Partie 25 : Ne jamais oublier de payer l'addition

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SABRINA

Je lui avais donné rendez-vous sur le toit du plus haut building de la ville, pour être « invisible » aux yeux de tous. Comme convenu K arriva à l'heure.

- De quoi vouliez-vous me parler ? demande-t-il sans regarder qui se dresse face à lui.

- Je pense que tu devrais le savoir mieux que quiconque mon cher.

Il se concentre automatiquement sur ma personne à l'entente de ma voix.

- Où sont les autres ? vérifie-t-il, méfiant que je sois seule.

- Je dirais qu'ils sont suffisamment loin pour ne plus se soucier de nous.

- Tu as assassiné tes frères et sœurs de combat ? s'offusque-t-il comme si la confrérie des Chevaliers Blancs était une belle et grande famille alors que c'est tout sauf le cas.

- Oh je t'en prie ! Epargne-moi tes beaux discours sur l'importance de la « famille ». Venant de toi ça en devient risible, m'irritais-je. Vous vous en êtes pris à quelqu'un que je considérais comme mon frère de cœur et tu oses encore parler de liens fraternels ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité !

- Tu ne comprends pas ! C'est justement parce que tu fais partie de la famille que l'on s'est débarrassé de Bob. C'était le seul moyen de te défaire complètement de ton ancienne vie. Définitivement.

- Mais t'es pas bien ! Je préfèrerai mourir que de faire encore partie de ta famille de détraqués, tu m'entends !?

- Très bien, alors je te propose une rupture.

- Excellente idée !

K sort son pistolet et le pointe sur moi.

- Je vais faire preuve de galanterie en te demandant où est-ce que tu préfèrerais que je tire ? s'engage K dans la bataille.

- A bien y réfléchir, ce serait plutôt à moi de te poser la question car je ne compte pas mourir ici.

Je me déplace en course latérale pour trouver refuge derrière l'antenne parabolique de l'immeuble et charge mon arme. Sans que je ne maîtrise quoi que ce soit, les coups de feu fusent et je me jette dans un duel de tire.

Puis les évènements s'enchainent à une vitesse folle ; la dernière balle de ma cartouche ricoche. Dans sa course diabolique elle file tout droit et rebondie sur les parois métalliques de la porte de sortie. Puis elle finit son parcours en se logeant violemment dans ma peau.

Aussitôt je ressens une vive douleur qui me brûle, provenant de mon épaule gauche. Instinctivement je dépose ma main droite sur ma peau blessée.

Rouge.

La vue de mon sang me stimule plus que ce que je ne veux bien l'admettre.

Un rictus malsain se dessine sur mes lèvres.

- Tu es complètement folle Sabrina !

- Oui, folle de colère ! hurlais-je avec amertume.

Après ces brèves provocations, les coups s'enchainent. N'ayant plus de munitions, je me contente d'esquiver au mieux les balles de plomb qui tentent de me traverser la cervelle. Il ne me reste plus qu'à espérer qu'il soit bientôt à court de balles.

- Tu vas t'épuiser à force de sautiller partout.

Il a sûrement raison mais je ne suis pas prête à rendre les armes.

- C'est ce qu'on verra !

Je dois mener une offensive n'ayant aucune stratégie à respecter, mais que faire ? Prise d'une envie compulsive, je sors de ma cachète et bondis sur K, ce geste me rappelle que je suis blessée à l'épaule et j'ai extrêmement mal. La vache !

Méli-méloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant