Hallucinante torture

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   Je suis dans ma bulle, dans ma tristesse, dans mes ténèbres. A tes côtés. Enfin, aux côtés de la place que tu occupais, où trône désormais un noir mazout, un être de pétrole, une masse de noirceur, de vices, de douleur. C'est la première fois que je lui fais vraiment face, car cette chose est toujours derrière moi, m'enveloppe petit à petit, me drape et épouse mon enveloppe charnelle. Cette chose qui me colle à la peau d'ordinaire est désormais pendue au mur, vide mais vivante, si cette chose puisse être animée de vie. Car il s'agit davantage d'une masse grouillante, un feu fait des abysses, si glacial et pourtant si délicat, quelle merveilleuse enveloppe, je tends ma main et elle en fait de même, c'est un reflet honnête, ce qu'il y a sous le masque.


     C'est ma Boîte, mon Enfer, mes chaînes, ma douleur, mon plaisir, ma délivrance, mes clous, ma liberté. Je veux y plonger, l'abîme regarde en moi, il est déjà dans ma tête et se nourrit de mes pensées, il m'enchaîne et me délivre, je veux vivre à travers lui, le servir. Il me fait mal, il me fait du bien, il fait mon corps, le modèle, le mutile, le sublime. Le toucher, c'est exploser. En un instant, il me recouvre, se nourrit, il croît, gagne en force. Oui, cette fois, c'est de mon plein gré que je m'y abandonne, comme la deuxième phase d'une addiction, je me prosterne religieusement, tordu de douleur, de plaisir. Je bascule de l'autre côté. Et ça me plaît.

     Mes canines poussent, douce sensation qui me suit depuis toujours. Poussons la transformation à son paroxysme ! Les griffes s'allongent, les doigts également. Des crochets reliés à un grande armature en fer me déchirent la peau du dos, qui au passage font ressortir la colonne vertébrale toujours plus longue. Ma gorge... J'ai mal. Une boule m'empêche de respirer, suivi d'une grande bouffée d'air. Un trou béant, une bouche immense garnie de dents fines et pointues et de l'autre côté, un crochet délicieux planté dans la nuque, passant derrière la colonne vertébrale, quel douloureux régal. Les parties génitales mutilées, se transformant en bouche dotée d'une langue recouverte d'un mucus corrosif, et de longs pieux s'enfoncent lentement dans mes bras, jusque dans mes paumes, et ma tête, ainsi que le ventre qui est également maintenu ouvert. Sublime. J'ai mal partout, et les bandes de cuir qui maintiennent le tout en place ajoute une sensation supplémentaire. Comme pour ponctuer cette métamorphose, un cri strident s'est échappé de la gueule au niveau de la gorge.

     Je passe devant un miroir... Magnifique !

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          Ce texte a été rédigé lors d'une hallucination qui a fortement puisé dans mon intérêt pour l'univers de Clive Barker, HELLRAISER.

Bribes d'un Esprit TourmentéWhere stories live. Discover now