Chapitre 11 - "Pauv' cons !"

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Comment identifier la péniche d'un vampire ?

- Facile, dit Ezio. Il suffit de repérer celles dont les vitres sont scellées.

Nous avancions à l'aveugle. Nous n'étions même pas sûrs si l'appel anonyme devait être pris au sérieux ou non.

Mais nous n'avions pas le choix. Les cadavres s'accumulaient de semaine en semaine, toute piste était bonne à prendre.

Après le passage de David, nous nous étions empressés de quitter le bureau et d'aller nous préparer. J'avais alors mis mon pantalon en cuir, un T-shirt, une veste elle aussi en cuir et mes rangers. Tous de couleur noire.

Ezio ne s'était pas changé, et nous attendait déjà dans le fourgon noir, garé au sous-sol.

Il avait été décidé que nous irions, lui et moi, à la recherche de la péniche dans laquelle habitait le tueur, selon la prétendue ex-petite amie.

Gribouillée sur la feuille que nous avait tendue David, on pouvait lire la phrase suivante : « Péniche entre Pont Austerlitz et Pont CDG. »

Rien d'autre. Pas de couleur ni de signe distinctif. Juste « Péniche. »

Nous devions donc nous débrouiller avec.

C'était Carmen qui était en charge de conduire le fourgon. Au volant, elle était un vrai danger public, mais Charles étant momentanément invalide et, Ezio et moi, devant rester opérationnels à tout prix, il n'était resté qu'elle.

Alors que nous longions les quais en direction du pont Austerlitz, j'entendis un grésillement dans l'oreille droite.

Je grimaçai et je remarquai qu'Ezio aussi.

- Désolé, je faisais juste un test, s'excusa Charles, resté dans la voiture avec Carmen.

Ezio croisa mon regard, l'air ennuyé, et remit l'oreillette qu'il venait de retirer.

Le fourgon n'était pas garé très loin, aussi en cas de besoin, nous pouvions toujours nous replier rapidement.

Ezio s'arrêta soudain, et pointa du doigt une péniche située à quelques mètres.

Elle était foncée, -de ce que je pouvais déceler à 21h30 passées. Dotée d'une cabine qui prenait quasiment toute sa longueur, la péniche avait toutes ses vitres obstruées par ce qui semblait être du carton ou du bois.

Une fois devant, je pus distinguer les différentes couleurs et nuances. La péniche était d'un bleu assez foncé. Les rebords des fenêtres étaient peints en rouge, et des carrés de contre-plaqué avaient été cloués au bateau pour empêcher, semblait-il, la lumière de pénétrer à travers les vitres.

- Bingo, chuchota Ezio, en posant un pied sur le bateau. C'est sûrement celle-ci, c'est la seule qui ait les vitres totalement cachées.

Il s'approcha doucement de la porte et tendit l'oreille.

J'en profitai pour préparer mon arbalète et mis une flèche en place. L'arbalète ne pouvait pas tuer les vampires. Nous l'utilisions uniquement afin de les neutraliser.

Les vampires étant beaucoup trop rapides et forts pour que l'on puisse les immobiliser et leur planter un couteau dans le cœur, tout en évitant de se faire arracher la gorge par leurs crocs, bien évidemment.

Les flèches étaient enduites d'une substance spéciale, développée en laboratoires. Pour faire court, c'était un produit qui coagulait le sang des vampires, rendant ainsi leurs membres lourds, ce qui les empêchait donc de bouger.

À Crocs T1 Le Sort Brisé [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant