Chapitre 16 - Couleurs & Diverses Missions

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C'est à nouveau Kim qui brisa le moment de malaise, encore plus amusée à la vue de la mine confuse de son subordonné. Donc Ino n'était pas insensible à la vision de Marga. La moitié du chemin avait été réalisé. Il fallait vérifier à présent de l'autre camp.

« - Tu permets que je passes aux toilettes ? On discutera de ce qui a tant attiré ton regard à mon retour »

Ino fit mine que cela n'était pas nécessaire, mais Kim fit une moue taquine, pour lui dire qu'ils aborderaient définitivement le sujet. Elle prit son sac, et avec grâce, se rendit dans les toilettes du Doux Siroté. Ce qu'avait toujours apprécié Kim, c'est que même si le café était modeste, il était propre en tout points, que ce soit au niveau de ses tables, la salle intérieure, ou les toilettes. Surtout celles-ci. Kim faisait partie des personnes qui pouvaient blacklister un endroit rien qu'à d'une trace suspecte sur les lavabos quand elle entrait pour la 1ère fois dans les toilettes d'un endroit où elle se rendait, que ce soit pour le travail ou son loisir. Une fois dans les toilettes, Kim vit Marga, debout face à l'un des miroirs, naviguant sur son téléphone. Elle possédait un CTH, un smartphone sans prétentions, bon en tout, mais excellent en rien, et pas cher. Elle ne le savait, mais cela faisait déjà un autre point en sa faveur vis à vis d'Ino. Il possédait en effet plusieurs téléphones, et se procurait des smartphone du même type, discrets, mais tout à fait capables, et surtout, manipulables à souhait pour ses besoins. Quand Marga vit Kim, elle lui sauta au cou, la serrant chaudement, puis la tint par les épaules, excitée.

« - Il est trop chouuuuuu !! Dis, je lui plais ? J'aime trop sa tête ! En plus il a un corps sain !! J'aimerais énormément faire sa connaissance !!!»

Kim voulut se retenir, mais n'y réussit pas, et éclata de rire. La dernière description semblait farfelue, mais de la part d'une Karü, elle n'était pas étonnée. Grâce à leur Champ Immuno-réparateur rayonnant de leurs 3 cœurs, les Karü étaient capables de connaître l'état physiologique et énergétique des êtres qui les environnaient, ce en permanence. Cela leur permettait d'ailleurs de pouvoir s'immuniser dès que leur Champ repérait une anomalie biologique dans son périmètre, qui était d'environ 5 mètres, et donc de ne pas tomber malade. C'est aussi grâce à cela qu'ils choisissaient leurs partenaires, car ils répugnaient les corps atteint de maladies, ou porteurs de virus, même sains. Kim reprit son souffle, puis répondit à Marga.

« - Je crois que tu lui plais, au regard qu'il t'a porté, tu as en tout cas attiré son attention. Ecoutes. On doit tenir notre réunion, qui assz importante. Ce que je te conseillerais, serait de discrètement lui donner ton numéro, l'air de rien, après l'avoir servi. S'il t'appelles, ce qu'il est définitivement intéressé, et là, tu me diras comment la suite aura évolué ! Qu'en dis-tu ? Toujours partante ?

- Toujours partante !! Ho, j'ai tellement hâte de le connaître maintenant !

- Hahahaha, je n'en doute pas une seconde ! Bon, je dois y retourner ! N'oublie pas hein ! Ton numéro, discrètement !

- Je n'oublierais pas !! »

Kim vérifia son visage, jeta un coup d'œil par réflexe au lavabo, puis se rendit à sa table. Ino était concentré sur l'un de ses téléphones, surement l'un deux qu'il utilisait pour intercepter les informations environnantes circulant sur les réseaux environnants. Formé par un Wikina à l'armée au piratage de données, Orange était l'un des meilleurs hackers du pays, et ses connaissances étaient bienvenues parmi les Color Agent. Pénétrer sur le réseau wifi disponible des cafés, afin de récupérer les informations de ceux qui y accédaient, était par exemple un jeu d'enfant. Kim haussa un sourcil. Serait-il en train de...

« Ne me dis pas que tu serais déjà à la recherche des données du potentiel portable de notre serveuse ? »

Ino leva la tête, surpris et gêné à la fois. Son chef le connaissait un peu trop bien, beaucoup trop bien. Il cessa ses tentatives de stalk, rangea son téléphone, et en sortit un autre, avec un écran plus petit. Kim opina, tout en reprenant son café.

