Souviens-toi /YOONMIN

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26 mars

"J'ai pensé que c'était l'océan, mais c'est un désert (yeah)
"Idole ordinaire d'une petite compagnie" était mon surnom
Uh uh, corrigé un nombre incalculable de fois dans les émissions,
Prendre la place au sommet était notre rêve
Ils disaient que ces gamins ne pourraient jamais l'atteindre parce que notre agence était dans l'ombre
Je le sais, je le sais, je le sais aussi
Avant, 7 d'entre nous devions dormir ensemble dans une même chambre
Nous nous couchions, avec un frêle espoir que demain sera différent
Nous avions vu le mirage dans le désert, mais nous ne pouvions pas l'atteindre
Nous priions pour survivre dans ce désert infini,
Nous priions que ce n'était pas vrai

À la fin, nous avons réussi et tous nos rêves se sont réalisés
Le désert effrayant est devenu l'océan avec notre sang, notre sueur et nos larmes
Mais pourquoi y'a-t'il encore cette peur avant le bonheur ?
Parce que nous savons tous très bien que cet endroit est en réalité un désert"

Yoongi termine sa dernière phrase. J'ai envie de lui chanter le refrain, mais les mots ne sortent pas. Je n'ai pas le courage de les dire. C'est trop dur.

Cette chanson, c'est pour dire qu'on en a bavé, pour arriver à ce métier d'artiste où on en est aujourd'hui. Qui va bientôt se terminer. On avait à peine trouvé le bonheur qu'on choisissait de le perdre.

C'est Jungkook qui a choisi le titre, parce que c'est son endroit favori, celui où il aimerait quitter la Terre. Il me l'a dit. Sea.

Je ne sais pas si Taehyung est au courant, mais Jungkook n'a pas eu un passé génial, au collège et au lycée. Il en bavé, comme la plupart des adolescents de cet âge. Il a survécu, et pourtant il ne pensait qu'au suicide.

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Nous sommes seuls sur cette plage pourtant si grande.

Nous connaissons la date de notre mort.

Nous savons qu'elle est proche. Très proche.

Les rayons du soleil se posent sur nos peaux blanches.

Je ferme les yeux, alors que Yoongi entrelace ses doigts aux miens.

Nous sommes allongés sur le sable, sans aucun but.

Juste profiter des derniers jours qu'il nous reste.

Nous n'entendons que notre souffle, nos respirations, et le mouvement irrégulier des vagues.

Le soleil prend du temps à se coucher, mais quand il a complètement disparu, le froid nous prend vite les trippes.

Une mouette traverse le ciel.

Quelques étoiles apparaissent.

J'entends les vagues au loin, leur bruissement.

La mer me donne le vertige, même si je l'adore, c'est un mouvement sans fin. Un mouvement que nul n'est capable d'interrompre.

Je me redresse et la contemple, l'assaut des vagues qui défèrlent, se brisent, se retirent.

Yoongi s'assoit et me regarde et ses yeux se remplissent de larmes. Le voir pleurer est comme dégringoler du haut d'une falaise.

- Jimin...

Je sais à quoi il pense. Je pose un doigt sur ses lèvres :

- Non. Ne dis rien.

Puis je remplace mon doigt par mes lèvres. Et sa main se perd dans mes cheveux, comme mes yeux se perdraient dans le ciel emplit de mille étoiles.