One Year - Tome 2

-21- Communication

     Empty Space – James Arthur

     « I don't regret the day I left, I don't believe that I was blessed

     I'm probably lyin' to myself, again »

Nate

- Nate, s'il te plaît, écoute moi, souffla Tara qui était assise devant moi. C'est important.

Je l'ignorai, ne prenant même pas la peine de relever les yeux vers elle. Je préférais me concentrer obstinément sur l'écran de mon ordinateur, écran ouvert sur cette page blanche que je n'avais pas pris la peine de remplir avec le contenu du cours auquel j'assistais. Je n'avais pas envie d'écouter ce cours, et je n'avais pas envie de le noter non plus. Tout comme je n'avais pas envie de parler à Tara.

Cela faisait des semaines que j'évitais de lui parler. En fait, ma famille mise à part, je ne parlais plus à personne. Je n'en avais pas envie, je n'avais plus envie de rien. Il y avait ce vide en moi qui me hantait. Ce trou au cœur et je ne savais pas comment m'en débarrasser. La seule personne à qui je parlais encore était Sonya, ou plutôt elle me parlait. Et je ne savais même pas pourquoi je la laissais faire. Elle était une sorte de présence à côté de moi qui me permettait de ne pas décrocher complètement.

Je savais ce qu'elle voulait, mais je ne disais rien. Je ne l'arrêtais pas, mais je ne l'encourageais pas non plus. Je la laissais nourrir cet espoir qui naissait en elle un peu plus chaque jours. Je ne voulais même pas d'elle mais je n'avais pas envie de m'en débarrasser pour autant. Je crois que j'appréciais simplement l'idée d'être voulu, désiré, d'avoir de l'intérêt pour quelqu'un. J'aimais qu'elle me porte de l'attention. Puisque celle qui me portait habituellement de l'attention avait préféré gâcher notre histoire pour son putain d'ex.

Si j'avais tant compter pour elle, si elle m'aimait, elle ne serait jamais retournée auprès de son ex, elle n'aurait jamais accepté de faire ces putains de photos, elle ne m'aurait rien caché et surtout elle ne l'aurait pas embrassé. Je n'arrivais plus à la regarder en face, je n'arrivais plus à lui parler. Mais pourtant elle me manquait, terriblement, tellement que, parfois, je n'arrivais plus à respirer. Mais voilà, sa simple présence me rappelait ce qu'elle avait fait, et me renvoyait ces images d'elle et Wes en train de s'embrasser et je n'arrivais pas à le supporter.

La seule fois où j'avais accepté sa présence avait été le jour de mon anniversaire. Même si je ne voulais pas le reconnaître, ça m'avait fait du bien de passer cette journée avec elle. Son soutien m'avait fait du bien en cette journée difficile, et son cadeau m'avait touché. Même si c'était dur, j'avais aimé passé ces moments avec elle. Elle avait été présente, patiente, attentionnée et m'avait montré qu'elle voulait se battre pour nous. Et c'est ce qui m'avait mis en colère.

Je sais que ça n'avait aucun sens. C'était ce que je voulais, après tout, qu'elle se batte pour nous, qu'elle me prouve qu'elle voulait encore de notre relation, qu'elle m'aimait encore. C'était ce qu'elle avait fait et moi, comme un con, je me suis éloigné à nouveau au lieu de la laisser se battre. Pourquoi ? Parce que ça m'avait mis en colère de la voir s'accrocher si fort seulement maintenant. Si c'était vraiment ce qu'elle voulait, pourquoi ne s'était-elle pas battue plutôt ? Pourquoi n'avait-elle pas pu résister à Wes ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle nous fasse ça ? Pourquoi n'avait-elle pas pu se battre plus fort ?

L'adage disait « mieux vaut tard que jamais » mais j'avais terriblement peur que cette phrase ne soit qu'un mensonge. J'avais terriblement peur qu'il ne soit déjà trop tard, que rien ne pourrait plus être comme avant, que nous n'arriverions pas à réparer ce qui avait été brisé. Je ne savais pas si je pourrais encore lui faire confiance. Elle était incapable de résister à Wes, j'en avais fait les frais. Qu'est-ce que je devais faire maintenant ? Vivre dans la crainte constante qu'elle ne retombe définitivement dans les bras de Wes ? Elle avait beau me dire qu'il ne s'était rien passé de plus qu'un baiser, qu'elle ne voulait pas de lui, qu'elle ne recommencerait plus, que c'était moi qu'elle aimait, je ne savais pas si je pouvais la croire.