SABRINA
La tension qui s'était installée entre Alexander et moi après que j'eu quitté précipitamment la soirée au bar de Bob était redescendue pourtant un malaise palpable subsistait. Je devais lui parler, lui faire prendre conscience que nous deux c'était impossible. Il est en allait de ma responsabilité pour avoir fait durer cette relation toxique trop longtemps.
- Ecoute-moi Alexander. Je sais que ce que je vais te dire ne vas pas forcément te faire plaisir mais il faut que tu m'écoutes jusqu'au bout.
Je lui avais donné rendez-vous dans un café plutôt bien côté au centre-ville. Comme nous étions dans un lieu public, il rechignerait plus à crier au scandale.
- Vas-y, me répond-il.
Je prends une grande inspiration par peur de manquer d'air au cours de mon argumentation.
- Toi et moi sommes dans une relation nocive, notre histoire n'est pas basée sur des sentiments sains. Si tu continues à t'entêter tu sombreras dans la folie. Pour toi comme pour moi, je crois qu'il est temps que l'on se sépare. Trouve-toi quelqu'un de bien, de stable, qui te rendra heureux. Je veux que tu t'épanouisses. Qu'importe la personne qui se tiendra à tes côtés dans cette épreuve qu'est la vie, le plus important pour moi c'est que tu t'ouvres au monde.
- Mais...
- Pour tout te dire, il y a longtemps j'avais espéré être cette personne qui te soutiendrait mais c'est impossible. Je ne serai pas heureuse. C'est bizarre quand même, je commençais à pleurer des larmes perlant sous mes deux yeux. Qu'importe à quel point je t'aime, qu'importe à quel point je te désire, je n'arrive pas à m'imaginer dans une relation avec toi. Quand je te regarde, je ne vois pas plus loin que le lendemain. Cette sensation crée en moi un vide, un manque que tu n'arriveras jamais à combler peu importe tes efforts. Voilà pourquoi je veux que nous arrêtions d'en payer les frais.
Il se leva brusquement et frappa la table de toutes ses forces.
- Comme oses-tu me dire ça ? T'as pas honte de jouer avec mes sentiments ? s'énerve-t-il.
- Alexander, je ne plaisante plus, rassied-toi. Je me demande vraiment lequel de nous deux joue avec les sentiments de l'autre ?
- Qui ?
Je le considère, surprise.
- Qui ? répétais-je bêtement sa question.
- Pour qui tu me quittes ?
C'est à moi de me lever pour frapper la table.
- Tu te fous de ma gueule !? Je te quitte et toi tout ce que tu veux savoir c'est si je t'ai remplacé par quelqu'un d'autre ? Tu as vraiment un problème ma parole ! Je ne te quitte pas pour qui que ce soit. La vie ne se résume pas à être en couple avec quelqu'un. Ce n'est pas une personne particulière qui est responsable de mes choix personnels ! Accepte simplement que nous deux ça ne marchera pas, ni maintenant, ni jamais.
- Tu crois vraiment que je vais te laisser le dernier mot ?
- Parce que tu penses pouvoir m'empêcher de partir ?
- Oui.
- Alors essaye un peu pour voir, le défiais-je.
Bien que j'avais prévu de rester calme jusqu'au bout, Alexander m'avait emmené dans mes retranchements et j'étais sortie de mes gongs. Tous les clients du café avaient leur regard porté sur nous mais je m'en fichais.
Je prends la direction de la porte d'un pas décidé, je sors et débouche sur le parking, Alexander est à ma poursuite. Lorsqu'il me rattrape il tente de m'attraper mais je l'esquive.
- Bien, réglons ça à l'amiable veux-tu, lui sommais-je.
- Que veux-tu dire par là ?
- Affrontons-nous dans un duel, là, maintenant. Si tu gagnes, je suis prête à rester. Si je gagne tu n'auras pas d'autre choix que de respecter ma décision.
- Hors de question que je me batte contre toi ! déclare-t-il.
- Quoi, tu as peur de te battre contre moi ? Tu sais je ne suis pas une faible petite chose que tu as besoin de protéger ou que tu peux casser d'un geste. Je suis un être vivant fait de chair et de sang. Ne t'embarrasse pas de ce genre de sentiment, met-toi bien en tête que je suis ton ennemie.
- Ne raconte pas n'importe quoi ! Tu ne sais pas ce que ça signifie être l'ennemi de quelqu'un.
- Tu me prends de haut maintenant ? Ce combat déterminera de qui est le plus ignorant de nous deux. Je te préviens je ne compte pas retenir mes coups, alors fait-en de même.
Je ne prends pas le temps de le laisser se mettre en position de combat et je fonce sur lui à toute vitesse pour lui donner un coup de poing dans la trachée. Aussitôt il s'écrase à terre et tente de reprendre sa respiration.
- Je ne pensais pas que tu étais sérieuse.
- J'avais l'air de plaisanter ?
- Peut-être bien.
- Alors tu vas regretter d'avoir douté de ma conviction.
Je ne le laisse par reprendre son souffle et le frappe au niveau de l'abdomen, il se plie davantage sur lui-même. J'enchaine avec un coup de pieds dans un de ses deltoïdes, il crie sous la douleur.
- Je te l'ai dit, je ne retiendrais pas mes coups alors à moins que tu veuilles finir à l'hôpital, je te conseillerai de riposter, lui conseillais-je.
Il fait abstraction de sa douleur et se redresse sur ses deux jambes. Il s'avance et tente de m'asséner un coup au niveau des abdominaux mais j'évite son attaque. Je le laisse continuer, histoire qu'il s'épuise un peu à taper dans le vide.
- Tu crois pouvoir éviter tous mes coups ?
- Bien sûr que oui puisque j'arrive à suivre tes mouvements. Tu es trop lent Alexander.
Vexé par mes paroles, il change de tactique et vise maintenant mes quadriceps, tout aussi inutiles que précédemment, ses attaques ne me font rien d'autre que l'effet d'un coup de vent. Au fur et à mesure, ses gestes ralentissent, il commence à montrer des signes de fatigue.
- C'est exactement pareil que lors de notre dernier affrontement. Tu n'as pas évolué.
D'un coup il s'arrête.
- Je savais que ce style de combat me disait quelque chose. CANARI c'est toi ?
- A ton avis ?
Ses yeux deviennent rouges de rage, de colère, ils se chargent de toute la haine qui peut éprouver envers CANARI.
- Mais CANARI est blonde, toi tu es brune !
- Je porte une perruque brune pour cacher la chevelure blonde, répondis-Je en enlevant la perruque brune de ma tête.
- Mais pourquoi avoir revêtu cette perruque sous la forme de Sabrina ? Pourquoi tu t'assumes pleinement sous le nom d'une tueuse ?
- Parce que je suis une tueuse comme tu l'as si bien dit, on ne renie pas sa vraie nature.
- Alors c'était toi tout ce temps ! Comment j'ai pu être aussi idiot et ne jamais me rendre compte de ce qui se tramait derrière mon dos ? Comment j'ai pu être aussi stupide ?
Il quitte son monde pour se reconcentrer sur moi, maintenant qu'il sait qui je suis il ne me voit plus autrement que comme SON ennemie.
- Depuis quand tu as rejoint la confrérie des Chevaliers Blancs hein ? Qu'est-ce qu'ils ont pu te proposer pour que tu les rejoignes ? De l'argent ? De la notoriété ? Que s'est-il passé il y a cinq ans pour que tu quittes le monde des Hommes et ailles dans celui des êtres de l'ombre ? s'énerve-t-il. Tu vois cette force que tu détiens, j'en ai toujours rêvé ! C'est ce à quoi j'ai toujours aspiré. Moi j'ai eu beau m'entrainer d'arrache pieds je n'y suis jamais parvenu ! Alors dis-moi franchement quelle est la différence entre toi et moi ? Qu'est-ce que tu as de plus que moi ? Sabrina, comment un être humain peut-il passer de l'Amour à la haine en si peu de temps ?
La colère et la haine qui transparaissaient en lui se noyaient dans ses larmes.
- Ce n'est pas à moi de te répondre Alexander.
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Méli-mélo
Fiksi RemajaLe jour je suis une garce, ta pire ennemie. La nuit je suis une tueuse, ton pire cauchemar. CANARI est mon nom de code mais en réalité je m'appelle Sabrina TZARA. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas du genre à combattre les forts pour protéger les...