Deux sœurs : Tome 1: Frisk

Chapitre 36 : Doutes étouffants

Quand Sans revint au deuxième étage, son frère et les deux filles commençaient à manger, son assiette était à côté de Frisk, remplit du repas.

- « Sans enfin ! » fit Papyrus en le voyant s'approcher « Je commençais à me dire que tu n'allais pas remonter de si tôt »

- « Des problèmes avec Romy » laissa-t-il échapper avant d'embrasser la joue de Frisk et de s'installer à côté d'elle.

La jeune fille émit un grognement incompréhensible dû à ce petit baiser inattendu. La pauvre demoiselle était dans un piètre état, le teint livide, les yeux larmoyants et fatigués ainsi que les cheveux en bataille. Chara avait insisté pour qu'elle porte une couverture sur ses épaules pour le repas. Frisk mangeait aussi du riz, qu'elle touchait à peine, Papyrus l'avait acheté ce matin à la hâte ainsi que quelques autres aliments qui la soulageait de la crainte d'une nouvelle repousse de la part de son estomac.

- « Frisk mange un peu, j'ai rien dis pour ce midi mais là faut que tu manges quand même un minimum » désespéra Chara en ne la voyant pas manger.

- « J'ai pas très faim Chara »

- « Je m'en fiche, tu n'as rien eu dans ton estomac de toute la journée, il faut que tu avales quelque chose »

Frisk soupira avant d'essayer d'avaler une bouchée de riz.

Le repas fût très silencieux et cette fois Frisk fût la première à se retirer dans sa chambre, tiraillée par la migraine, suivit comme d'habitude de Papyrus. Chara allait suivre le mouvement quand Sans la prit par le bras.

- « GreenDead faut qu'on parle »

La Dirigeante lui fit alors face.

- « Il s'agit de Romy ? Je vous ai vu pensif pendant tout le repas »

- « Oui, elle m'a révélée quelque chose que même maintenant je n'arrive pas à croire »

La fille en sweat le dévisagea sans rien dire pendant qu'il lui relâchait le bras.

- « Il y a une taupe dans la Famille qui renseigne le gars qui veut ma mort, « Crazy » »

- « Et j'imagine que vous ne savez pas qui est cette taupe, sinon nous n'aurions pas cette conversation »

- « En effet je ne connais pas son identité mais j'ai eus quand même un indice, c'est une personne très proche de moi »

- « Mmmh, c'est sûr que ça réduit la liste des suspects, il y a votre Consiglière, votre frère, ma sœur et moi »

- « Mon frère et Grillby sont en dehors de tout soupçons » corrigea Sans.

- « Donc il reste plus que moi et ma sœur, c'est ça ? »

Le squelette admirait le calme et l'impassibilité de sa Dirigeante, il venait de montrer qu'il la soupçonnait elle et Frisk de complot contre lui, de l'avoir trahi mais elle ne semblait pas inquiète.

- « Et qu'est-ce que vous en pensez ? »

- « J'ai beaucoup de mal à croire que tu puisses faire cela quand à Frisk la question ne se pose même pas »

- « Je ne vous ai pas trahi si c'est ce que vous sous-entendez mais vous êtes libre de le penser » fit-elle sans ciller.

- « Avoue que tu as plus l'occasion de sortir que Frisk »

- « Je ne peux qu'affirmer votre remarque cependant je n'aime pas trop que vous soupçonniez ma sœur »

- « Frisk est tout aussi écartée que Papyrus et Grillby »

Ils se toisèrent du regard, Chara ne faisait rien pour se défendre, attendant juste que le Don annonce le verdict.

- « Tu ne dis rien ? »

- « Qu'est-ce que je dois dire ? »

- « Je t'accuse de m'avoir trahi et c'est tout ce que ça te fait ? »

- « C'est à vous de choisir quoi croire Don G ou plutôt qui croire, moi qui suis votre Dirigeante, complètement dévouée à la Famille et accessoirement votre « belle-sœur » qui ne serait pas capable d'une telle trahison ou cette femme dont vous vous méfiez comme la peste et qui vous fait douter de vos proches »

Sans réfléchit, elle n'avait pas tord.

- « Moi en tous cas je sais que je n'ai rien fait libre à vous de croire autre chose, bonne nuit »

Puis elle alla dans sa chambre, mettant fin à la conversation. Le squelette était perdu, peut-être que Chara avait raison, peut-être que la taupe était ailleurs ? Il secoua la tête, trop de questions et de doutes sans réponse, Sans alla dans la chambre de Frisk et se coucha à ses côtés.

- « Qu'est-ce que... ? » grogna-t-elle avant de voir ce dernier allongé à côté d'elle « Toi t'as vraiment envie d'être malade »

Sans soupira, ignorant le ton désagréable de la jeune fille.

- « Qu'est-ce que tu as ? » s'inquiéta-t-elle en le voyant la mine pensive.

- « Rien, t'en fais pas »

- « Si je m'en fais ! T'es dans ma chambre et t'as l'air préoccupé, tu me fais la tête ? »

- « Non »

- « Tu peux le dire tu sais, je vais pas me fâcher, je suis désolée d'être aussi désagréable aujourd'hui c'est juste que je veux pas que tu sois malade »

- « Je t'ai dis que je ne te faisais pas la tête » insista le squelette en fronçant les sourcils.

- « Alors qu'est-ce que tu as si c'est pas ma mauvaise humeur le problème ? » répliqua Frisk.

- « Rien je te dis ! »

- « Et tu te préoccupes pour rien maintenant ? »

- « Oh et puis merde ! » s'énerva-t-il soudain « Je ne veux pas en parler, pourquoi tu insistes autant ? »

Il se leva du lit, prêt à partir.

- « Non Sans attends » dit Frisk en lui attrapant la main.

Sans se tourna vers elle, celle-ci était à deux doigts de pleurer, sans doute de fatigue, et abordait un regard suppliant.

- « S'il te plaît reste, reste avec moi, d'accord tu veux pas en parler j'ai compris excuse-moi d'avoir insisté mais s'il te plaît reste, je veux pas dormir toute seule en sachant que tu es fâché contre moi dans la pièce d'à côté »

Sans quitta son air énervé, il s'était emporté pour rien, les doutes que Romy lui avait refilés était entrain de lui pourrir la tête de questions et il n'aimait pas ça du tout. Il s'assoit alors sur le lit puis s'allongea de nouveau, Frisk se remit sur le flanc et baissa les yeux, n'osant plus rien dire puis lui lâcha la main et se tourna de l'autre côté, lui faisant dos.

- « Je te demande pardon de m'être emporté »

La demoiselle ne répondit rien, Sans se tourna alors vers elle mais celle-ci avait l'air d'être endormie, complètement épuisée. Il se leva alors et se déshabilla avant de se glisser sous la couette, le squelette hésita un peu puis se serra contre elle avant de s'endormir.