Chapitre 19 - Dios mío

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Mon bureau de Boston était nettement plus grand que celui que j'avais occupé, pendant presque quatre mois, en France.

La table de bureau faisait face à la porte d'entrée. Et de chaque côté, se trouvait une fenêtre, laissant passer la lumière du jour et baignant la pièce de rayons de soleil.

J'avais ici aussi, un fauteuil. Beaucoup plus confortable, en plus !

Un carton était posé sur mon bureau. J'en fis rapidement l'inventaire : il contenait toutes les choses que je n'avais pas eu le temps de récupérer dans mon bureau à la Défense et dans la voiture de location. Avec mon départ précipité, je n'avais eu d'autre choix que de charger Carmen de cette tâche.

Je fronçai les sourcils en apercevant la fleur de tournesol qui trônait sur le cadre photo.

Elle avait réussi à me suivre jusqu'ici.

Elle était fanée, et avait perdu bon nombre de ses pétales.

Je la pris en main et avisai la corbeille.

Mais je ne pus m'y résoudre...

Un coup frappé à la porte me fit sursauter, et je m'empressai de cacher la fleur derrière mon dos en me retournant.

Ezio se tenait debout et m'observait.

- Je ne te dérange pas, j'espère ? s'enquit-il.

Je secouai la tête.

- Non, pas du tout. Tu as besoin de quelque chose ?

Il ne répondit pas, et s'approcha de moi, lentement.

- Qu'est-ce que tu caches, derrière ton dos ? fit-il d'une voix doucereuse.

Mon cœur eut un raté, et j'avalai ma salive.

- Alors ? continua-t-il comme je ne lui donnais pas de réponse.

Il était maintenant en face de moi et je pouvais sentir son parfum.

Penchant la tête en arrière, pour ne pas perdre son regard, je tâchai de caler la fleur entre mon dos et le bord de la table.

Puis je lui montrai mes mains vides.

- Rien du tout. De toute façon, ça ne te regarde pas...

Il se pencha doucement. Il ne me quittait pas des yeux.

- Qu...qu'est-ce que tu fais ? demandai-je bêtement.

Il continua de se pencher, cette fois, son regard faisait l'aller-retour entre mes yeux et mes lèvres.

- Je veux juste... vérifier quelque chose, chuchota-t-il.

Ma respiration s'accéléra. Allait-il vraiment...

- Dios mio, vous avez entendu la nouvelle !

Carmen venait de débarquer en se faisant remarquer, comme à son habitude.

Ezio s'éloigna prestement et passa sa main dans ses cheveux.

- J'étais justement venu lui annoncer, dit-il, d'une voix tendue.

Le charme était définitivement rompu.

- M'annoncer quoi ?

Carmen nous regarda tour à tour, Ezio et moi, d'un air suspicieux, puis alla s'installer sur mon fauteuil.

- Bon, moi je vais y aller, annonça Ezio.

Il partit sans se retourner.

- Thomas a demandé à être muté ici, dit Carmen, quelques secondes plus tard. Il travaillera avec nous désormais. Et Géraldine...

À Crocs T1 Le Sort Brisé [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant