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Après un changement à la capitale, j'atterrissais enfin. J'étais fatiguée de mon voyage et j'avais hâte de retrouver mes deux petits chats que j'avais dû abandonner dans la soute de l'avion. Je regardai les autres passagers descendre de manière précipitée tout en se poussant les uns et les autres. Je n'avais jamais compris pourquoi ils se ruaient tous sur la sortie dès que l'avion se posait. J'enfilais mon léger gilet pour cacher mes tatouages. Ma famille venait me chercher et je voulais vraiment cacher ça pour le moment car je n'avais pas la tête à me prendre des millions de questions et réflexions. J'étais déjà extrêmement stressée de les revoir. Je les appréciais, pour sûre, mais avoir vécu loin d'eux pendant ces quatre années avait été libérateur et une source de détente incroyable. Je n'avais jamais peur qu'ils me jugent où me fassent regretter les plaintes que j'avais posées il y a plusieurs années maintenant. Ils n'avaient pas vraiment exprimé de mécontentement ou de jugement à mon égard, mais je savais très bien qu'ils m'en voulaient un peu d'avoir déchiré une partie de notre famille comme ça. Et je comprenais, ils les avaient aimé. Ils ne leur avaient rien fait à eux directement, alors ça ne devait pas être simple de comprendre quand ils avaient été épargné jusqu'à la fin. Je leur en voulais un peu aussi d'encore les aimer et parfois de les prendre en pitié.

L'hôtesse me fit sortir de mes pensées en secouant mon épaule. Tous les passagers étaient descendus et il ne manquait plus que moi. Je m'excusai et lui adressai un léger sourire avant de prendre mes affaires et descendre de l'avion. Je marchais dans de longs couloirs à la recherche des tapis pour les bagages. Une fois trouvée, je vis les deux petites cages de mes chats attendre aux côtés des bagages hors format. Je me ruai vers eux et ils me gratifièrent de leur plus gros miaulement de peur et de haine. Je passais les doigts à travers les barreaux, grattouillant le sommet de leur crâne. Grimace n'avait pas l'air d'avoir bien vécu le voyage tandis que Ten, semblait un peu plus calme.


- Je vais chercher mes valises, je reviens vite petits poulets.


Je me précipitais vers le tapis numéro quatre et prit mes deux énormes valises. J'avais dû vendre tellement d'affaires avant de venir. J'étais encore étonnée d'avoir réussi à faire rentrer les restes dans ces valises. J'attrapais un chariot et mis toutes mes affaires dessus avant de retourner près des cages. Je les calais par dessus mes valises et me dirigeai vers la sortie. Mon cœur se mettait à battre un peu trop fort dans ma cage thoracique, au point même d'avoir du mal à respirer. C'était horrible, mais je n'avais pas vraiment envie de les revoir au final. Encore moins que ce que je pensais.


- Allez Elise, tu peux le faire. 


Je passais alors les dernières portes qui me séparaient du hall des arrivées. Il y avait peu de monde et je repérai alors bien vite un petit groupe composé de seulement quelques membres de ma famille. Une envie de vomir me prit quand ils me virent et me sourirent. J'étirai un sourire à mon tour, mais le mien était complètement crispé. Mon petit frère déboula à toute vitesse vers moi et frappa mon corps du sien dans une force que je ne lui connaissais pas. Il avait tellement grandi. Je lui frottai le haut du crâne en guise de bonjour. Je vis mes grands-parents me sourient tendrement et une tête rouge qui surplombait tout le monde me fit un signe de la main. J'avalais avec difficulté ma salive en reconnaissant Castiel. Je ne m'attendais pas à le voir ici mais un vrai sourire étendit mes lèvres cette fois-ci. Et alors que Léo me lâchait enfin, je me jetai dans les bras de mon ami. Il m'avait tellement manqué. La tête appuyait contre son torse, je humais son parfum. Il avait toujours le même. Ses bras étreignaient avec force ma taille et il me souleva telle une plume.

Chut [Nathaniel]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant