurler. J'avais hurlé à mon tour toutes les atrocités que je pensais d'eux. De la douleur et de la peine qu'ils me faisaient endurer chaque jour. Je leur hurlais qu'ils étaient la raison de mes addictions et de mes idées noires. Je lui disais à lui, que je souhaitais sa mort, et à elle, que par sa faute, je souhaitais encore plus fort la mienne, de mort. Mais tous ces mots ne leur avaient pas plu. Surtout pas à lui. Et c'était la première fois en six ans qu'il avait osé lever la main sur moi. Il m'avait frappé à plusieurs reprises et jeté contre le mur. Ses coups n'avaient pas été le plus douloureux ce soir. Le plus douloureux fut le regard de ma mère, et les mots qui ont suivis. "T'es qu'une menteuse, tu l'as cherché."
Je sentais la couette s'affaisser près de moi, et une petite boule de poils rousses fit son apparition dans mon champs de vision. Il s'allongea sur mon torse, son museau sur mon menton. Il me fixait, attendant que je le caresse. Je lui caressai le dos, grattouillant à plusieurs reprises entre ses deux oreilles avant de fondre en larmes. J'avais refoulé ces larmes depuis mon réveille, je ne pouvais pas le faire plus longtemps. Je m'étouffais à moitié dans mes sanglots, j'avais du mal à respirer, je me sentais prisonnière de cet endroit. J'étouffais complètement. J'aurais voulu sortir, me changer les idées, mais toute mon énergie avait été drainée par cette tristesse et ces idées noires. Je n'en pouvais plus, je voulais disparaître d'ici. Je n'avais rien ni personne sauf ce petit chat, il était le seul qui me réconfortait quand j'étais au plus bas. Il connaissait tous mes secrets aussi bête que cela pouvait paraître. Il était mon petit bonheur dans cet enfer.
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Je n'avais pas bouger de mon lit de la journée. Le ciel prenait des teintes dorés, le soleil se couchait lentement. Je me sentais épuisée, j'étais lessivée. Mon cerveau ne voulait cesser de fonctionner, j'avais un volcan en éruption à l'intérieur de mon crâne. Toutes ces pensées me brûlaient l'esprit, toutes ces questions sans réponses étouffaient mon âme.
Je me relevai légèrement et attrapai la veste posée au pied de mon lit. Je fouillais dans les poches avec d'en sortir un paquet de cigarette et une plaquette de médicaments. J'avalai quelques comprimés avant d'allumer une cigarette, portant le bout à mes lèvres. Je sentais la fumée m'emplir, ce qui apaisa les nœuds dans mon estomac. Ça faisait deux jours que je n'avais pas manger. Au café je n'avais pas osé prendre un bout de tarte. J'avais honte de manger devant quelqu'un, j'avais même peur. J'étais effrayée de paraître dégoûtante et grosse aux yeux des autres. J'avais cette pensée malsaine de vouloir paraître fragile aux yeux du monde. J'avais envie d'être si fine et délicate qu'on aurait peur de me briser.
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Chut [Nathaniel]
FanfictionDans le silence d'une âme, on peut tout y trouver ; aussi bien des secrets bien gardés qu'un néant effrayant. [Pas besoin de connaître Amour Sucré pour lire cette fanfiction. Je ne me base pas vraiment sur le jeu, juste sur le personnage de Nathanie...