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J'étais dans le métro, attendant mon arrêt. Après que Léo se soit endormi, je m'étais éclipsée de l'appartement le plus silencieusement possible pour ne pas me faire remarquer. J'avais peur que mon beau-père s'en prenne à moi maintenant que Léo n'était plus présent autour de nous. Alors j'avais tout fait pour ne faire aucun bruit. Une fois la porte fermée, j'avais dévalé les quatre étages à toute allure, le cœur battant à mille à l'heure. J'avais toujours cette peur qu'il se mette en tête de me chasser, même si il ne l'avait jamais fait. Je m'étais ensuite dirigée vers le métro, la musique dans les oreilles et la tête baissée. À la sortie des cours Castiel m'avait donné rendez-vous à une sortie de métro pour qu'on aille ensemble chez Rosalya. J'avais une demi-heure de retard et j'espérais que le rouge ne m'en tiendrait pas trop rigueur. Au plus le temps filait, au plus mon stress et mon angoisse prenait possession de moi. J'avais envie de partir en courant. Je regrettais ce que je faisais. Les nausées prenaient place, et ma tête tanguait dangereusement. Pourquoi avais-je accepté de faire ça ? Je n'en étais pas capable, je n'en avais jamais été capable, alors pourquoi étais-je dans ce métro prête à rejoindre des connaissances, pour me rendre en soirée avec des semis inconnus ? Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? J'avais envie de frapper ma tête contre la barre qui me servait de soutien. Je me sentais beaucoup trop mal pour y aller, et puis avec mon retard, il ne m'aurait pas attendu avec un peu de chance. Et au pire, j'avais juste à ne pas descendre de la rame et faire demi-tour à la station d'après. Mon arrêt arriva bien vite, et la rame dans laquelle je me tenais s'arrêta juste devant Castiel, et Lysandre. Je ne savais pas la probabilité pour que cela arrive, mais c'était arrivé. Le rouge me donna un petit salut de la main, tandis que son ami était perdu dans ses pensées, et ne fit même pas attention à moi. Je n'osais pas bouger, paralysée par la peur. Je ne pouvais pas faire demi-tour à présent. Il m'avait vu.

Je rassemblai mon peu de courage comme je pouvais, et m'avançai vers eux, chancelante.


- Bonsoir Elise. dit Lysandre, accompagné d'un léger sourire.

- Salut fillette ! T'es toute jolie ce soir dis-moi.


J'eus un petit rictus de gêne et remerciai Castiel timidement. Je ne m'attendais pas vraiment à ça. Je les saluai de la main avant de commencer à jour nerveusement avec mes doigts, attendant leurs prochaines paroles. Castiel passa un bras autour de mes épaules et m'emmena vers la sortie en laissant un petit "c'est partie pour la fête !".





Nous avions marché plus d'un quart d'heure, Castiel me racontant des histoires sur son chien, son bras toujours autour de mes épaules. Je ne comprenais pas son geste, et cette proximité avec lui me faisait angoisser. L'air frais me semblait impossible à respirer, j'avais l'impression d'étouffer dans mes habits. Mais avec chance, arrivé devant la maison de Rosalya, il me relâcha. Je fis quelques petits pas en arrière pour m'éloigner de lui. J'avais chaud, très chaud, et cette impossibilité à respirer correctement commençait à porter préjudice. Je m'appuyai contre une colonne à côté du palier de porte pour me retenir en cas de trop fort étourdissement. Je vis Lysandre se rapprocher de moi avant de se pencher légèrement pour être à ma hauteur. Sa grandeur qui me surplombait m'étouffait encore un peu plus.


- Elise, tout va bien ? demanda Lysandre inquiet.

- Oui oui, désolée...

Chut [Nathaniel]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant