One Year - Tome 2

-41- Daydream

     Rise – Katy Perry

     « Don't be surprised I will still rise »

Angie

Nerveuse. Incroyablement nerveuse. Terriblement nerveuse.

C'était la seule chose que je ressentais depuis des heures, d'interminables heures. C'était comme se retenir de respirer. C'était ces coups au cœur, ces mains qui tremblaient, ces jambes qui flageolaient et qui parvenaient difficilement à soutenir mon poids.

C'était le grand jour, celui du vernissage, et si je ne me calmais pas rapidement alors j'allais finir noyée sous mon propre stress. C'était pas possible d'être une telle boule d'angoisse ambulante ! Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour être aussi sereine que Nate, s'il angoissait aussi, il le montrait rarement et savait au moins le contrôler. Moi, j'étais juste cette insupportable boule de nerfs qui se renfermait et triturant ses doigts et qui, quand elle se décidait à parler, jouait au petit chef qui repassait derrière les autres pour être sûre que tout était correctement en place. Le genre qu'on avait envie d'étrangler.

J'avais l'impression que même petit truc sentait mon stress puisqu'il paraissait bien réveillé et n'arrêtait pas de me donner des coups de pieds, ce qui me faisait râler encore plus puisque j'avais parfois besoin de faire une pause pour reprendre mon souffle et mes esprits. Parce que, évidemment, alors que tout le monde me disait de me détendre et de m'asseoir, je ne les écoutais pas, préférant m'entêter. Alors quand petit truc s'y mettait, me ralentissant lui aussi, ça me mettait encore plus sur les nerfs. En plus de m'ajouter une nouvelle raison de m'inquiéter à ma liste déjà longue.

Mais tout allait bien se passer de ce côté là. Il n'y avait pas de raison. C'était le médecin qui me l'avait dit. Alors c'est que c'était vrai. J'irais bien. J'avais juste à me concentrer sur mon exposition.

Une exposition, ou en tout cas son vernissage, que je ne devais pas rater. Tout devait être parfait du début à la fin pour ainsi séduire les critiques et les visiteurs. Et au pire, si l'exposition ne marchait pas, j'avais toujours mes études à finir et si je n'étais pas destinée à exposer dans de prestigieuses galeries je pourrais toujours utiliser mon appareil photo lorsque les écoles m'appelleront pour faire leurs photos de classe ainsi que pendant les vacances.

Je levai les yeux au ciel. Si Nate pouvait entendre mes pensées actuellement, je suis sûre que j'aurais le droit à un regard réprobateur et un long discours m'expliquant point par point à quel point j'étais géniale et que j'allais réussir tout ce que j'entreprendrais.

Je savais que je devais me détendre, relativiser. Ce n'était que ma première exposition. C'était même un coup de chance. Et je n'avais que dix-neuf ans, ma vie ne serait pas finie après ça. J'aurais certainement d'autres chances de prouver ma valeur, par ce biais là ou non, mais je tenais tout de même à donner le meilleur de moi-même ce soir histoire de n'avoir aucun regret. Que ça marche ou pas au moins, lorsque je regarderais en arrière dans quelques années, je pourrais me dire que j'aurais tout fait pour réussir. Je regarderais alors cette étape avec le sourire, quoi qu'il arrive. Je voulais ça. Faire de cette soirée un bon souvenir.

En attendant, alors que je faisais pour la troisième fois le tour de la galerie, cette idée ne suffisait pas à faire diminuer mon élan de panique. Enfin ce dernier fut tout de même apaisé lorsque je sentis une main s'enrouler autour de la mienne. Heureusement qu'il était là, auprès de moi, pour me soutenir, comme toujours.

Je me retournai et rencontrai son sourire rassurant. J'observai un instant son visage apaisé pour me calmer. Il était si beau dans son costume qu'il avait enfilé pour l'occasion, si élégant. J'en venais presque à souhaiter qu'il s'habille ainsi tous les jours, jusqu'à ce que je me souvienne que, quoi qu'il porte, il serait toujours magnifique à mes yeux. De mon côté, j'avais opté pour une simple robe noire, rien d'extravagant et surtout un des seuls vêtements dans lequel je rentrais encore. D'un geste nerveux je lissai le tissu, je voulais paraître impeccable.