One Year - Tome 2

-42- A New Life

Daylight – Taylor Swift

« I don't wanna look at anything else now that I saw you »

Nate

Putain. Putain. Putain.

J'étais comme sur pilote automatique. Après que ma mère ait mis cinq minutes à me ramener sur terre et à me faire comprendre qu'il était temps que je me bouge, je m'étais remis en marche physiquement mais, au fond, je n'étais pas là. A l'intérieur, c'était la panique totale. J'étais terrifié.

Angie était sur le point d'accoucher, merde !

Et c'était une des choses les plus angoissantes qu'il m'ait été donné de vivre. J'avais peur de tout. J'avais peur pour Angie, j'avais peur pour le bébé, j'avais peur que ça se passe mal, j'avais peur pour la suite, j'avais peur de ne pas être à la hauteur. Je savais que ça arriverait un jour ou l'autre, évidemment, et je savais que l'accouchement serait une grande étape, mais je ne m'étais jamais projeté vers ce moment précis, et je ne m'étais jamais imaginé que cela pourrait être aussi effrayant. Alors, pour l'instant, j'avais beaucoup de mal à réagir. J'étais tétanisé.

Tout le monde avait trouvé un rôle à jouer pour nous aider. Ils s'étaient tous mis à courir partout comme s'ils avaient toujours fait ça, comme s'ils savaient exactement quoi faire dans cette situation. Jessy et Logan, par exemple, étaient en route pour notre appartement afin de récupérer la valise pour bébé et des affaires pour Angie – évidemment nous n'avions pas amené ça à la galerie puisque nous n'avions pas prévu que la soirée se terminerait ainsi. Tara et Casey, quant à eux, nous suivaient en voiture jusqu'à l'hôpital, la meilleure amie d'Angie nous ayant bien fait comprendre qu'il était hors de question qu'elle l'abandonne à un moment pareil. Adrian, lui, était resté avec Shane pour finir de ranger la galerie en nous assurant qu'il nous rejoindrait après.

Moi, je me retrouvais à bord de la voiture de mon père, conduite par ce dernier, après que ma mère m'ait secoué pour que je revienne sur terre. Une mère qui était actuellement à l'arrière du véhicule en train de rassurer Angie, de s'en occuper, de prendre soin d'elle, à ma place. Et ça me frustrait. Ça me frustrait de ne pas être capable d'être présent pour Angie comme je l'avais toujours été.

Elle était sur le point d'accoucher. Elle était sur le point de donner naissance à notre bébé, notre enfant. Et je n'étais pas prêt.

Je devais me ressaisir. Ce n'était pas le moment de laisser Angie faire face à ça toute seule. Ce n'était pas le moment de l'abandonner.

Je poussai un long soupir et inspirai profondément alors que je sentais la voiture ralentir jusqu'à s'arrêter. Un simple coup d'œil vers l'extérieur m'appris que, ça y est, nous venions d'arriver devant l'hôpital. Je jetai un dernier regard vers mes mains tremblantes avant que ces dernières daignent s'activer pour ouvrir la portière. Je rejoignis rapidement ma mère qui supportait Angie contre elle et les suivis jusqu'à l'entrée du bâtiment.

Ma mère ne réagissait définitivement pas comme moi. Elle était déterminée, pragmatique et professionnelle. Je l'écoutais expliquer la situation et dicter des ordres à ses collègues jusqu'à ce qu'un infirmier s'approche avec un fauteuil roulant avant d'aider Angie à s'y installer.

Ils commencèrent à s'avancer jusqu'à ce que l'infirmier s'arrête et regarde dans ma direction. Je voyais ma mère faire de grand gestes et je l'entendis vaguement prononcer mon prénom mais je ne réagissais pas. Ce fut lorsque qu'elle posa ses mains sur mes joues que la bulle dans laquelle je m'étais enfermé éclata. Soudain, je perçus tout. Je voyais les gens s'affairer autours de nous alors qu'avant tout me paraissait être au ralenti, j'entendais ces bruits assourdissants digne d'un hôpital, ces patients, ces médecins parler, marcher, crier, ces téléphones sonner, ces touches de clavier qu'on frappait, je percevais la lumière aveuglante de ce hall d'entrée qui m'éblouissait en pleine nuit.