Chapitre 18 - Cocard

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Je jetai un coup d'œil peu enthousiaste à l'enceinte en briques rouges.

Il était temps de retourner au travail.

Les locaux du MHG-Boston étaient moins impressionnants que les locaux de la Défense. Pas de grand building à la façade en verre et en acier. Mais un charmant petit bâtiment à l'architecture rappelant les quartiers de South End.

Je poussai un soupir et me dirigeai vers l'entrée.

Cela faisait maintenant dix jours que j'étais de retour aux Etats-Unis. Les autres membres de l'équipe, eux, étaient rentrés trois jours plus tôt. Et aujourd'hui, était l'heure de la réunion, pour faire le bilan et reprendre d'anciens dossiers...

Saluant les agents de sécurité, je passai ensuite le portique de sécurité, puis me dirigeai vers l'accueil, où Kelly m'accueillit avec un gentil sourire.

- Je suis contente de te revoir, Nina ! lança-t-elle. J'ai appris que vous aviez eu le tueur en série. Bien joué !

Je lui offris un sourire en retour.

- Tu as du courrier pour moi, Kelly ?

Elle se retourna et fouilla dans un tiroir.

- Tiens, me dit-elle en me tendant une épaisse liasse de lettres.

Je faisais l'inventaire du contenu de mon courrier, lorsque la voix rêveuse de Kelly me fit relever la tête.

- Oh là, là, mais qui est-ce ? demanda-t-elle, la bouche ouverte.

Suivant la direction de son regard, je vis Ezio, lunettes de soleil visées sur le nez et blouson de cuir sur le dos.

Je ne fus pas étonnée que Kelly ne sut pas qui il était, car elle ne travaillait avec nous que depuis huit mois.

Lorsqu'il m'aperçut, il marcha instantanément vers moi.

- Salut ! lança-t-il avec un petit sourire.

Il regarda Kelly, qui rougit et qui lui lança un rapide « Bonjour », puis il se tourna vers moi et m'observa longuement.

Sans un mot, nous nous dirigeâmes vers l'ascenseur.

- J'ai appris pour ta grand-mère, dit-il, une fois dans l'habitacle.

Il appuya sur le bouton du troisième étage.

- J'espère que ce n'est rien de grave.

Je n'avais parlé à personne du diagnostic.

- Pour le moment, elle va bien, je te remercie, me contentai-je de répliquer.

Ses lunettes de soleil m'empêchaient de voir ses yeux, et cela me gêna. Pourquoi les gardait-il alors que nous étions à l'intérieur ?

Il remarqua mon regard curieux et eut un sourire en coin.

- Tu te demandes si tu ne vas pas trouver un cocard, là-dessous, hein ? demanda-t-il en pointant ses lunettes.

Je souris à mon tour, mais n'eus pas le temps de répondre car nous venions d'arriver à notre étage.

Le souvenir de notre rencontre, deux semaines plus tôt, me revint en mémoire.

J'avais l'impression que cela était arrivé des mois plus tôt !

Le troisième étage n'était occupé que par quelques agents. Carmen y avait un bureau, juste à côté du mien, à droite de la sortie de l'ascenseur, qui elle-même, faisait face à une petite salle de réunion.

À Crocs T1 Le Sort Brisé [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant