J'étais allongée dans le parc. La chaleur du soleil venait chatouiller ma peau et je me sentais complètement détendue. Je me sentais apaisée. La journée d'hier m'avait paru aussi longue qu'une semaine entière. J'avais fait tant de choses que je fuyais depuis des années, en une seule journée. Je m'étonnais, et je me surprenais à être contente de moi au final. Ça avait été dur et laborieux mais j'avais réussi. J'étais allée voir Nathaniel pour m'excuser, j'avais sympathisé avec Castiel et Lysandre et j'étais même allée à une soirée. J'avais parlé avec des gens. J'avais ri. J'avais blagué. J'avais été actrice et non spectatrice. J'avais existé, le temps d'une journée. J'avais envie de recommencer, encore et encore. Mais je ne pouvais pas. Je n'avais pas la force de le faire aujourd'hui. Je n'avais pas la force d'aller vers les autres. J'avais tout donné hier, et c'était déjà bien. Je ne savais pas si ce que je ressentais au fond de mon cœur était de la fierté envers moi-même ou bien autre chose. Mais ça m'allait. Ça m'allait que ce sentiment reste flou, car je savais qu'il était positif et c'était tout ce dont j'avais besoin pour que la joie m'emplisse. Je souriais bêtement en me remémorant les conversations que j'avais eues avec le rockeur. Je l'appréciais. Il était lourd, mais adorable au fond. Lysandre aussi. Il n'était pas très bavard, mais il était extrêmement intéressant quand il se mettait à parler d'un sujet qu'il connaissait ou encore pire, d'un sujet qu'il aimait. C'était cliché, mais on pouvait presque voir de petites étoiles dans ses yeux quand il parlait de sa passion. Passion qu'il avait en commun avec son plus fidèle ami. Je trouvais leur complicité belle. Ils me donnaient l'envie de moi aussi, avoir un ami aussi proche. Un ami avec qui je n'aurais pas peur de tout partager. Même mes secrets les mieux gardés. Peut-être que si je réussissais à me faire un ami comme ci, je pourrais parler de ce qui me pèse. Peut-être pourrais-je parler de cette famille fétide qui me bouffait l'âme. J'en mourrais d'envie d'en parler, de leur dire et de fuir de là. De me libérer. Mais si je le faisais, n'allais-je pas simplement détruire le reste de famille qui pouvait encore y avoir ? N'allais-je pas détruire la vie de mon petit frère ? Détruire celle de ma mère et de son amant m'importait peu, même celle de mon grand frère. Mais celle de Léo. J'avais peur qu'il souffre encore plus d'une séparation entre eux ou de je-ne-sais quel autre malheur qui leur pendait au nez.
En pensant à Léo, je m'en voulais de l'avoir laissé entre les mains de ces brutes cette après-midi. Mais je ne pouvais plus rester dans cet appartement remplit de tensions et de mauvaises intentions. J'avais voulu le prendre avec moi, pour qu'il sorte un peu, qu'il voit autre chose que ces quatre murs blancs. Mais ils n'avaient rien voulu entendre. Ils n'avaient rien voulu savoir. Ils ne voulaient pas que je le prenne avec moi pour qu'il puisse s'amuser et cela m'avait rendue verte. Alors en partant, j'avais appelé Nonna pour qu'elle aille le chercher si elle était libre. Qu'elle l'emmène loin d'eux l'espace d'une demi-journée et qu'il profite comme n'importe quel autre enfant et surtout, qu'il sorte de ce climat fait d'instabilité. Parfois j'avais espoir que mes grands-parents ouvrent les yeux et voient ce qui se trame chez nous, mais c'était vain. Ils se voilaient la face, c'était plus simple.
Un ombre prit place devant mes paupières closent. Perdue dans mes pensées, je grommelais comme une enfant mécontente. Voyant que l'ombre ne bougeait pas, j'ouvris mes yeux. Je fus extrêmement surprise de tomber sur un Castiel penché au-dessus de moi, étirant un grand sourire. Un molosse tenu en laisse était assis derrière lui, respirant vite, langue dehors. Je bafouillais des salutations en clignant des yeux. Je ne pensais pas tomber sur Castiel aujourd'hui et ici.
- Hé bien, je ne pensais pas croiser la belle au bois dormant ici !
Je souris face à son exclamation et m'assis plus convenablement face à lui. Il se laissa tomber sur l'herbe à mes côtés avant de détacher la laisse de son chien qui partit à vive allure, fonçant et sautant sur les autres animaux avec joie. Nous restions un petit moment sans rien dire, regardant le Beauceron s'amuser avec les autres chiens du parc. Castiel pouffait parfois quand son chien trébuchait sur des branches ou dans des petits trous par-ci par-là. Il semblait si heureux qu'il ne faisait plus attention à ce qui l'entourait.
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Chut [Nathaniel]
FanfictionDans le silence d'une âme, on peut tout y trouver ; aussi bien des secrets bien gardés qu'un néant effrayant. [Pas besoin de connaître Amour Sucré pour lire cette fanfiction. Je ne me base pas vraiment sur le jeu, juste sur le personnage de Nathanie...