One Year - Tome 2

-17- Last Mistake

     Like That – Bea Miller

     « Try to find the worst in me, but I won't follow you into the dark »

Angie

J'étais complètement perdue. Aujourd'hui était un jour sans, comme j'en avais encore à cause de mes tendances dépressives. Le problème était qu'aujourd'hui, je n'avais pas Nate pour m'aider à sortir de mon brouillard. Je n'avais que ces pensées sombres et ces voix dans ma tête qui ne cessaient de me répéter que tout était de ma faute.

Nate était malheureux. J'étais malheureuse. Mais je ne pouvais rien faire pour nous, je ne pouvais rien faire pour lui, parce que j'avais ruiné notre relation. Et maintenant Nate se retrouvait seul face à l'accident de sa mère alors que j'aurais pu l'aider, le soutenir, nous aurions pu affronter cet obstacle ensemble, mais dans la main. Seulement Nate ne voulait plus me voir, et même si je passais souvent voir Lucya à l'hôpital, nous nous débrouillions toujours pour nous éviter. Alors même que nous avions besoin l'un de l'autre.

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis l'accident de Lucya mais son état n'avait toujours pas évolué. Elle ne s'était toujours pas réveillée. Et chaque jour qui passait était une source d'angoisse supplémentaire. Et je savais que Nate se renfermait chaque jour un peu plus, craignant que sa mère ne se réveille pas. J'avais moi-même terriblement peur de perdre Lucya alors je n'osais pas imaginer dans quel état devait se trouver Nate.

J'aurais tellement aimé que tout redevienne comme avant. J'aurais tellement aimé que Nate accepte au moins de me parler. Malheureusement nos conversations étaient rares et brèves. Il avait évidemment bien d'autres choses à penser mais j'aurais voulu qu'il me laisse une place pour que je puisse le consoler, le rassurer. Mais il devait penser que ce n'était plus mon rôle, et il n'avait peut-être pas tort.

Le problème, c'était que je n'avais toujours pas eu l'occasion de lui avouer ma grossesse. De toute façon je crois que j'avais trop la trouille de le faire. Je savais que ça ne servirait à rien de retarder l'échéance mais que pouvais-je faire d'autre ? Je voyais bien la façon dont Nate me regardait. Je voyais à quel point ma simple présence le faisait souffrir. Je voyais la douleur et la déception dans ses yeux que je ne croisais jamais trop longtemps par peur d'y voir aussi du mépris.

En sachant ça, j'avais affreusement peur de sa réaction lorsque je lui annoncerai la nouvelle. Nous avions des problèmes, nous n'étions certainement plus ensemble, et Nate n'avait probablement plus confiance en moi, tout ça par ma faute. Comment pourrait-il accepter la simple idée d'avoir un enfant avec moi dans ce contexte ? Nous étions jeunes, séparés, brisés par la vie et sans aucune expérience.

Le sujet était sérieux, on parlait quand même d'un être vivant, de quelqu'un qui dépendra de nous, qui devra compter sur nous pendant de nombreuses années, voire pendant sa vie entière. On ne pouvait pas le prendre à la légère. Un petit truc grandissait dans mon ventre et j'allais rapidement devoir prendre des décisions. Et ça aussi ça me faisait peur.

J'avais peur de ce petit truc imprévu qui s'était bien installé à l'intérieur de mon corps et qui était visiblement en parfaite santé. J'avais fait un bilan, j'avais fait une prise de sang et j'étais allée voir le médecin. Tara m'avait accompagnée, elle m'avait tenu la main tout du long alors que j'étais restée pétrifiée face aux paroles du médecin. J'étais belle et bien enceinte, et, selon les dires du médecin, je me portais comme un charme. Physiquement, en tout cas.

Parce qu'à l'intérieur de ma tête, c'était le bordel. Un bordel tellement dense et sombre qu'il me ramenait à ce que j'avais déjà vécu, à toutes les épreuves que j'avais déjà traversé. Je n'étais pas assez forte pour revivre ça. Je n'y arriverais pas. J'avais déjà perdu trop de personnes auxquelles je tenais, je ne pourrais pas traverser ça à nouveau.