Partie 13 : Chassé-croisé

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                                                                 ALEXANDER

Vu que Rachelle ne semblait pas décidé à revenir au lycée, je suis venu à elle. J'ai demandé à sa pote timide de me dire où elle habitait et maintenant je me retrouve chez elle, dans son salon, à attendre qu'elle revienne avec un coca. Elle apparait dans mon champ de vision avec une attitude nonchalante.

- Qu'est-ce que tu es venu faire chez moi Alexander ? s'agace-t-elle.

- Juste te poser quelques questions à propos de ce qui s'est passé il y a cinq ans.

Elle se braqua aussitôt, tout comme Sabrina. Les deux avaient les mêmes réactions lorsque je me référais à cette période.

- Que s'est-il passé exactement pour que vous passiez de meilleures amies à pires ennemies ?

Alors qu'elle affichait un air apeuré et honteux, elle se mit à pleurer à chaudes larmes.

- Tout est de ma faute ! cria-t-elle hystériquement.

Là c'était à moi de ne pas comprendre.

- C'est arrivé à cause de moi ! C'est normal que Sabrina m'en veuille, ce genre de chose ne s'oublie pas. Je comprends qu'elle me haïsse, elle me faisait confiance et je l'ai trahi.

Je lui demandé de se calmer et au final elle était celle qui buvait le coca pendant que j'attendais qu'elle reprenne son souffle.

- Calme-toi et dis-moi ce que tu as fait.

- Le soir de sa disparition, dit-elle difficilement eu meuglant, on était sorti au cinéma et lors de ma pause clope j'ai fait la connaissance d'un groupe de copains. Ils m'ont demandé si j'étais toute seule et je leur ai répondu que j'étais accompagnée d'une amie. Donc ils m'ont proposé une petite soirée juste entre nous, j'ai été naïve et j'ai accepté. Quand j'en ai parlé à Sabrina elle a tout de suite refusé. Elle répétait qu'elle sortait avec toi et que ces mecs étaient des étrangers, qu'on ne pouvait pas leur faire confiance, dit-elle dans un sanglot en reprenant son souffle. Au final je l'ai convaincu en lui disant que j'irais avec eux de toute façon, elle ne voulait pas me laisser seule donc elle a fini par céder. Ils nous ont emmené dans une petite ruelle à l'abri des regards indiscrets et nous ont menacé avec un flingue, gémit-elle. J'étais paniquée et terrorisée, Sabrina a essayé de récupérer l'arme mais l'un deux lui à tirer une balle dans la jambe, elle est tombée dans les vapes. En vrai c'était des trafiquants d'êtres humains, ils ont pris Sabrina comme une marchandise, lorsque j'ai voulu appeler la police ils m'ont menacé de me réserver le même sort. Et...et, reniflât-elle, j'ai...tout bonnement laissé ces cinglés l'emmener pour sauver ma peau. JE SUIS HORRIBLE ! cria-t-elle à plein poumon. Je m'en veux, si j'avais été un peu moins stupide et que je l'avais écouté rien de tout ça ne serait arrivé.

Je restais mi-choqué et mi-encolère par ce que je venais d'entendre. Je n'avais jamais été au courant de tout ça.

- Je les ai laissé l'emmener ! Après je ne l'ai revu qu'à notre entrée en seconde, il y a deux ans, comme toi. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé pendant tout ce temps. Encore aujourd'hui elle n'a jamais voulu m'en parler. Je te le jure, pleurnichait-elle. Tu n'as qu'à lui dire que je t'en ai parlé, tu verras. Elle te racontera que ce jour-là je n'avais pas les idées claires, que j'étais sous l'emprise de stupéfiants. Elle va essayer de déguiser la vérité sous un mensonge !

- Je crois que je vais partir, dis-je sur un ton à glacer le sang.

- S'il-te-plait ! Attend ! me suppliait-elle.

- Désolé mais si je reste je ne peux pas te garantir que tu resteras en bon état, dis-je en essayant de calmer mes pulsions meurtrières.

Je sortais en trombe de son appartement et je dirigeais avec acharnement en direction de la maison de Sabrina. Je devais absolument avoir une petite discussion avec Maya. La rage que j'avais depuis ces révélations ne voulait pas s'estomper, j'étais incapable de me calmer. Non ! Finalement j'irai quand je serai moins agressif. 

Méli-méloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant