⎡Arabesques intimes⎦ ʈk

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« C'est un peu gênant comme idée, Kook, chantonna Taehyung, d'un ton étrangement empli de taquinerie et de malice.

À l'entente de sa réflexion, mes joues s'embrasèrent violemment. Évidemment que c'était embarrassant, mais c'était dans le cadre de mon devoir d'Art. Soucieux pour mon avenir, je souhaitais mettre toutes les chances de mon côté pour récolter une note un tant soit peu satisfaisante, qui contribuerait à valider mon année universitaire. Non pas sans mal d'ailleurs, étant donné que j'en étais arrivé à demander à mon meilleur ami de poser nu.

- Raaaah. Je me couvris théâtralement le visage de mes mains, mal à l'aise et terrifié rien qu'à l'idée d'un rejet humiliant. Tu peux refuser hein...

Un doigt déposé sur le bas de son menton, Taehyung fit mine de réfléchir quelques instants, une moue mitigée plaquée au visage. Ses yeux plissés dans ma direction ne me mettaient carrément pas à l'aise, j'avais vraiment l'impression d'être dévisagé alors que ce n'était même pas le cas.

- Okay voilà, c'était une blague ! Haha, je rigolais depuis le début !

- Mon aide te serait précieuse ? il s'hasarda innocemment tandis qu'il plongea de nouveau le nez dans son téléphone, retournant vaquer à ses occupations.

Un léger soupir franchit la barrière de mes lèvres.

- Mmh, oui, vraiment. J'avouai en toute franchise. Mais je peux me débrouiller sans-

- Dans ce cas, j'accepte ta demande, prononça Taehyung, sans une once de plaisanterie cette fois-ci.

Une expression de pure euphorie illumina un bref instant mes traits. Mes joues reprirent leur coloration normale, abandonnant celle rougeâtre. J'étais sincèrement soulagé que ça se passe aussi bien, j'avais plutôt imaginé qu'il m'en veuille ou qu'il éclate de rire en me demandant si c'était une vulgaire blague.

- Sérieusement ? souhaitai-je néanmoins m'assurer.

Il hocha la tête en guise de réponse.

Finalement, je m'étais angoissé seul et en toute autonomie. Même si la situation était absolument ahurissante, comment avais-je pu douter un seul instant de la faculté de compréhension de mon meilleur ami ? Je me sentais bien bête tout à coup. Avec tout ce qu'on avait vécu ensemble, tout ce qu'on avait partagé, j'avais eu peur qu'il décide de couper les ponts pour une simple histoire de pose nue. Comme quoi, cette histoire m'était montée à la tête.

- Merci beaucoup Hyung ! un grand sourire ornait mon faciès, je ne cachais pas ma joie. Il me rendit mon sourire, avant d'ébouriffer tendrement mes cheveux bruns. Raaah, tu sais combien de temps ça m'a pris pour les dompter ?! grognai-je faussement mécontent.

Visiblement enclin à la taquinerie, Taehyung réitéra son geste dans l'unique but de m'agacer un peu plus, sous mes plaintes et sous mes couinements râleurs.

Soudain, je lui assénai une petite claque sur les mains et ça suffit à le faire arrêter.

- Sale petit conna-

- Au fait, ça sera tout tout tout nu ? il demanda d'un ton purement nonchalant.

- Idéalement. Enfin, comme tu veux, soufflai-je tout en réfléchissant. En caleçon ça irait aussi, mais je devrais faire preuve d'imagination pour...

Il me scrutait attentivement, semblant attendre la suite.

- Pour ?

Je savais qu'il essayait de me mettre mal à l'aise, il a toujours aimé m'embêter pour le petit Kookie que j'étais. Mais au fond, pourquoi devrais-je être embarrassé ? À présent, s'il y'en avait un de nous deux qui devrait l'être, c'est lui.

J'étais bien décidé à m'affirmer. Hors de question qu'il s'amuse davantage avec moi. Il allait voir de quel bois je me chauffais.

- Pour ta bite, ricanai-je diaboliquement.

Hilare, il rit soudain à gorge déployée, amusé par mon audace. Manifestement je n'avais pas réussi à lui faire rabattre son caquet, mais au moins j'étais sorti de ma transe.

- Oh, je vois. Mais ça te gênerait pas de me voir complètement nu, Kook ? me provoqua-t-il une énième fois, par pur sadisme. J'ai vu clair dans son jeu, finie la rigolade.

- Je te signale qu'on s'est déjà vu nus, dans les douches communes du centre de danse il y'a une dizaine d'années, maugréai-je dans ma barbe.

- Alors où est le problème ? murmura-t-il, d'un ton qui reflétait tout à coup de la bienveillance.

- Il n'y en a pas. » souris-je.