Enivrant Poison

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     Envoûtante, entraînante, empoisonnante ombre dans ma tête, me susurrant de si doux mots ravageant, détruisant mes pensées, mon ego. "Elle ne t'aime pas", "il ne t'aime plus", murmure-t-elle de cet enivrant poison. "Regarde-toi, n'as-tu pas honte ? Tu blesses toujours autrui, tôt ou tard tout aura été détruit". Ces mots imprononcés résonnent dans ma caboche désormais cloche de ce tintamar, toujours plus lourde, plus sourde. "Tu n'es pas quelqu'un de bien, tu ne seras jamais une bonne personne", me pousse-t-elle toujours plus vers la noirceur. "Tu mens comme tu respires, tu empeste le faux, pour mieux manipuler. Tu charmes pour nourrir ton égoïste plaisir", ces mots semblent vérité, je suis désormais plié à sa volonté. "Accepte donc ta nature pourrie, ta place n'est pas à la lumière", il est vrai que je suis un rat de la nuit, les abysses me drappent tandis que ces mots me frappent.

     J'ai toujours entendu cette voix. Avant, elle était mon guide, puis mon amie, puis moi-même, avant de devenir sombre parcelle de mon esprit que je tentais de faire taire. Elle ne m'a jamais lâché, et je ne l'ai jamais laissé. Et désormais, de part certains événements, elle ne murmure plus. Elle hurle. Assourdissant, alourdissant chaos qui sonne sans arrêt dans mon crâne tel le funeste glas des funérailles du peu de force mentale me restant pour ne pas l'écouter, tout juste suffisant, elle gagne en force. A l'écouter, je devrais feindre (ou provoquer) ma mort. Couper contact avec tout le monde, quitter ma moitié et mes amis, pour disparaître et me fondre dans les ténèbres si rassurantes pour moi, le monstre dans le noir, qui effrayait les enfants et que j'aimais bien déjà tout petit. Cette idée me plaît. Je ne veux pas faire souffrir davantage les gens de part ma présence même. Et pourtant, grand Dieu c'que cette option, bien que charmante, est stupide.

     Mais à peine j'ose imaginer à quel point ma disparition subite pourrait faire du mal aux êtres que je souhaite protéger de moi-même que cette voix revient. "Ils ne t'apprécient pas. Voyons, tu penses sincèrement qu'ils viendront à ton enterrement ? Te pleureront ? Ne te leurres pas, ils te détestent ! Ils regardent te débattre avec pitié, toi la créature bloquée dans le passé comme une mouette emmazouté ! Laisse-les donc, car ici bas, seul moi peut te comprendre et te guider !". Ce discours tourne tant, continue encore et encore dans ma tête, que j'en viens à le croire. Oui, les personnes qui me tiennent à cœur me regardent sûrement avec pitié, particulièrement ceux qui lisent ces lignes. Oui, il est évident que la fille pour qui je ferais tout et qui est à mes yeux sœur, fille et amour ne me voit que comme un chien galeux. Oui, bien sûr que la personne qui fait battre mon cœur n'est inconsciemment qu'un loisir et que je le manipule. Oui, cela va de soi que l'homme qui partage ma vie n'éprouve plus rien pour moi si ce n'est le désir de me voir servir de défouloir sexuel. Putain de parasite mental, de ver solitaire de l'esprit. Un jour, j'aurais sa peau.

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     Ah, plus je fais de choix discutables et plus cette voix vient s'en mêler... Surtout en ce moment  où je semble m'enliser dans un plaisant danger qui pourrait tout foutre en l'air (et qui, sur certains aspects, a déjà commencé).

Bribes d'un Esprit TourmentéWhere stories live. Discover now