À son réveil, Leïla fut heureuse de découvrir que son ami s'était enfin réveillé. Elle apprit que son frère était aussi ici et mit tout en œuvre pour le retrouver. Elle avait demandé à ses amis d'arpenter la ville afin qu'ils l'aident dans ses recherches. Ils leurs falluent plusieurs jours pour le retrouver.
Elle était rongée par l'inquiétude durant tout ce temps, priant pour qu'il ne se soit pas fait arrêter. Grâce à ses compétences médicales, elle avait reçu l'autorisation de prendre soin des esclaves. Comme cela ne coûtait rien à leurs propriétaires, ils avaient accepté sans trop broncher. Elle s'assurait donc, à chacune de ses visites, que son frère ne se trouvait pas parmi eux.
Quant à Leith, il était aussi à la recherche de Rayhan et arpentait la ville dans l'espoir de les retrouver tous les deux. Quand il ne l'avait pas vu à leur lieu de rendez-vous, il avait commencé à s'inquiéter. Il avait peur qu'il lui soit arrivé malheur et n'osait pas s'approcher seul de l'enclave aux esclaves, de peur de se faire arrêter.
Il se cachait et dormait dans des endroits sombres pour ne pas attirer l'attention. C'est finalement Zélie qui le retrouva par hasard alors qu'elle s'était rendue sur le marché pour acheter des produits de première nécessité.
Il s'était rentré dedans par accident et elle l'avait d'abord pris pour Leïla. Elle l'avait alors interpellé par son prénom qui était toujours celui que la reine utilisait. Il s'était retourné et elle avait compris sa méprise. Elle lui avait fait un sourire éblouissant.
Il avait froncé les sourcils ne comprenant pas ce qu'elle voulait et paniquant légèrement à l'idée qu'elle puisse le connaître alors que lui non. Elle l'avait attiré dans une ruelle sombre, à l'abris des regards et lui avait donné son identité. Rassuré qu'elle soit une amie de sa sœur, il l'avait suivie sans broncher.
Les retrouvailles des jumeaux furent explosives. Ils coururent l'un vers l'autre dès qu'ils s'aperçurent. Ils se jetèrent dans les bras de l'autre à grands cris avec de grandes embrassades. Ils pleurèrent sous le coup de l'émotion, trop heureux de se retrouver enfin après cinq mois de séparation.
« Tu m'as manqué minus !
- Toi aussi petit génie ! »
Leith embrassa le front de sa sœur tout en la serrant fortement dans ses bras. Il inspira son odeur familière mais se recula d'un bond une expression de dégoût marquant ses traits.
« Tu pues ma parole !! »
Elle le fusilla du regard vexée et fronça son petit nez.
« Et toi alors ? Tu t'es sentis peut-être ? On dirait que tu t'es roulé dans du crottin de chèvre ! »
Ils se chamaillèrent devant le regard ébahis de Rayhan et Zélie. Puis sans crier garde, ils commencèrent à se battre à coup de poings et de pieds engageant un combat des plus sérieux. Les deux autres commencèrent à paniquer de les voir ainsi se bagarrer et tentèrent vainement de les raisonner.
Quand soudain, le duel cessa comme il avait commencé et les jumeaux éclatèrent de rire. Ils se tenaient les côtes à cause de leur hilarité et finirent par se calmer. Ils se prirent à nouveau dans les bras l'un de l'autre trop heureux de s'être enfin retrouvés.
Une fois le calme revenu, Leïla décida de monter une cellule de crise dans la cabane de Zélie pour décider de la suite du programme. Ils savaient tous que quitter la ville était désormais impossible. D'autant que maintenant ils étaient trois à posséder les connaissances militaires nécessaires à la réalisation d'un coup d'État et tenaient là une occasion en or qu'ils ne devaient surtout pas rater.
Ils étaient tous les quatre rassemblés sur le sol, un coussin sous les fesses et une tasse de thé sur la table entre eux. C'est elle qui présidait la réunion.
« Bon, comment on procède ? Vous avez des idées ? »
Ils la regardèrent tous songeurs réfléchissant à un plan d'action. Zélie avait beau n'avoir aucune compétence dans le domaine militaire, elle connaissait mieux la ville qu'eux. Rayhan reprit la parole le premier.
« Je pense que saboter les convois qui partent pour le front serait un bon début. »
Tous approuvèrent cette idée. Leïla se tourna vers son amie.
« Zélie ? Tu aurais une idée pour faire diversion ? »
L'interpellée lui offrit un grand sourire machiavélique qui contrastait avec son physique d'ange.
« Oh oui ! Ignores-tu que l'ennemi de l'homme est la femme, très chère ? »
Les deux hommes présents furent offusqués de sa déclaration, accentuant le mépris que Rayhan ressentait envers elle, en raison de son métier. Elle lui offrit un petit sourire ironique.
« Et bien quoi "Monsieur je suis le fils d'un grand général", tu n'es pas content de te trouver en compagnie d'une fille de ma condition ? »
Elle s'approcha de lui et baissa la voix, un sourire sensuel dessiné sur ses lèvres.
« Je pourrais te faire découvrir bien des merveilles, tu sais ...?
- Ça suffit ! »
Il s'était relever d'un bond, fuyant sa présence.
Depuis son rétablissement, ils vivaient tous les trois sous le même toit, de cette façon Leïla pouvait apporter son aide à Zélie et lui pouvait assurer la protection de sa reine. Mais Zélie avait tout de suite trouvé Rayhan trop arrogant et imbus de sa personne surtout quand il l'avait regardée avec désapprobation quand il avait appris à quoi elle occupait ses journées et certaines nuits.
Elle s'amusait à le provoquer chaque fois qu'elle en avait l'occasion cherchant à le faire sortir de ses gonds. En réalité, elle était blessée qu'il la juge ainsi alors qu'elle n'avait pas le choix pour subvenir au besoin de sa famille n'ayant pas de mari pour l'aider.
Leïla les observa tour à tour. Lui debout, les yeux transpirant de dégoût, quand l'autre, toujours assise, le regardait avec un sourire aguicheur. Elle porta son attention sur son frère qui les observait aussi les bras croisés sur son torse dans une moue réprobatrice. Elle soupira et se leva pour se mettre entre eux.
« Arrêtez tout les deux. »
Elle baissa sa tête vers Zélie pour s'adresser à elle.
« Quelle est ton idée ? »
Zélie soupira et lui indiqua sa place du menton lui faisant ainsi comprendre qu'elle pouvait retourner se rasseoir. Leïla lui obéit et se rassit. Elle plaça ses mains jointes sur la table et attendit que l'autre parle. Rayhan en avait fait de même.
« Je peux demander à mes collègues de m'aider pour attirer le convoi dans une ruelle sombre et détourner leur attention. Pendant ce temps vous vous occuperez de piller les chariots. »
Les jumeaux approuvèrent son idée. Leïla se tourna vers Rayhan qui avait son attention toujours fixée sur Zélie. Ses yeux lançaient des éclairs. Ses dents et ses poings étaient serrés si fort que les jointures blanchissaient. Il avait beaucoup de mal à se contenir. Elle regarda son frère et lui indiqua son ami d'un mouvement de tête.
Quand il reporta son attention sur elle, elle leva son sourcil dans une interrogation muette et il haussa les épaules en réponse. Il ne savait pas pourquoi il réagissait avec tant de virulence. Il surprit tout le monde en se levant d'un coup, si brusquement qu'il renversa sa tasse, déversant son contenue sur la table. Il n'y prêta pas attention et quitta la pièce sans un mot.
Zélie fut blessée de sa réaction. Des larmes commencèrent à perler le long de ses cils. Elle les essuya d'un geste rageur et se leva pour partir à sa poursuite. Les jumeaux se regardèrent ne sachant pas comment gérer la situation.
Ils choisirent de les laisser parler entre eux, c'était un problème qui ne les concernaient pas. Au lieu de cela, ils discutèrent de ce qu'ils avaient vécu durant ces 5 derniers mois et elle fut ravie d'avoir des nouvelles de ses amis qui commençaient à lui manquer beaucoup.
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T01-L'intrépide
Historical FictionLeila ibn Salim Khazar est une très belle jeune fille. Malgré son amour et son respect pour sa famille, son mépris des conventions l'éloigne des rôles dévolus aux jeunes filles de son rang. Dévouée envers son peuple, elle est remarquée par Jamal be...