« Ton silence est évocateur. On va passer à la partie officielle de notre rencontre, si tu veux bien. Si on se voit aujourd'hui, c'est pour faire un point sur nos dossiers en cours au sein de l'équipe. J'aurais aimé que Rouge soit là, mais tu la connais, elle n'en fait sa tête, et si je tolères cela, c'est bien parce qu'elle est bonne dans son domaine. De plus, elle n'a jusqu'ici rien fait nécessitant une prise de mesures extrêmes tel que sa sortie des Color Agent, et puis, dangereuse comme elle l'est, je la préfère encore avec nous, que dans la nature. »

Ino acquiesça silencieusement.

« Bien. On va donc aborder justement où nous en sommes actuellement, au niveau de nos dossiers. Je vais commencer par le mien. Je garde un œil présentement sur les agissements des familles Oridor du quartier Bordorré, qui sembleraient se droguer avec une nouvelle drogue venant d'apparaître sur le marché, la Discorda. La Brigade Urbaine pourrait être sur le coup, mais le Parti de Franche-Droite s'inquiète que ce comportement entache les chefs d'entreprises membres de ces familles, et comme certains soutiennent financièrement le parti, de ce fait, on est assigné à cela, pour l'instant, de la simple surveillance, et un relevé d'informations. Je n'ai pas cherché à me procurer la drogue en question, n'ayant pas vu d'effets particuliers chez les usagers, à part les habituels états comateux. Juste, j'ai entendu dire que 2 Oridors auraient temporairement retrouvé une vue normale en la consommant, mais je mets ça sur le compte d'hallucinations, j'attends d'avoir plus de remontées de la part de mes contacts chez ces bourgeois racistes. »

- Des Oridor qui auraient retrouvé la vue ? Sachant qu'ils naissent aveugles, cela voudrait dire qu'ils auraient consommé un mélange de produit chimique capable d'altérer leur racine génétique temporairement ? On aurait pas là une forme de beta test d'une arme biologique, sur une partie de la population la moins susceptible de s'en plaindre ? Surtout vu l'effet ?

- J'y penses fortement, d'où l'accentuation de mon observation sur cette consommation, et nous amène au dossier de Rouge.

- Oui, elle est actuellement à Turnoc, toujours postée dans ce club d'Emotesses si je me rappelles ?

- En effet. Aux dernières nouvelles, elle guette la moindre trace d'un trafic d'Oridor et de Karü, car des émotesses et des prostituées sont soupçonnées être originaires de kidnappings, pour avoir été revendues dans les clubs de Turnoc, afin de combler les fantasmes des plus en manque. Cela me dégoûte d'avance.

- Et elle a trouvé quelque chose ?

- Rien en ce moment, le club où elle officie en tant qu'agent de sécurité, une excellente couverture pour elle qui aime se dépenser en passant, est clean, mais elle trouve que certaines prostituées ou strip-teaseuses travaillant dans les boîtes semblent venir d'ailleurs, et pas de leur plein gré, mais bien sûr, les approcher n'est jamais facile, car même entre elles, il existe une forme rivalité, faisant qu'elles considère la moindre femme comme une potentielle concurrente, même si elles ne l'ont jamais vue travailler dans leur établissement.

- Wow ! Comment elle compte apprendre donc ce qui se trame 

- En collaborant avec des filles de son propre club, afin qu'elles sympathisent potentiellement avec d'autres de la ville, notamment de certains clubs bien précis. Cela arrive, quand les deuxièmes sont certaines que les premières ne cherchent pas à leur prendre leur boulot, après quelques conversations. Après tout, même dans le monde de la nuit, personne n'aime rester seul. !

- Bien bien. On passe à mon dossier ?

- Bien sûr. Du nouveau sur.... »

Kim passa sa langue sur ses lèvres. Elle aurait voulu impassible, mais ce n'était pas facile. Ce sujet restait toujours aussi sensible à ses yeux. Ce n'était pas pour rien qu'elle l'avait confié à Ino. Elle savait qu'elle n'aurait pas été en mesure de le gérer. Ino vit qu'elle semblait en difficulté, et compléta sa phrase. Jaune ne lui avait jamais confié pourquoi un tel malaise s'installait quand ils discutaient de ce dossier, mais par respect, il avait préféré ne pas poser de questions. Il y avait des limites qu'il valait mieux laisser telle quelles.  

Lune PourpreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant