Suite à la relecture d'un ancien texte et après avoir constaté que cet écrit n'était au fond qu'un coup de sang ayant un fond de potentiel, couplé à une discussion récente sur le sujet, j'ai eu l'idée, bonne ou non, d'approfondir ce texte.
Les masques sociaux. Ah, quelle chose merveilleuse, n'est-ce pas ? Ils nous rendent parfait aux yeux de la société, mais surtout cachent qui nous sommes en réalité. Une façade que la populace arbore afin de ne pas sembler étrange ou être rejeté ? Ou bien une moyenne de l'idéal humain que l'Homme cherche à atteindre, au détriment de chacun de ses plus infimes traits jugés anormaux qu'il cherche à enfouir au fond de lui, malgré le fait qu'ils fassent partie de sa personnalité et l'aident à faire de lui une personne unique ?
Dans le métro ou au boulot, autour de moi, je ne vois que des avatars, des copies, des clones. La même façade, encore et encore, sur tous les visages. Bien évidemment, tout le monde arbore un masque social. Car la société le veut. Car on sait que les autres ont peur de ce qu'il y a en dessous. Car nous avons peur de ce qu'il y a en dessous. Nous en sommes venu à être effrayé de nous-même, de qui nous sommes réellement. C'est décevant ? Non, c'est réjouissant.
Car nous sommes conscients de qui nous sommes réellement, nous savons pertinemment à quel point nous pouvons être néfaste pour autrui, et si deux personnes retiraient complètement ce masque social, un carnage serait inévitable. Nous enfouissons notre part d'ombre dans un nid de normalité, qui n'a pour autre effet que celui de le couver tendrement jusqu'à ce qu'elle éclate soudainement suite à une fissure, aussi infime soit-elle. Cette normalité est étouffante pour les gens qui, comme moi, ne semblent pas avoir leur place en ce monde, se sentent étrangers dans cette banalité et cherchent à ne plus se voiler la face.
Je vois ce monde comme un désordre ordonné, une foule de pantins cassés clopinant du même pas gauche et désarticulé. Des êtres brisés par une routine épuisante et un soi intérieur ne demandant qu'à être libéré. Des personnes pointant du doigt ceux qui ne sont pas des pantins cassés, ceux qui ont été consumés par ce qu'ils gardent au fond d'eux, ceux qui l'ont laissé sortir, ceux qui n'arrivent pas à le contenir.
Nous cachons tous notre véritable identité parce que nous voyons les autres le faire. Un long processus social datant de l'aube de l'humanité, depuis les premiers temps où nous nous soucions du regard des autres et de l'impact de nos émotions incontrôlées. Depuis que nous avons la capacité de juger les autres, nous craignons ce même jugement à notre égard et nous avons peur d'être nous-même.
"Être soi-même". J'ai toujours vu ça comme une blague trop longue pour être drôle. Nous ne sommes jamais réellement nous tant qu'il y a des gens à côté, nous nous bridons car nous savons pertinemment que les autres peuvent nous voir différemment ou nous juger mentalement, consciemment ou non. Et une fois entièrement seul, nous ne voyons plus d'intérêt à nous laisser aller, car ce monde a trop intégré dans notre esprit que se laisser aller en étant seul, c'est "bizarre", "étrange", "fou"... Le seul moment où nous pouvons nous le permettre, c'est quand nous sommes en la seule présence de personnes en qui nous avons énormément confiance, et même avec ça, notre comportement restera tout de même influencé. Notre soi-même reste condamné à ne jamais exister réellement si ce n'est qu'au travers des différentes personnalités que nous arborons en fonction des personnes avec qui on est.
Les masques sociaux. Ah, quelle chose merveilleuse. Ils nous rendent parfait aux yeux de la société, mais surtout cachent qui nous sommes en réalité. Nous portons tous des masques, et il vient un temps où on ne peut plus les retirer sans s'arracher la peau, a un jour dit André Berthiaume. Et dieu que cette phrase est vraie.
____________________
L'écrit dont il est question en intro est disponible à ce lien : https://creepypastas-fr.webnode.fr/news/qui-vous-etes/
Encore un énième texte complétant cette série de bribes de pensées. Celui-ci date du 16 Août 2018, soit un peu moins d'un an au moment de sa publication ici. Dans ce texte, je n'ai pas la prétention de chercher à faire cogiter les gens, simplement à dire tout haut ce que le monde pense tout bas. Car, arrêtons de nous voiler la face, nous portons tous un putain de masque.
YOU ARE READING
Bribes d'un Esprit Tourmenté
Non-FictionCe livre est une compilation d'écrits tentant de retranscrire ce qui est constamment agité dans un coin de ma tête. Sur le papier et l'écran sont couchés mes ressentiments afin de vous aider à me cerner, ainsi qu'à m'aider moi-même à comprendre ce c...