22.

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En sortant du musée, je reçois un message de Lucas. Il me demande si il peut passer me chercher après mon service de demain. Je souris niaisement et accepte sa proposition sans hésiter.
- Et sinon... tu aimerais te marier ?
Je range mon téléphone rapidement et regarde Kilian, dubitative.
- Pas vraiment, je dis en grimaçant. A l'époque c'était utile mais de nos jours on peut vivre sans.
Kilian hausse les épaules.
- Je croyais que c'était un rêve de petite fille de se marier ?
Je lève les yeux au ciel.
- Peut être... mais dans la réalité rien n'est aussi beau que ce qu'on nous fait croire.
J'essaie de mesurer mes paroles mais Kilian a vraiment l'air déçu.
- On n'a pas besoin de ça pour être heureux. Je suis là et tu es là, c'est ça le plus important, non ?
Je lui tends un demi sourire qu'il me renvoie péniblement.
Qu'est-ce que j'aurais pu lui dire d'autre de toutes façons ? Je ne vais lui mentir juste pour le rendre heureux. Je hais les mariages et aussi les gens qui se marient.
- Mais se marier prouve énormément de choses...
- Comme quoi ?, je lui coupe la parole.
- Ne tiens pas compte des grands mariages avec leur côté blindblind. Vois ça comme un engagement à vie. Je me réserve pour toi... jusqu'au divorce.
Je lève les yeux au ciel.
- Justement, je ne veux pas de divorce.
- Mais si on s'aime on ne divorcera pas. Ascane, le mariage c'est juste une plus grande preuve d'amour.
Je souffle.
- Mais je ne suis sûre de rien, je ne suis pas stable ! Je... je ne peux même pas te garantir que toi et moi, ça sera toujours aussi beau qu'à nos débuts.
Il me prend dans ses bras et me serre fort.
- C'est parce que tu n'es pas encore prête mais tu verras, plus tard. Jai confiance entre notre relation et Ascane, tu devrais faire de même.
Je dépose un baiser sur sa joue et me défais de son emprise.
- Promi, je vais faire des efforts.
Son visage s'illumine.
- J'ai conscience que je t'en demande beaucoup mais tu me plais. J'ai envie de me ranger avec toi parce que tu es simple et je sais que je peux me reposer sur toi.
- Oui, tu peux, je dis pour l'encourager à se dévoiler un peu plus.
Nous reprenons le pas, main dans la main.
- Mes deux parents sont morts et je n'adresse plus la parole à mon frère. Toi, tu es ma seule famille, mon avenir. Je mise tout sur toi, c'est pour te dire à quel point j'ai confiance.
Mon coeur s'arrête de battre un instant. C'est sûrement égoïste mais au lieu de ressentir de la compassion, je suis juste complètement effrayée. Complètement perdue et effrayée. Pourquoi est-ce qu'il me fait déjà confiance ? On ne se connait à peine.
J'ouvre la bouche pour lui dire que je suis désolée et que je ne pense pas lui correspondre, mais il plaque ses lèvres sur les miennes et joue avec ma langue. C'est le baiser le plus lent et le pire, je dois le dire, que j'ai reçu. Je commence à avoir de sérieux doutes et je ne voudrais pas blesser Kilian, lui retirer tout ses rêves et ce qu'il avait prévu avec moi.
A la fin du baiser, il me regarde avec des étoiles dans les yeux et un sourire incomparable. Comment le lui dire ?
- S'it-te-plaît, ne t'attache pas trop à moi, je dis d'une petite voix.
Il me regarde, dubitatif. Son air radieu a été remplacé par un air mauvais.
- Je ne suis pas la bonne, je dis, et ma voix se brise.
Si il y avait une médaille pour la personne la plus égoïste sur terre, je crois que ce serait à moi qu'elle reviendrait.
- Tu es celle que je veux et ça me va.
Il me sourit et nous arrivons rapidement devant mon immeuble. Je descends de la voiture et dis au revoir à Kilian. Enfin cet enfer se fini et je peux ranger mon costume de fille intéressante que je me force à porter lorsque Kilian est avec moi.

11/01/20

Il fut mon histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant