Chapitre 49

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À la fin de la bataille, Jamal réunit tout le monde dans la grande salle pour décider de la suite. Pendant ce temps-là Leïla, qui était retournée au palais dès le début de l'offensive lancée par son mari, tournait en rond dans sa chambre, se torturant l'esprit, angoissant à l'idée de se retrouver de nouveau face à lui.

Elle savait que lorsqu'il la verrait, il lui ferait passer un sacré savon pour ne pas lui avoir obéi et rester bien sagement dans son palais comme il le lui avait ordonné. Mais n'était-ce pas un peu grâce à elle si la guerre avait été gagnée ? Elle ignorait comment il allait réagir.

Quand elle l'avait aperçu au loin, sur son destrier, revêtu de son armure illuminée par les rayons du soleil, elle avait senti son cœur bondir dans sa poitrine. Elle n'avait eu qu'un désir, sauter de la muraille et courir vers lui pour se jeter dans ses bras. Malheureusement la muraille mesurait plusieurs coudées de haut et la chute lui aurait été fatale, d'autant que son ennemi juré se trouvait juste à ses pieds.

C'est pourquoi, elle s'était contentée de lui sourire et lui faire un signe. Mais si elle ne semblait pas avoir vu de la colère dans son regard, elle ignorait ce qu'il en sera quand il apprendra qu'ils sont désormais parents. Elle se pencha au-dessus du berceau pour contempler ses enfants. Ils étaient tellement beaux. Elle sortit de sa contemplation pour reprendre ses tours sur le plancher. Elle n'entendit pas Zélie entrer dans sa chambre.

« Tu vas finir par faire un trou dans le sol à force de tourner en rond ainsi. »

Elle leva les yeux vers elle, gêné de se faire surprendre dans cet état. Elle sourit à son amie. Elle était magnifique dans cette robe qu'elle avait volée à Émiliria. Elle lui allait magnifiquement bien d'autant qu'elle avait réussi, elle ne savait par quel miracle, à la rendre plus décente. Ses longs cheveux blonds étaient relâchés et retombaient en une longue cascade le long de son dos.

« Tu dois penser que je suis idiote, n'est-ce pas ? »

Elle lui rendit son sourire et s'assit sur son lit avec beaucoup de grâce. Elle avait remarqué que depuis qu'elle fréquentait Rayhan, elle semblait bien plus épanouie qu'avant. Beaucoup plus heureuse et apaisée.

« Non, tu es une femme normalement constituée, et ne dit-on pas que les femmes se font constamment du souci pour rien ? »

Elle pouffa face à cette remarque absurde.

« Tu as raison.

- Mais détends-toi, laisse le hurler un bon coup et puis toute cette histoire se réglera dans ce lit. D'ailleurs, je devrais peut-être t'enlever tes deux merveilles, il serait dommage que vous les réveillez après tout le mal qu'on s'est donné pour les endormir. »

Leïla rougit jusqu'aux oreilles et plaqua ses deux mains sur ses oreilles.

« Zélie ! Tu es vraiment incorrigible ! »

Cete dernière leva les yeux au ciel pas le moins affectée par la réprimande.

« Oh ça va ! C'est connu dans tout le pays que le roi est fou de toi. Il ne t'en voudra pas longtemps. Par contre ... Tu risques certainement d'être enfermée dans ton château pour les cinquante prochaines années. Et si le malheur nous faisait affronter une nouvelle guerre, je subodore qu'il s'assurera que tu sois bien enfermée dans la plus haute tour du palais, avec l'absolue certitude qu'il t'es impossible de t'enfuir, avant de s'y engager ! »

Leïla se renfrogna à l'entente de cette remarque.

« Merci pour cette précision, Zélie, je ne l'aurais jamais deviné moi-même.

- Allez, ne fait pas cette tête. Il ne va pas tarder à arriver. Tu es sûre que tu ne veux pas l'attendre dans une tenue plus ... Aguicheuse ? Parce qu'à quoi bon rester en pantalon, puisqu'il sait que tu es là ?

T01-L'intrépideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant