Des espèces de ce monde n'en est plus malsaine et hypocrite que l'Homme. Des espèces, ici-bas, puissent-elles manger leurs petits, décapiter les mâles, violer les femelles, n'arriveront jamais à nos grosses chevilles. Combien d'animaux mettent autant d'effort à détruire ses semblables ? Briser, lacérer, exterminer, éclater, violer ceux qui sont différents, anormaux, étranges ou simplement "pas comme nous".
Traînant dans les bas-fonds des réseaux, j'ai vu tant de sacrifices, exécutions, viols, suicides, et tant, que la mort et les viscères ne sont qu'un simple détail biologique de notre condition d'êtres de chair en lambeaux. Côtoyez la violence de l'humain dès le plus jeune âge, arrive un déclic, un point de non-retour où le dégoût de sa propre espèce surpasse les instincts empathiques, où manger un jambon-beurre devant une amputation à la machette sans un haut-le-coeur, mais non sans un sourire, fait parti du quotidien.
Endormez-vous avec des cris terrorisés d'une fillette se faisant violer, sans culpabiliser, sans se dire "suis-je fou ?", admirez ce chaos violent, cet ouragan sanglant, un paquet de popcorn à la main, et un mouchoir souillé dans l'autre. Et si ces mots semblent choquants, gardons en tête qu'ils ne sont que le reflet de notre monde. Car nous traitons, parfois trop spontanément, les dauphins violeurs, rats anthropophages, orques déchiqueteurs, de créatures "inhumaines". Et là est l'expression de la nature : si ces éléments sont naturels, alors il va sans doute dire que notre cruauté est naturelle.
L'Homme est un être abjecte qui, sous-couvert d'une cognition potentiellement supérieure, n'est qu'un monstre soumis à ses sombres instincts fous et meurtris, meurtriers. Et nous avons tout de même l'audace de qualifier les actes horribles de nos semblables d' "inhumains". Mais si ce ne sont ces actes horribles qui représentent le propre de l'Homme, alors qu'est-ce ? Est-ce cette fausse bien-pensance étouffante et forcée, inculquée à coup de tartes aux enfants fous, construite bancalement sur des fondations sanglantes qui représente réellement l'humanité ?
Bien qu'étymologiquement parlant, le mot "inhumain" est constitué du préfixe "in" signifiant dans une majorité des cas "non-", soit "non-humain", j'en ai toujours fait une lecture différente. En anglais, "in" signifie "dans". Pour moi, l'inhumanité ne désigne que l'expression intérieure et profonde de l'humanité. Ses démons inavouables, inavoués, mais mal cachés, pourrissant, empoisonnant nos crânes. Est-ce dans l'humanité que réside l'inhumanité, ou l'inverse ?
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Encore un énième crachat misanthropique écrit à une heure déraisonnable, de la musique comme opium. Bien que sombre, je ne vois pas l'humanité comme foncièrement mauvaise. A admirer les deux extrêmes de l'humanité, ayant vu le meilleur comme le pire, j'en suis venu à perdre la notion de bien et de mal, du bon et du moins bon. J'enlace les démons et les anges sans distinction, car au fond, c'est bien tous des cons.
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Bribes d'un Esprit Tourmenté
Non-FictionCe livre est une compilation d'écrits tentant de retranscrire ce qui est constamment agité dans un coin de ma tête. Sur le papier et l'écran sont couchés mes ressentiments afin de vous aider à me cerner, ainsi qu'à m'aider moi-même à comprendre ce c...