- Donc tout ça sont les cours de la semaine que tu as manqué. On a eu quelques évaluations mais je pense pas que les professeurs te les feront rattraper. m'expliqua-t-il. Je t'ai tout classé par date et matières dans le classeur.Il me tendait un classeur bleu avec marqué Elise au crayon gris dessus. Je lui souris avant d'enfouir le petit dossier dans mon sac à dos. On attendait le métro ensemble pour se rendre chez lui. Il avait lourdement insisté pour que je l'accompagne afin de récupérer la veste que je lui avais prêté. Ne sachant pas quand je revenais en cours, il ne l'avait pas prise avec lui durant les derniers jours. J'avais essayé de lui faire comprendre que ce n'était pas grave et que je pouvais la récupérer le lendemain, mais avec mon niveau de communication extrêmement élevé, il ne l'avait pas vraiment compris et m'avait entraîné jusqu'au métro pour se rendre chez lui. Il avait l'air si mal de ne pas avoir pu me rendre mon manteau plus tôt.
Il ne s'arrêtait plus de parler, me racontant les derniers livres qu'il avait lu, me faisant presque une dissertation sur chacun d'entre eux. Il avait l'air si passionné par toutes ses lectures, c'était adorable. Il gesticulait énormément lorsqu'il s'exprimait, levant les mains en l'air ou faisant des signes à tous vas pour visualiser ce qu'il raconter. Et presque à chaque fois qu'il laissait retomber sa main droite durant ses monologues, elle effleurait légèrement la mienne, me procurant mille et un frisson. J'avais envie de ressentir ce tendre contact comme ce matin, j'en mourrais d'envie. Je crevais à l'idée de pouvoir me sentir apaiser et apprécier dans les bras de quelqu'un de doux. Je crevais à l'idée de sentir la chaleur de son corps réchauffer le mien avec sa proximité. Et sans vraiment m'en rendre compte, je laissais un de mes doigts attraper un des siens. Je frémissais à ce simple petit contact. Il retira d'un geste vif sa main, comme si je l'avais brûlé. Il me regardait avec incompréhension et j'aurais voulu me cacher en cet instant. J'étais si gênée de mon geste. Je n'aurais jamais dû agir comme ça. Je joignais mes mains, grattant le plus douloureusement ma peau, comme pour me punir de ma stupidité avant de baragouiner d'absurdes excuses sans aucuns sens. Je paniquais intérieurement. Je voulais courir ou me jeter sur les rails du métro, espérant me faire électrocuter pour ne pas subir ce moment. Mes yeux étaient fuyant, mon anxiété se montrait au travers de chacun de mes gestes. J'avais peur qu'il me hurle dessus ou se moque de moi. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, me faisant presque mal.
- Tout va bien Elise, ça m'a juste surpris. chuchota-t-il, un léger rire dans la voix.
Il glissa sa main le long de la mienne, m'empêchant de me faire plus de mal et recommença son monologue, comme si de rien était. Comme si ce geste était anodin.
Le métro arriva, noir de monde. On essayait de se faufiler au milieu de la masse humaine comme on le pouvait. Je me sentais étouffer au milieu de toutes ses personnes, j'étais comme prise au piège et cela ne faisait qu'accroître mon anxiété. Je n'avais jamais pu supporter les foules, et encore moins dans un endroit confiné. J'essayais de respirer lentement, me rassurant en me répétant les mêmes mots en boucle. Nathaniel caressait doucement le dos de ma main à l'aide de son pouce, ce qui m'aidait à calmer mes pensées tourbillonnantes dans ma tête. Je me crispai en sentant un homme se coller contre mon dos après être monté. J'étais mal à l'aise d'avoir un inconnu si proche de moi et de ne pouvoir le voir. Je serrais la main de Nathaniel dans la mienne avant de lâcher un soupir. J'avais hâte de descendre de ce métro.
♦
On courrait presque dans les rues, nos mains toujours liées. La neige tombait lourdement sur la ville et un vent glacial s'était levé d'un seul coup, rendant la marche compliquée. J'étais perdue dans mes pensées quand nous arrivions enfin devant chez lui. Nous étions trempés de la tête au pied, et tout ça pour un manteau oublié. Il me fit entrer, ne retirant toujours pas sa main de la mienne. Sa maison était immense et très moderne. Je me sentais minuscule au milieu de ces grandes pièces. Il m'entraîna à l'étage quand on tomba nez à nez avec un homme au regard sévère. Il me dévisageait, passant de nos mains entrelacées à moi, avant de regarder Nathaniel avec un oeil dur. Je baissai les yeux, me sentant écraser et juger par lui. Nathaniel retira sa main de la mienne avec hâte.
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Chut [Nathaniel]
FanfictionDans le silence d'une âme, on peut tout y trouver ; aussi bien des secrets bien gardés qu'un néant effrayant. [Pas besoin de connaître Amour Sucré pour lire cette fanfiction. Je ne me base pas vraiment sur le jeu, juste sur le personnage de Nathanie...