Lune Pourpre

Chapitre 31 - Fontaine et croustillant de légumes

Un incroyable mélange d'odeurs régnait dans le quartier d'Ibusen. Pour un Gatiem, c'était à la fois l'euphorie et le cauchemar. Car il sentait tout, et pouvait se délecter lorsqu'il s'agissait de bonnes effluves, mais ça pouvait être de la torture, quand des relents de pourriture pénétraient son nez délicat. Darkann fut heureux lorsqu'en arrivant devant le "Paon Doré" il sentit non pas des odeurs rances, mais au contraire l'odeur de l'encens, accompagnée d'effluves florales. En descendant de la voiture conduite par Naslya, il se faisait déjà une bonne idée qu'il allait pénétrer. Un restaurant huppé, qui se démarquait nettement des autres établissements. Les deux policiers entrèrent dans le restaurant, et furent accueillis discrètement par une personne qui leur demanda s'ils désiraient manger. Naslya montra son insigne, et indiqua qu'ils avaient plutôt des questions à poser au responsable des lieux. Poliment, l'hôtesse leur fit patienter, et se rendit vers un homme qui était debout derrière le comptoir. Celui-ci vint à leur rencontre. Il s'agit du maître d'hôtel, qui leur demanda si la requête des policiers concernaient l'hygiène du restaurant. Avant qu'ils ne répondirent, il rajouta que le restaurant avait été contrôlé récemment, et que tout était en ordre. Nas les rassura en leur disant qu'il ne faisait pas partie de la Sous-Brigade Sanitaire, et qu'il désirait voir le responsable pour un autre sujet. Le maître les salua poliment, les fit s'avancer au fond du restaurant dans un salon privé, et leur pria d'attendre. Ensuite, il se rendit au comptoir, et prenant le téléphone, composa le numéro du téléphone qui se trouvait au 2ème étage.

Ce dernier sonna 3 fois, avant d'être décroché par un Kimeru fatigué. Suite à l'histoire avec sa fille, il avait fait des pieds et des mains pour lui trouver une solution pérenne, en contactant la famille demeurant au Nipō. Après avoir courtement exposé la situation à sa mère, il avait ainsi arrangé un séjour à la durée indéterminée sur place, le temps de pouvoir calmer les choses à Ora. Mais tout cela, sa fille ne le savait pas encore. Elle n'avait pas le choix de toutes les façons. Et c'était le mieux qu'il pouvait faire pour épargner sa vie. Quand il décrocha donc, il était éreinté après toute ces réflexions.

" - Kimeru-samia ? C'est Nigen à l'appareil. Des policiers de la Brigade Urbaine désirent vous rencontrer."

Kimeru fronça les sourcils. Déjà ? La police était déjà au courant ? Mais comment ? Et à sa porte en plus ? Il passa sa main sur son front. Cela prenait une ampleur très désagréable. À moins que...

"- Ce sont les Sanitaires ? Offres-leur le thé, et dis-leur que le contrôle a déjà été effectué. Prends un rendez-vous avec eux si possible pour le prochain, et donne un bon de réduction pour un dîner à chacun d'entre eux."

Un silence de 5 secondes régna dans le combiné. Kimeru ne l'apprécia pas, et reprit la parole, avant que le maître d'hôtel ne rajouta quelque chose.

" - Qu'il-y-a t'il Nigen-donio ?"

L'intéressé prit à nouveau quelques secondes pour répondre. Puis se résolut à répondre.

" - Il ne s'agit pas des policiers sanitaires, Kimeru-samia."

Kimeru soupira longuement. Sa 1ère hypothèse avait été la bonne.

" - Où les as-tu installés ?

- Dans le salon Plumes Blanches, Kimeru-samia."

Kimeru acquiesça silencieusement. Nigen avait bien fait. C'était le salon qu'il réservait en général à l'accueil des autorités. Il était situé dans le fond, et était l'un des plus isolés en termes d'acoustique du restaurant. Ainsi, toutes les fois que des forces de l'ordre venait au restaurant, ils étaient accueillis dans un cadre idéal, sans déranger la clientèle.