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Sans couper court au baiser, on se dirigea précautionneusement vers le canapé de mon salon. Ses lèvres se mouvaient avec ferveur contre les miennes, je devais prendre sur moi pour ne pas soupirer d'aise tant c'était agréable.

J'étais très chamboulé à l'heure actuelle, mes réactions me surprenaient de plus en plus. Je n'étais pas né de la dernière pluie pour comprendre que ce n'était plus simplement de l'amitié, qui nous liait. Pas après les sensations que je ressentais, pas non plus après ses aveux inattendus. Et ça m'effrayait.

Seuls les bruits de succions résonnaient au sein de la pièce, ainsi que celui de nos respirations respectives. On s'assit lourdement sur mon canapé, alors que ses grandes mains désertèrent mes hanches pour rejoindre mes mèches brunes désordonnées.

À mon grand étonnement, sa langue quémanda bien vite l'accès à mon antre buccale. Je ne lui résistai pas bien longtemps, curieux mais également désireux d'expérimenter ça avec lui.

Quelle étrange sensation, que d'embrasser à pleine bouche Taehyung, aka mon meilleur pote depuis des années. Qui n'allait peut-être pas le rester au vu de la situation actuelle.

Perdu, je ne sus pas où placer mes mains libres alors je décidai de les laisser inertes le long de mon corps. Les siennes recouvraient à présent mes joues, son pouce gauche effleurait d'une douceur presque irréelle ma pommette.

J'étais en train de décéder, il embrassait si bien. Et je sentais ma température corporelle monter en flèche. Putain.

Pour une raison que je n'arrivais pas à correctement discerner, il mit finalement fin au baiser. Ma respiration était incroyablement erratique, comme si je venais tout juste de parcourir un cent mètres à fond. On ne pouvait plus se quitter du regard, comme aimantés l'un par l'autre. J'eus comme une envie de l'insulter afin de détendre l'atmosphère, mais mon petit doigt m'indiqua que c'était une bien mauvaise idée. Alors je me ravisai.

« Tu... Putain de merde, j'arrive pas à y croire. Marmonnai-je tout bas.

Si j'avais mis autant de temps à comprendre ses intentions, c'est tout simplement parce que Taehyung et moi, ça datait d'il y'a un millénaire au moins. Ça m'avait semblé bien trop inconcevable et inenvisageable qu'il ressente de l'amour envers ma personne, tant notre amitié était fusionnelle. J'avais pensé à tout sauf à la possibilité qu'il puisse m'aimer, balayant inconsciemment cette idée dès le début tant elle me paraissait absurde. De plus, embrasser quelqu'un ne voulait pas forcément dire être amoureux. Ça pouvait également traduire une attirance physique, sexuelle, un manque. D'où mes précédents doutes.

- Kook, il est un peu tard. Je ne vais pas m'éterniser.

Sa voix rendue plus rauque par le baiser me fit légèrement frissonner, je n'étais pas habitué à l'entendre ainsi.

- Attends tu te casses ? Après ça ?

- Si je m'en vais, c'est avant tout pour que tu puisses y réfléchir calmement.

- Tu m'aimes vraiment ?

- Affirmatif sergent. Il me sourit d'un air amusé, certainement à l'idée de devoir encore se répéter. Mais aussi rassuré que je ne me sois pas barré en cavalant. Et depuis un bon bout de temps maintenant.

J'hochai distraitement la tête, emmagasinant soigneusement ce qu'il venait tout juste de me révéler.

- Depuis quand ?

- Bon, c'est pas tout ça mais il faut vraiment que je rentre. Il ricana nerveusement en terminant de renfiler ses autres vêtements.

Une seconde. Taehyung nerveux ? Impossible. Il y avait anguille sous roche, je ne voyais pas d'autres solutions.

- On s'envoie des messages hein ?

- Comme d'hab mini Kookie. » il assura en me tapotant le dessus du crâne.

Je ne tins plus et l'envoyai balader avec une insulte digne de ce nom. Taehyung m'adressa un bref clin d'œil avant de se volatiliser pour de bon. La porte de mon appartement claqua sans trop de force. Après ça, plus rien. Le silence était de nouveau instauré. Il était parti.

Mais j'avais un autre soucis à me faire. Mon travail d'Art n'était toujours pas achevé. Et mon modèle venait de se carapater.

D'un pas las, je me dirigeai vers ma toile et la contemplai un court instant de mes orbes indécis. Je n'avais plus le choix, j'allais devoir tricher. Mon pinceau en main, je traçai les courbes de son sexe que j'arrivais encore vaguement à imaginer. Si un jour, on m'avait dit ça, j'en serais violemment tombé à la renverse.

Quelques minutes plus tard, le résultat me parut assez satisfaisant. Il ne me restait plus que les dernières retouches et j'en aurai définitivement terminé.

⎡Arabesques intimes⎦ ʈkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant