Symbiose

Chapitre 31 (Kate) : Sacrifice

Lorsque la lumière pénétra son esprit, une seule image ne s'imposait qu'à elle, celle de ces deux géants, deux torrents d'argents en robe d'émeraude qui voguaient fièrement sur leurs chevaux de roche, Niagara. Autour d'elle le chant des oiseaux flottait dans l'air et emplissait la jungle d'un étrange sentiment de mystère. Hélas, ce dernier se trouva bientôt couvert d'un puissant mugissement tandis que le si doux paysage cédait la place au désert trop gris qui ne la quitterait jamais vraiment. Douloureusement, la jeune femme se releva, des flammes violettes ornaient le contour de ses épaules et la brûlaient tant que l'on aurait cru à une lame furieuse qui tailladait sa chair. À présent tout à fait réveillée Kate tourna la tête, à droite, à gauche, Amy n'était plus là et à sa place, ne gisait que le néant. Oui, elle le savait. Et elle redoutait tant ce jour depuis l'enfant des nuits ! Ce jour, bannit du ciel ou elle l'avait retrouvée et pourtant, perdue à jamais. Soudain, une profonde tristesse s'empara de son être, on n'est jamais vraiment prêt pour ces jours là, quand on espère, encore et toujours que l'avenir viendra demain et qu'on ne doit que profiter encore et toujours sans jamais s'en soucier. Et voilà, en une nuit de malheur, un simple claquement de doigts, Kate se retrouvait seul face à ce destin. Il ne restait que lui, le monstre de son âme et l'ange de son cœur, l'ami qui chuchotait dans le creux de son oreille quelques mots, comme pour la rassurer, lui dire que tout va bien, pour la laisser pleurer dans le creux de ses mains :

-Tu n'es pas seule, lui assura Nightmare, entre deux sanglots et quatre perles salées, mais moi, si.

Que répondre à cela ? À cette vérité trop terrible ? Ce demeurait vrai, il était seul, affreusement seul, sans même une épaule sur laquelle s'appuyer. Ah ! Pauvre petit symbiote, si faible en une terre inconnue ! Et triste oiseau de soie, en ton sein un tel démon qui tord tes entrailles et déchire ton nom ! Et malgré tout tu l'aimes, tu subis avec lui la moindre de ses peine, ses misères et ses cri ! Tu ne supporte plus -ou ne l'as tu jamais ? la douleur d'une vie sans rire et sans amis. Alors tu bras le monde, tu franchis la barrière et laisse tes erreurs dans une cage, loin derrière. Tu sais que c'est la fin, que tu ne peux plus penser, mais contre tout cela, tu t'entends prononcer :

-Où est-ce que nous devons aller, Nightmare ?