Symbiose

Chapitre 23 (Kate) : L'autre

Un souffle glacial effleura son menton, comme une brise légère, tornade dévastatrice qui l'emporte, qui bannit, qui repousse au loin ce gaz, pour l'enchaîner en enfer et le laisser brûler des entrailles de la Terre. Le vent sifflait sur tout son corps, remontait le long de son cou jusqu'au bout de son crâne telle le vice pervers, tandis qu'elle s'envolait, plus haut que les nuages. L'éclair rouge qui la portait, aigle sang sous la lune grise, une vague forme floue dans le coin de son œil qui sautait, bondissait, chutait pour mieux s'enfuir ; serrait contre son sein sa dépouille affaiblie. D'où venait cette personne, cet être de mensonges dont battait si vite le cœur, différents et identiques ?  Pourquoi l'avoir sauvée, elle plutôt qu'un autre, humain lambda, monsieur-tout-le monde et son désarroi, voler à son secours en dépit de ses fautes, de ses mœurs et ses péchés ? Que voulait ce démon, dont peu à peu se dessinait, dans le ciel noirâtre le sourire carnassier et ces grands yeux albâtres ? Et cette peau, poisseuse et sans douceur qui dégoulinait de ses mains,  éternellement plaquées contre son dos comme pour s'y accrocher, fixer bien fort ses doigts pour ne plus la lâcher ! Oui ! Cette chose semblait comme elle, une erreur du destin, un homme et un symbiotes crucifiés de ces liens. Nigthmare ne demeurerait plus seul, un second partagerait, avec bonté j'espère ce terrible secret et, qui sait, peut être s'en cachait-il d'autre, dans le vide ou la mer, qui n'attendent qu'un signal, qu'un appel, juste un mot emporté pour sortir de leur ombre et se manifester. La nuit, plus noire que jamais absorbait les feux des réverbères avec avidité alors qu'ils planait toujours, sur les murs et les toits. Où les emmenaient-ils, dans cette brume de danger, celle qui guette et qui surprends pour encore attaquer ? La jeune fille avait peur, mais d'un peur étouffante, l'étau qui se resserre et en noue vos entrailles, les presse et les comprime les réduisant ainsi à un simple tas de cendres, rien que de la poussière.

-Nightmare ? chuchota, l'adolescente, qui est-ce ?

-Je ne sais pas... répondit l'extra-terrestre, Kate, je suis désolé.

-Ce n'est-rien ! le rassura t-elle.

Leur course effrénée peu à peu se réduit et le goudron Cerbère céda place au bois et à la laine. Enfin chez soi ! Les jambes de la jeune fille chancelaient sous son poids, tant et si bien qu'elle n'eut guère que le choix de se retenir, pour ne choir de plus bel, à la verte muraille qui décorait la pièce. À ses pieds, Haze léchait avidement ses tibias endoloris, sa petite langue mouillée glissait sur chaque port de sa peau bleuit, sans doute pour guérir ses plaies, apaiser son âme et surtout la convaincre de ne plus s'en aller. Quelques mètres plus loins, la mystérieuse créature semblait attendre, appuyée au mur, elle regardait muer en elle le blanc en la lumière et le rouge en une peau claire. Amy.