ALEXANDER
Je ne sais pas exactement comment on en était arrivé là mais on l'avait fait. Suite à ce qui s'était passé sur ce toit, j'avais finalement réussi à me convaincre que Sabrina était dangereuse, pas seulement pour moi mais aussi pour tout son entourage. Je m'étais persuadé qu'il fallait la remettre aux autorités, qu'on ne pouvait pas laisser un loup solitaire et sauvage vivre au milieu des brebis. Je m'étais fait une raison, je serais plus rassuré de la savoir derrière les barreaux plutôt qu'en liberté. C'est pour cela que j'étais parti à sa poursuite.
Et alors il s'est passé quelque chose d'inattendu, le soir-même, la police avait reçu un cadeau anonyme. Sabrina avait été retrouvée endormie devant le commissariat de police, à ses côtés un dossier lourd et solide ne comportant que des preuves compromettantes à l'encontre de celle-ci. Ce dossier tombé du ciel évoquait assez de délits pour être condamné à la prison à perpétuité pour plusieurs générations.
A son réveil elle avait fait une crise d'angoisse en se rendant compte qu'elle était emprisonnée.
Le jour de son procès elle avait clamé préférer la mort à l'emprisonnement à vie, cependant le juré n'accéda pas à sa requête, déclarant qu'elle devait purger une peine juste. Ce jour-là j'ai découvert un nouveau visage que je ne lui connaissais pas, elle semblait perdue et sans défense. Comme si la prison était le purgatoire.
Quelques jours après son incarcération définitive, elle avait été transférée dans un centre pénitencier à l'autre bout du pays. Un, soi-disant « inviolable ». Maya était restée impuissante, défendant celle qu'elle considérait comme sa fille. Contrairement à ce que j'avais imaginé, elle ne suivit pas Sabrina dans cette nouvelle ville, elle resta vivre à Denver, j'aurai juré qu'elle voulait conserver les bons souvenirs qu'elle avait de sa filleule.
Jessica et Cassandra, ses deux meilleures amies, lui avaient tourné le dos, jugeant qu'elles étaient incapables de pardonner les actes de Sabrina. Pourtant malgré la colère que j'avais décelé dans leur voix, j'arrivais à percevoir la détresse dans leur regard. Leur amie allait leur manquer.
Ryo était resté silencieux à ce propos, je n'ai jamais réussi à décrypter ce qu'il pensait ce jour-là. Son attitude contrastait avec celle de ma mère qui avait pleuré comme si elle avait perdu sa propre fille. Mais elle ne pleurait pas à cause du choc d'apprendre les atrocités commises par Sabrina, non, elle pleurait pour elle, ne cessant de répéter que cette enfant ne méritait pas tout ça. Puis Ryo avait déménagé dans une autre ville pour poursuivre sa scolarité prétextant un besoin de changer d'air.
Leo s'était contenté de me balancer un « je te l'avais bien dit ».
Quant au reste du bahut, il était resté choqué par la nouvelle. Les opinions divergeaient, elles étaient multiples et variées. Des mauvaises langues qui vouaient une rancœur personnelle à Sabrina profitèrent de la situation pour arroser de leur venin quiconque était prêt à les écouter. Des fans de cette « dark Sabrina » défendaient le statut de leur héroïne. Des ignares répandaient des rumeurs sordides sur elle. Et ceux qui jadis avaient côtoyé le meilleur côté de Sabrina, s'évertuaient à ne pas entacher la mémoire de celle-ci.
Le seul dont je ne m'expliquais pas le comportement était John. Ce geek insignifiant dont j'ai longtemps été jaloux à cause de sa proximité avec celle que j'aime. Lui, n'avait pas semblé surpris d'entendre tout ce qui circulait dans les couloirs. Je l'avais plusieurs fois surpris à quitter la ville le weekend et à ne revenir que le lundi en fin de matinée. Alors qu'il semblait avoir le moral dans les chaussettes en fin de semaine, il retrouvait le sourire dès qu'il revenait de ses petites excursions.
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Méli-mélo
Teen FictionLe jour je suis une garce, ta pire ennemie. La nuit je suis une tueuse, ton pire cauchemar. CANARI est mon nom de code mais en réalité je m'appelle Sabrina TZARA. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas du genre à combattre les forts pour protéger les...