Partie 14 : Un repas mouvementé

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                                                                       SABRINA

Je ne sais pas pourquoi mais depuis que je suis arrivée, Alexander n'arrête pas de me dévisager et Ryo est très tactile aujourd'hui. Ils se sont peut-être disputés. Oh et puis de toute façon ça ne me concerne pas ! Ils sont comme chiens et chats depuis toujours et je ne peux que vouer un culte à leurs parents pour avoir réussi l'exploit de ne jamais craquer. Au début l'ambiance était plutôt bon jeu, je discutais de tout et n'importe quoi avec Patricia qui était assise en face de moi. A ma droite se trouvait Ryo qui faisait face à son père et à ma gauche en bout de table, Alexander finissait le tableau de la parfaite petite famille en plein repas. Quand notre discussion dévie sur un nouveau film qui vient de sortir au cinéma, Ryo devient plus actif dans la conversation. Mrs QUINN comme je l'appelle puisque nous ne sommes pas particulièrement proche, mangeait en silence sans piper mot. Ça peut surprendre au début et on peut le trouver froid mais je ne m'en formalise plus, c'est dans sa nature. Le seul que je trouve réellement inquiétant c'est Alexander. Habituellement il est plutôt démonstratif mais cette fois-ci il préfère se taire et m'observer. Son regard devient insistant au point que je finis par l'apostropher.

- Tu vas finir par avoir mal aux yeux à force de me fixer comme ça. Qu'est-ce que tu veux ?

Son regard se resserre autour de ma personne comme la prise d'un fauve sur sa proie.

- Rien de spécial.

- Alors arrête !

- Non.

« Non », comment ça « non » ? Je crois qu'on ne s'est pas très bien compris.

- Tu es bizarre aujourd'hui, qu'est-ce qu'il t'arrive ? renchérit Patricia.

- Pas grand-chose.

Il veut jouer, très bien on va jouer. Puisqu'il ne veut pas parler je vais le faire craquer. Alors que nous passons au dessert, je fais glisser ma jambe discrètement sous la table et commence à lui caresser les chevilles. Il est très sensible ici, ne me demandez par pourquoi. L'avantage c'est que cette zone hétérogène pour lui est particulièrement accessible pour moi. Lorsque l'on entre en contact, je le vois frissonner comme s'il avait reçu une décharge électrique et son regard de redirige automatiquement vers moi. En apercevant mon sourire malicieux, il observe tour à tour tous les membres de sa famille pour être sûr qu'ils n'aient rien remarqué. Alors je continue la douce torture comme si de rien n'était. Du coin de l'œil tout en menant activement une nouvelle discussion, je jette des œillades à Alexander et je le vois devenir de plus en plus rouge, la pression monte.

- Tu as de la fièvre mon caneton ? Tu ne te sens pas bien ? intervint Patricia lorsqu'elle remarqua l'état de son fils.

- Non ça va, j'ai juste un peu chaud. Je crois que je vais monter me changer, vient avec moi Sabrina.

Sans me concerter, il attrape mon bras et me trimballe dans toute la maison jusqu'à que l'on arrive à sa chambre où il prend soin de fermer la porte. Même s'il n'a pas fourni d'efforts physiques, il est tout rouge et à bout de souffle.

- T'avais pas le droit d'utiliser mon point faible devant mes parents !

- Ce n'est pas moi la coupable ici. Tu as commencé à être bizarre sans aucune raison ! Une excuse peut-être ? Allez dis-moi si t'es en colère contre moi ! Parce qu'on dirait vraiment que tu m'en veux mais je ne suis pas au courant apparemment. Tout ce que je veux c'est comprendre, achevais-je mon petit discours.

Il détourne le regard, visiblement mal à l'aise.

- Quoi ?

- Est-ce que tu pourrais juste refermer le dernier bouton de ton top s'il-te-plait. Parce que je ne vais pas te mentir, là tu me fais de l'effet et je ne veux pas que tu penses que je suis déconcentré alors qu'on va avoir une discussion sérieuse.

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