Chapitre 23 - Père, Frère et Soeur

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Kimeru expira lentement, puis bougea la tête sur la droite. Il avait entendu un craquement venant de la chaise située à côté de Niekira. Sachant qu'aucun de ses subordonnés, pas même sa Main Droite, ne se permettrait de pénétrer dans une pièce sans s'annoncer, et effacé, s'il s'agissait d'un Volvin, il comprit vite qui d'autre se trouvait dans la pièce, assis sur la chaise. Il souffla légèrement, et juste après, Niekira sentit la chaleur redescendre, et son stress diminuer.

« -Tu ne devrais pas t'énerver autant Papa. C'est mauvais pour ta circulation. Je te l'ai déjà dit. »

La douce voix grave de Niran surprit Niekira, qui se rendit compte que son grand frère se trouvait à côté d'elle. Comme la porte du bureau était restée ouverte, il avait pu entrer tout en étant effacé, puis s'asseoir sans avoir à déplacer la chaise, comme cette dernière était déjà bien disposée. La Volvin prit le temps d'observer son frère. Niran avait le même visage que son père, ainsi que ses cheveux noirs, mis avait hérité du caractère de leur père, Rani. A savoir une personnalité douce et mesurée, mais une détermination sans failles, et une capacité de à prendre des décisions, ainsi qu'à les appliquer, sans difficulté. Heureusement, contrairement à leur mère, il était profondément attaché à ses jumeaux, Serran et Nirroh, âgés de 13 ans. Il l'avait déjà dit qu'il ne s'opposerait nullement à leur choix de professionnel, même si l'un d'entre eux décidait de travailleur pour les forces de l'ordre. A chaque fois que le père abordait ce sujet avec son fils, Kimeru ne pouvait pas s'empêcher de plaisanter, en disant qu'il pourrait être surpris. Il faut dire que le cas ne s'était jamais encore produit dans le clan. Niekira détailla visuellement les habits que portait Niran. Sa classe était toujours présente, quelque soit les circonstances. Le Volvin avait une chemise de soie bleu ciel, sur laquelle retombait un costard blanc nacré. Il portait un pantalon de la même couleur, retombant sur des bottines noires. Il avait les cheveux longs, arrivant jusqu'au milieu du dos, et les coiffait sous la forme d'une queue de cheval, nouée avec un fil qu'il choisissait selon la couleur de ses vêtements. Aujourd'hui, il était bleu, accordé à sa chemise. Kimeru s'enfonça un peu plus dans son siège, allongea ses bras sur les accoudoirs, et croisa la jambe droite par dessus la gauche. Il regarda à nouveau Niekira, et pris la parole.

« Te rends-tu compte de la position dans laquelle tu me mets ? »

Niekira baissa les yeux sur sa jupe jaune, où étaient posées ses mains ornées de bagues fantaisies dorées. Cette jupe est surmontée par une chemise blanche, par-dessus lequel se trouvait un collier orné de tiges d'or véritables et de billes du même métal, à leur extrémité. Ce collier lui avait été offert par son père, et elle aimait le porter en sa présence, pour lui signifier l'attachement qu'elle avait pour ce présent, ainsi que pour lui. Elle ne pensait pas qu'en appelant Niran, cela déboucherait sur la colère de son père à l'instant T. Cependant, entre l'utilisation de ses ressources pour la soigner, et le fait qu'il ait pris l'initiative d'appeler les Merumi afin de plaider en sa faveur, elle comprenait que cela prenait une toute autre proportion. Et dire qu'elle avait prévu d'en parler à Niran dans le simple but qu'il la dépanne sur le plan médical, avant d'envoyer les donnés à l'intermédiaire de la course, prendre un aller simple pour une destination, afin de laisser les choses se tasser...

« Je t'ai posé une question Niekira ».

Il n'était vraiment pas content.

« Oui Papa. Je vois, à peu près...

- A peu près ? Ok. Je vais rendre la situation un peu plus claire à ton entendement. Tu as laissé en vie une cible, valorisée à 200 000 Ers. Tu t'apprêtais à remettre le Supplément, pour toucher la totalité, à 400 000. En gros, une arnaque en bonne et due forme. J'ai dû négocier avec les Merumi, pour que Niran prenne le relais, à s'avoir s'occuper de ta cible, assurer que tu remettras bien les données, et les convaincre qu'un assassin actuellement classé 4ème sur l'Alphabet List, je parle de toi, bien sûr, n'avait pas prévu de les mettre à l'envers, afin de voler les recettes de la famille rivale, donc nous. Est-ce que tu vois mieux ? »

Oui, elle avait prévu de voler les Merumi. Non, elle n'avait pas envisagé de faire cela pour déstabiliser financièrement l'autre famille de criminels. Elle voulait juste sauver sa peau, rien de plus.

« Je ne voulais pas déshonorer le nom de notre famille, Papa. Je voulais juste...

- Faire tout pour rester en vie après avoir causé un tel désordre ? »

2 ans. Cela faisait 2 ans qu'elle ne s'était pas faite gronder par son père. La dernière fois, c'était quand il s'était inquiété du fait qu'elle n'avait toujours pas de relations stables. Désireux de la voir s'épanouir dans ce domaine, rempli du désir d'être une nouvelle grand père, il avait arrangé un dîner avec quelques familles Nipōnaises respectables, avec espoir qu'elle se serait liée au moins à l'un des fils des chefs de famille présent. Elle était venue par obéissance, mais après avoir considéré qu'elle perdait son temps, trouvant les hommes présents coincés et à la discussion sans fond, elle était partie d'une manière précipitée, avant le repas, juste après l'apéro. Son père lui avait passé un savon, avant de lui expliquer qu'il voulait tout simplement la voir heureuse, si possible avant qu'une de ses courses l'amène dans la tombe. Suite à cela, elle avait espéré le réjouir en le présentant Perian à un moment donné, mais cela était de l'histoire ancienne. Kimeru secoua la tête, tout en regardant son téléphone.

« - Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai même pas la certitude qu'ils ne chercheront pas à t'éliminer, pour l'exemple. J'ai déjà envoyé des personnes au comportement déraisonnable comme le tien, couler avec des poids au fond de la Baie, pour des colis valorisés à 50 000 Ers, à plus forte raison un contrat à 400 000 qu'on tenterait de me frauder... »

Elle avait tenté de se retenir, mais cette dernière phrase finit par l'ébranler. La Volvin laissa une larme couler sur sa joue, dans un sanglot soudain. Il avait toujours été fier du fait d'avoir une soeur au fort caractère, à tel point qu'il n'avait jamais eu à la défendre lorsqu'ils furent dans la même école pendant un temps. Par la suite, elle avait s'imposer durant sa carrière, sans que personne n'ai été en mesure de douter de ses capacités. Cependant, il l'avait déjà vue secouée plus d'une fois, notamment lors du départ de leur mère, et avait toujours su trouver les mots pour la consoler. Dans la situation présente, la seule chose qu'il pouvait faire, était d'obéir au plant mis en place par leur père. Il avait déjà réussi à faire appel aux Revitaliseurs avant de le prévenir. Ce qui était beaucoup. S'il fallait faire plus, il était prêt à le faire. Rien n'était plus important que la famille. Pas l'organisation. Mais sa soeur, sa femme, ses enfants, ses oncles, ses cousins, sa grand-mère, sa mère et son père.

" On y arrivera, soeurette. Tu t'en sortiras"

Il n'avait pas trouvé mieux à dire sur le moment. Mais il savait que cela la réconforterait.

Lune PourpreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant