Chapitre 45

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Le lendemain, ils mirent le plan à exécution. Il était simple, basique mais efficace. En premier lieu, il fallait prévenir les prisonniers. Comme elle était encore trop faible pour bouger, elle envoya Leith et Soraya délivrer le message. Ils revinrent en fin d'après midi avec sa réponse.

« Qu'ont-ils dit ?

- Ils ont dit qu'ils seront prêts. On a fait du beau boulot tous les trois, ils ne sont qu'une petite dizaine dans l'incapacité de se battre, les autres n'attendent que ça.

- Parfait ! »

Elle tapa dans ses mains ravie de l'apprendre. Son frère la regarda inquiet.

« Tu es sûre de toi, petit génie ?

- Comment ça ?

- Et bien ... Tu viens d'accoucher, tout ça c'est un peu risqué ... Tu ne trouves pas ?

- Ça l'est ! Mais je n'ai plus vraiment le choix ...

- Tu pourrais rester ici et attendre que la guerre finisse !

- Tu sais bien que ce n'est pas aussi simple. La vie ici est bien trop risquée ! Si quelqu'un découvre qui je suis, je serais exécutée et j'ignore ce qu'il adviendra de mes enfants.

- Tu regrettes d'être partie ?

- J'ai l'impression de ne pas avoir été utile ...

- Tu es stupide Leïla, si tu crois que tu es inutile, alors tu es vraiment stupide ! »

Il était rare qu'il l'appelle par son prénom. Quand il le faisait c'était pour la réprimander ou pour lui annoncer une mauvaise nouvelle. Elle était vexée de se faire insulter ainsi.

« Hé ! Pourquoi dis-tu ça ?

- Dois-je te rappeler tout ce que tu as accomplis depuis le début de la guerre ? Suis-je vraiment obligé de te dire le nombre de vies que tu as sauvé que ce soit ici ou sur le front ? Faut-il te faire remarquer les sourires qui fleurissent partout autour de toi, sans compter du message d'espoir que tu véhicules à toi toute seule ? »

Elle baissa les yeux, honteuse. Elle savait qu'il avait raison, mais elle aurait voulu faire tellement plus.

« C'est bien ce qu'il me semblait. Tu as déjà accomplis ta part, petit génie. Si tu décidais de rester à l'arrière, personne ne t'en voudrait. Tu es la meilleure reine de tous les temps, ne l'oublie pas ! »

Elle sourit à ses mots. C'était ce que lui disaient les enfants de Siloé. Elle laissa couler une larme le long de joue en pensant à eux. Oui, elle avait déjà fait sa part. Oui, on ne lui en voudra pas. Mais ce que personne ne comprend, c'est qu'elle, elle s'en voudrait. Elle aurait l'impression d'avoir échoué, si elle ne mène pas cette révolution jusqu'au bout.

Elle remercia son frère et le prit dans ses bras. Il lui rendit son étreinte, fier de la femme qu'elle était devenue. Il le pensait sincèrement en citant ses mots. C'était vraiment une excellente reine. Il en était satisfait.

« N'oublie pas que tu es une mère aujourd'hui, d'accord ? Et que la vie de tes enfants passe avant tout ! Le plus judicieux à mon sens est que tu mènes la rébellion en secret et que tu te concentres sur ta survie et celle des petits. »

Elle secoua la tête.

« Un soulèvement de cette ampleur à besoin d'un chef, de quelqu'un qui guidera le mouvement. Tu l'as dit toi-même tout à l'heure, je représente l'espoir. Cela ne sera pas aussi efficace si c'est toi ou Rayhan qui prenez ma place. Je ne peux pas rester en arrière. Mais, puisque j'ai totalement confiance en toi, je vais te confier la vie de mes enfants, tu devras les protéger et prendre soin d'eux.

T01-L'intrépideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant