4.

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Je rentre dans l'appartement et Luc m'attend sur le canapé.
- Tu nous as gâté, je dis en pointant du doigt la pizza marguerrita.
Après avoir posé mes affaires, je m'affale en face de la télé à côté de mon meilleur ami.
- Je n'ai pas oublié la sauce piquante !, il dit en me tendant le petit paquet rouge.
Je ris en le remerciant.
J'ai une chance terrible de l'avoir trouvé. Il m'a vu au plus bas à Nice, mais il a été différent des autres. Il n'a pas profité du fait que j'étais au centre des rumeurs pour parler sur moi. Au contraire, il m'a aidé à garder la tête haute en me promettant que tout serait bientôt fini. Un jour, il m'a proposée de partir avec lui et je l'ai suivi. C'est comme ça que nous sommes arrivés à Rennes. J'ai bien fait d'ailleurs, je commençais à me lasser de cet air oppressant qui régnait depuis lors à Nice.
Maintenant on avance un peu à l'aveugle. On ne sait pas trop où on va. Enfin, Luc si. Je suis tellement fière de lui. Il fait des études de psychologie et donne en même temps des cours particuliers de français aux enfants du quartier. Il était destiné à être brillant, de toutes façons. Mais moi, mis à part avoir obtenu un job, je n'ai rien acconpli.
- Ascane ?
Luc me sort de mes pensées.
- Je sais que ça va pas te plaire mais Kilian nous invite tout les deux à une soirée. Il veut se faire pardonner de l'autre fois.
Je lève les yeux au ciel.
- C'était ça que tu appelles une bonne nouvelle ? Je m'attendais à ce que tu m'annonces qu'on a enfin gagné à un jeu sur les paquets de céréales !
Il m'envoie un sourire desolé et je soupire.
-Non, ça va aller. La dernière chose que j'ai envie de faire c'est passer du temps avec lui.
- Allez, s'il te plaît ! On ne peut pas faire pire que la dernière fois...
- Ça tu peux le dire. Non ! Je suis désolée mais je ne peux pas.
Luc hausse les épaules.
- Oui, t'as raison.
Je me retourne vers lui, étonnée. Je ne pensais pas qu'il allait lâcher l'affaire comme ça.
- Comment ça j'ai raison ?, je dis froidement.
- Après tout personne ne mérite une deuxième chance, il reprend, ironiquement. Et puis c'est pas comme si tu bavais sur lui depuis des lustres.
Je ris silencieusement. Il est sacrément fort, il arrive toujours à me faire changer d'avis.
- T'as gagné, je suis partante. Mais ça risque d'être extrêmement gênant.
Je lui pince le ventre et il pousse un cri de douleur pendant que je me tords de rire.
- T'as intérêt à ce qu'il en vaille la peine sinon tu me retrouveras au fond du rouleau.

14/07/19

Il fut mon histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant