T'es pas un raté

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     Ben ouais, qu'est-ce que tu crois, que ta vie s'arrête parce que tu as reçu un papier avec écrit "non admis" ou "refusé" ? Nan, le raté, dans l'histoire, c'est ce monde qui ouvre des portes sur présentation d'un diplôme. Un bête bout de papier qui te dit que tu as bien réussi à vomir sur ta feuille tout ce que tu as ingurgité pendant tes années d'études. Un bout de papier qui prône ta bonne mémoire plutôt que ta capacité à développer ton propre sens critique et à réfléchir.


     Ce monde semble être pour tout le monde sauf nous. Et quand on sonne gentiment à sa porte pour finalement se la faire claquer au nez, le seul moyen est de l'enfoncer et de s'installer. Car c'est aussi chez nous, et on y a aussi notre place, avec ou sans bout de papier. Je sais, c'est dur de voir tout le monde passer en études suppérieures, avoir des boulots d'un claquement de doigt, voir leur avenir se tracer clairement et fièrement devant eux tandis que le notre semble s'arrêter devant nous, nous laissant seul face à un précipice.


     Tu sais, t'es loin d'être seul dans ce cas, on est beaucoup à être vu comme des échecs de la société, et beaucoup ont pris le temps de se poser, de faire le point sur eux. Alors, prends ton temps et pose-toi ces questions :

- Qui es-tu ? - Qui veux-tu être ? - Qu'est-ce qui te passionne, qui t'anime ? - Est-ce que ça te tenterais de faire un boulot ou des études liées à ça ? - Qu'est-ce que tu te sentirais de faire pour y parvenir ?


     Ces questions sont en apparence très simples, mais loin d'être si aisées, et y répondre peut prendre énormément de temps. Pour ma part, j'ai mit environ quatre ans, et j'ai encore des zones d'ombres qui ont besoin d'être éclairées. Ça prendra le temps qui faudra, ne t'en fais pas, ne te presse pas. Tu sais, tu es le seul à pouvoir savoir si tu es prêt ou pas, pas tes parents, amis, psys ou conseillers.


     Ouais, c'est dur au début de se dire qu'on est seul à pouvoir répondre à ces questions, et bien que autres ne puissent pas répondre à ta place, ils peuvent t'aider à te trouver, à cerner qui tu es. Peut-être qu'au fil des discussions, des échanges, des choses ressortirons, tu te découvriras des passions, des petits trucs insoupçonnés. Peut-être que tu voulais faire charpentier, et que tu te découvriras un amour pour la géologie, qui sait ?


      Il est toujours temps de se réorienter, de repasser des études, des diplômes, obtenus ou pas, l'important, c'est pas d'avoir un bout de papier. L'important, c'est d'avoir passé ces épreuves, d'être allé jusqu'au bout, d'avoir appris des choses et de savoir les mettre en pratique. Oui, à mes yeux, l'échec est un diplôme. Un diplôme bien plus valorisant que tout ceux qu'il est possible d'avoir. Le seul diplôme que les autres n'ont pas.


     Je suis moi-même passé par toute cette merde. Et je dirais même que j'y suis encore jusqu'au cou. C'est vrai, j'ai pas eu mon bac, et je stagne depuis. Je ne peut même pas dire que j'enchaîne les petits boulots, puisque personne ne veut de moi. Mais je continue de dessiner dans mon coin, je travaille sur mes petits projets, et peut-être qu'un jour, j'aurais un boulot lié à ça. Ou bien je me découvrirais de nouvelles passions, l'avenir nous le dira.


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     Ce texte a été écrit l'année dernière à deux jours près, le 6 Juillet 2018, pour un ami ayant échoué au Baccalauréat. Et c'est valable pour chacun d'entre vous qui passez les épreuves de fin d'année, à l'approche fatidique des résultats. Soyez forts. N'attachez pas d'importance à ces merdes. Si vous ratez, sachez que l'échec est le plus gratifiant des diplômes. 


Bribes d'un Esprit TourmentéWhere stories live. Discover now