Chapitre 30 - Particules cosmiques

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Les mains dans les poches, Charles nous tournait le dos et regardait par la fenêtre.

Je ne saurais dire ce qu'il voyait. Certainement pas la scène de guerre que nous avions laissée derrière nous. Elle avait eu lieu à plusieurs centaines de mètres de là.

Il se retourna et commença un débriefing impersonnel et dénué d'émotions.

Deux explosions. Une troisième évitée par Ezio. Des explosifs et des bouts de ferraille. Dans des sacs à dos. Explosions. Explosions d'humains.

J'avais reçu sur moi des bouts de corps.

D'humains.

De vampires.

J'observai les quelques traces rouges qui persistaient sur ma peau.

J'avais reçu des bouts de chair et autres.

Le mélancolique a reçu un morceau de fer. Dans la gorge. Il a peut-être senti qu'il allait mourir. Le mélancolique. Ça aurait pu être moi. A sa place. Mais il ne m'a pas laissé sa place. Ça aurait pu être moi. Dans la morgue.

- J'aimerais qu'on m'explique pourquoi c'est arrivé ! exigea Charles.

Un raclement de gorge et Ezio expliqua.

Les Aed. Il les avait aperçus. Mais il avait été occupé avec le suspect. Le suspect qui voulait faire exploser. Exploser des humains. Savoir pourquoi. La veille. Le frère. Mort. Tué par Ezio.

- Vous partez pour récolter des infos et vous tuez un humain ?!

Silence.

J'ouvris la bouche.

Ma faute.

Bu.

Suivi.

Faute.

Ma faute.

- Tu commences par tuer un vampire et ensuite, encore à cause de toi, Houdini refroidit un mec ?! Tout est donc de ta faute !

« Ta faute Nina ! Mais pourquoi tu n'écoutes jamais ? Voilà ce que l'on récolte par ta faute maintenant ! Ta mère est morte ! Comment je vais faire sans l'amour de ma vie, à présent ?! »

Connasse, c'est de ta faute.

Ta faute Nina.

Oh, Nina !

Je devins soudain spectatrice.

Moi.

Me levant.

Saisissant l'arme posée sur la table.

La pointant sur ma tempe.

Appuyant sur la détente.

Détonation.

Mon sang sur le mur blanc et sur le visage de Charles.

Mon corps s'écroulant, sans vie.

Fin des problèmes.

Fin.

***

Personne n'écoutait Charles.

Sam était pressé de renter chez lui pour retrouver sa femme. Il voulait sentir les coups du bébé.

Thomas ne pensait qu'à une chose : se nettoyer. Et se reposer.

Géraldine essuyait les larmes qui ne voulaient pas s'arrêter de couler. Elle était si loin de chez elle.

Ezio observait, préoccupé, le visage éteint de Nina.

À Crocs T1 Le Sort Brisé [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant