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PDV YANN

Je l'observe depuis le taxi, elle sort hâtivement du restaurant ne cessant pas de parler face à son téléphone comme une folle, ma folle. Plus elle s'approche et plus j'ai la chance de contempler la femme qu'elle est devenue, si forte mais à la fois brisée, si caractérielle mais fragile, si dure mais tellement détruite. Je suis convaincu que je pourrais l'aider même si elle persiste à croire le contraire, elle est si en colère contre moi pourtant je ne lui ai rien fait enfin en ma connaissance, elle me tient responsable d'un tas de choses que j'ignore, il faut que sa lumière éclaire ma lanterne sinon je serai toujours dans le flou et nous pourrons pas évoluer.

Je fais signe au taximan de démarrer lorsqu'elle s'apprête à arrêter un taxi. Je l'entends complimenter la qualitéé du service dans ce pays, j'en ris intérieurement. Elle monte et ferme la porte avant de souffler.

-Hôtel des Anges s'il vous plaît. Je fais signe au taximan de démarrer mais d'aller à l'endroit que je lui ai indiqué au tout début sans piper un mot. J'observe Dayana manipuler son téléphone avec cette mine agacée qui la caractérise si bien, elle peste contre une certaine Kattalin et maudit un certain William, je ne saisis pas très bien les paroles mais je sens qu'elle se contient d'insulter quelqu'un.

-Hum monsieur le chauffeur je vous ai bien dit hôtel des Anges ? Si mon sens d'orientation est bon, je ne pense pas que vous empruntez la bonne direction. Relève Dayana.

-C'est moi qui lui ai demandé de prendre cette direction. Je réponds à la place du chauffeur. Je guette sa réaction via le rétroviseur, elle ouvre grand ses yeux avant de contracter son visage.

-Vous êtes en train de me conduire quelque part contre mon gré, c'est un enlèvement. Je vous jure chauffeur que si vous ne me conduisez pas à l'endroit indiqué j'appelle la police. Le chauffeur me regarde avec peur mais je lui fais signe de rester calme.

-Vous m'avez entendu ? S'agace Dayana.

-Oui je pense que nous avons tous entendu ta menace que je suis de te voir le mettre en exécution seulement tu ne le feras pas. Elle ferme ses yeux avant de sourire, pas le genre de sourire sympathique qui vous pousse à sourire également mais le genre qui cache une envie de commettre un crime

-C'était trop beau pour être vrai, j'aurai dû m'en douter. Elle parlait de tout sauf de toi comme si tu n'existais pas alors qu'en parallèle elle préparait un plan tordu pour nous caser dans cette voiture c'est dingue comme tout le monde se sont donnés le mot pour me chier. Moi qui espérais un minimum qu'elle se réjouisse de me voilà...

-Dayana je...

-Quoi ? Elle me dévisage à travers le rétroviseur.

-Que ce que tu veux ? Hein ? Pourquoi est-ce que tu t'obstines à me pourrir la vie, à me harceler pourquoi ?

-Il faut qu'on parle. Elle lève les yeux irritée.

-Merde parler de quoi s'il te plait ! On est divorcéé Yann di_vor_cé est-ce tu comprends le sens même de ce verbe ? Toi et moi sommes séparés, chacun est libre vivre sa vie alors pourquoi est-ce tu ne me laisses pas vivre la mienne ? C'est trop dur pour toi de me foutre la paix ? J'ignore volontairement ce multiple questions, je ne veux en aucun cas étaler ma vie privée devant un inconnu alors je demande au taximan de nous conduire à la mer, Dayana adore la mer. Elle continue à me fixer attendant ma réponse mais je détourne le regard, elle souffle.

Ellipse du trajet

C'est en silence que nous sortons du taxi, je demande au monsieur de faire un tour avant de nous chercher. Dayana s'éloigne rapidement de moi préférant se poser sur le sable plutôt que d'être à ma compagnie toutefois ce refus silencieux ne me décourage pas, je la suis de très près, c'est aujourd'hui ou jamais. Je prends place à ses côtés, sur ce sable froid.

PARDONNER Où les histoires vivent. Découvrez maintenant