One Year - Tome 2

-2- Meet And Business

     Titanium – Madilyn Bailey

     « You shoot me down but I won't fall, I am titanium »

Angie

Je réajustai mon sac sur mon épaule et sortis du bâtiment d'un pas rapide. Je ne devais pas traîner, ma journée était loin d'être terminée. Je venais de sortir de cours mais il fallait encore que j'aille travailler au café, mon service commencerait dans moins de trente minutes. J'allais rejoindre Jessy qui avait pris son service plus tôt que moi.

J'étais un peu stressée, ce n'était pas mon premier jour mais je restais une débutante. J'avais peur de me tromper dans les commandes, de décevoir les clients ou encore d'échapper un plateau en plein milieu de la salle. Je n'avais pas de raison de m'inquiéter pourtant puisque je semblais bien m'habituer à mon nouveau job. Jeff, notre patron, était plutôt content de moi et de mon intégration dans l'équipe.

J'avais rapidement appris les bases du métier et, même si c'était parfois plus technique que ce que j'aurais imaginé, je me débrouillais plutôt pas mal. J'évoluais toujours en salle, j'étais serveuse, comme Jessy, et parfois j'étais derrière le bar. Le café n'était pas très grand et n'employait pas beaucoup de personnel. Outre Jessy et moi, il y avait une autre serveuse ainsi qu'un serveur, et ensuite un cuisinier et son commis. Jeff gérait le tout chaque jour mais la réelle propriétaire restait Grace, une quinquagénaire qui s'est vu obligée de lever le pied à cause de soucis de santé. Jeff était en réalité son neveu, il avait repris le café lorsque sa tante a dû se retirer, pour l'aider. Pourtant, alors qu'elle était censée se reposer, Grace venait souvent au café pour voir l'état de ce qu'elle appelait son « petit bébé ».

Grace était une femme au fort tempérament, tout devait aller dans son sens, tout devait être parfait, nous devions aller vite et faire de nos clients notre priorité. Elle pouvait faire peur à la première rencontre, surtout avec son air grognon et jamais content, mais elle était en réalité adorable et traitait ses employés presque comme sa famille. Son attitude sévère et perfectionniste ne faisait en réalité que refléter son attachement à l'établissement qu'elle avait construit. Maintenant que j'avais appris à la connaître, je pouvais affirmer que j'appréciais beaucoup cette femme, tout comme Jessy.

Je pressai le pas dans les rues de Manhattan jusqu'à ce que je trouve une bouche de métro qui me mènerait sur mon lieu de travail. J'avais pris l'habitude de me déplacer en transport, ça ne me dérangeait pas, j'étais plus libre et j'aimais ça, et il fallait avouer que c'était beaucoup plus pratique à New-York. Nate gardait sa voiture, mais moi je ne la conduisait pratiquement jamais. Je n'aimais pas conduire, je n'aimais pas la vitesse, je n'aimais pas me retrouver enfermée dans l'habitacle d'un véhicule, il fallait vraiment que j'aie confiance en la personne qui conduisait. Je savais très bien que ce traumatisme remontait à l'accident qui m'avait coûté mes parents, et mon bébé.

Je secouai la tête pour m'éviter de sombrer à nouveau dans des pensées qui m'étouffaient. Je devais garder en tête mes objectifs, mon art, mon travail et ma vie avec Nate pour ne plus tomber. Je ne me laisserai pas retomber aussi bas qu'il y a quelques mois. Ce n'était plus moi, je ne voulais plus être cette fille lamentable, pathétique et trop trouillarde pour se battre.

Quelques minutes plus tard, j'arrivais dans le quartier de Brooklyn, non loin du Luck's Café, non loin de chez Lucya, non loin de cet immeuble qui représentait tant de choses pour Nate et moi. Je me sentais parfois nostalgique de ne plus vivre à Brooklyn mais je me rassurais en me disant que j'y venais souvent pour travailler ou pour rendre visite à la mère de Nate.