ALEXANDER
Tout se met en place maintenant que je sais qui elle est. Tout ce temps, je m'étais donné corps et âme espérant attirer son attention. J'avais perdu des heures à me questionner sur le moyen d'obtenir son attention. J'avais jalousé tous ces gens à qui elle daignait montrer autre chose que de la pitié et de la rancune. Tout ça pour quoi ? Pour que mon désir de pouvoir prenne le dessus sur mes sentiments pour Sabrina ! Je pensais que mes convictions étaient inébranlables mais il s'avère que ce n'était rien d'autre qu'une illusion. Au final je souffre, je suis fou amoureux de Sabrina à m'en damner mais je ne peux m'empêcher de la haïr pour représenter ce que je ne serai jamais.
Leo avait raison, j'aurais dû l'écouter quand il me disait de la quitter. J'aurais dû l'écouter quand il me disait qu'elle me ferait plus de mal que de bien. Enfin j'aurais peut-être dû, car je n'arrive pas à me convaincre que tout ce temps passé à l'aimer était une perte de temps. Je ne regrette rien. Cet Amour incandescent qui me consume m'est indispensable.
Même en sachant que je souffrirai au centuple, je serai prêt à retomber amoureux d'elle autant de fois que nécessaire. On aura beau dire ce que l'on veut, l'Amour rend idiot. Notre rupture fit le tour du bahut, bien que nous ne nous soyons pas concertés Sabrina et moi, nous voulions tous les deux la même chose : s'éloigner. Cette séparation n'avait rien de forcée, au contraire, elle était fondamentale. Tout c'était mis en place du jour au lendemain. J'avais arrêté de jouer les quarterbacks dragueurs pour me concentrer sur mes études. Comme Sabrina était au club de cheerleading, je n'osais pas faire le beau sur le terrain, me plonger dans mes cours me permettait d'oublier ce nouveau quotidien amer.
- Tu devrais arrêter de faire la tête mon vieux, ce n'est pas un drame ! tentait vainement de me consoler mon meilleur ami.
- Leo je sais que tu essayes de m'aider mais je t'assure que je vais bien. C'est vrai quoi ! Le célibat n'est pas une maladie. Je ne suis pas aux portes de la mort.
- Tu dis ça mais c'est la première fois de ma vie que je te vois lire du Shakespeare en tenant ton livre à l'endroit, remarque-t-il.
- Oui eh bien il faut un début à tout, n'est-ce pas ?
Un silence presque reposant nous plongea dans une béatitude qui m'était jusqu'alors inconnue. Finalement ce n'était pas si mal d'être célibataire. Ou du moins prendre nos distances semblait être une des meilleures options qui nous étaient proposées.
- Dis-moi plutôt Alexander, je sais que votre séparation ne me regarde pas mais pourquoi aussi soudainement ? Personnellement je trouve que tu as fait le bon choix mais je trouve quand même ça bizarre que cette idée vienne de toi, à moins qu'il ne se soit passé quelque chose ?
Je soupire bruyamment, je ne peux rien lui cacher, autant essayer de planquer une aiguille dans une botte de foin.
- Tu te souviens de CANARI ? lui demandais-je.
- Comment oublier cette scène filmée par les caméras de sécurité de l'hôtel ? rigole-t-il. Ce jour-là tu en as pris pour ton grade.
Je grogne d'exaspération, me rappeler de ce mauvais souvenir n'était pas très ingénieux de sa part.
- Bref, j'ai découvert son identité.
Alors que Leo s'agitait comme un nouveau-né dans son berceau, mes mots attirèrent son attention et il se calma progressivement, son intérêt piqué à vif.
- Tu comptes me le dire dans dix ans ou accoucher rapidement ? me presse-t-il.
- Sabrina.
- Bah quoi Sabrina ?
VOUS LISEZ
Méli-mélo
Teen FictionLe jour je suis une garce, ta pire ennemie. La nuit je suis une tueuse, ton pire cauchemar. CANARI est mon nom de code mais en réalité je m'appelle Sabrina TZARA. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas du genre à combattre les forts pour protéger les...