ALEXANDER
Ce n'était que la deuxième heure de cours de la matinée et pourtant des pimbêches cherchaient déjà des noises à Sabrina. Ces filles sont jalouses, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Honnêtement jusqu'à il y a peu je ne m'étais jamais posé la question mais ce genre de comportement peut être classé dans la catégorie d'harcèlement scolaire. Malgré tout Sabrina ne se plaignait jamais, chaque fois que je la voyais c'est comme si elle éprouvait une certaine fierté. Elle me donnait l'impression de ne pas prendre ces fanatiques au sérieux, tout ce que je pouvais lire dans son regard était un incommensurable sentiment de supériorité et de domination. Ce même regard qu'elle adressait à quiconque croise son chemin. J'en étais presque jaloux à certains moments, moi j'avais seulement droit à un regard chargé de culpabilité et de rancune. Si l'on m'avait dit que j'en arriverai un jour à ce stade je ne l'aurai pas cru. A cet instant je me sentais faible et sans défense, à sa merci.
- Pourquoi tu défends cette moins que rien ? demandait une pimbêche à Sabrina.
- Et toi pourquoi tu la violences ? renchérie-t-elle.
- Ce ne sont pas tes affaires !
- A partir du moment où tu t'en prends à quelqu'un qui travaille à mon service, ça me concerne.
La pauvre fille s'en était prise à la rédactrice du journal de l'école pour avoir écrit une mauvaise critique sur elle à propos d'un spectacle auquel elle a participé. Malheureusement pour elle, la journaliste est une source de Sabrina et celle-ci ne laisse pas passer quoi que ce soit.
- Alors comme ça tu veux jouer à la fille gentille qui aide les autres et se soucient d'eux ? Tu me dégoûtes ! Tu es tout sauf une sainte.
Cette chieuse commence vraiment à me mettre hors de moi, elle se met en spectacle devant tout le lycée en plein milieu d'un couloir et elle ose porter de pareils propos ? J'avais prévu de rester spectateur mais au vu du tournant que prend la situation j'ai changé d'avis.
Alors que je prends l'initiative d'avancer, le bras de Sabrina me bloque le passage. Je la regarde incrédule. Ma surprise monte d'un cran lorsqu'elle se met à rire alors que je m'attendais à ce qu'elle pique une crise de colère.
- Qu'est-ce qui te fais rire ? s'énerve l'autre épouvantail.
- Toi.
Du tout au tout elle arrête de rire et reprend son sérieux. Elle s'approche dangereusement de l'épouvantail jusqu'à réduire la distance qui les séparait au strict minimum.
- Ecoute-moi bien sale morue, je n'ai aucun compte à te rendre. Je n'ai rien à te prouver parce que je sais ce que je vaux. Pour moi tu n'es rien d'autre qu'un insecte parasite au milieu du chemin. Alors si tu tiens vraiment à la vie je te conseille de déguerpir le plus vite possible parce que je déteste me répéter.
Ses mots étaient tellement crus et ses yeux si froids qu'une vague de frissons me parcourait le corps. A cet instant elle n'était plus Sabrina mais l'animal dominant de cette chaine alimentaire. Je pouvais clairement ressentir l'aura meurtrière qui émanait d'elle, elle ne plaisantait pas.
La fille eue tellement peur qu'elle tombât au sol. Cette réaction surdimensionnée en d'autres circonstances me paraissait légitime.
La première à briser le silence qui s'était installé fut ladite journaliste. Elle s'avança malgré son hésitation.
- Je te remercie Sabrina, dit-elle timidement.
- Ce n'est rien, souffle Sabrina avec un sourire angélique qui contrastait avec son attitude précédente. Allez dégager il n'y a plus rien à voir ! crie-t-elle.
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Méli-mélo
Roman pour AdolescentsLe jour je suis une garce, ta pire ennemie. La nuit je suis une tueuse, ton pire cauchemar. CANARI est mon nom de code mais en réalité je m'appelle Sabrina TZARA. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas du genre à combattre les forts pour protéger les...