Sept jours de plus passèrent et cheikh était toujours dans la région verte de Casamance. Il avait obtenu malgré l'inaccessibilité du guérisseur, un rendez-vous , celui du premier contact avec le guérisseur. Il m'a dit qu'il avait commencé le traitement et son docteur traditionnel lui avait confessé qu'il était atteint doublement. Le premier sort a été enlevé avec succès mais le deuxième plus récent que le premier demeurait une énigme.
Ainsi, il lui conseilla de rester quelques jours de plus pour enlever ce sort mortel.
Sans louvoiement, je pensai à dame belle mère qui m'avait renouvelé son désaccord de toute réconciliation avec moi. Elle avait sûrement lancé un nouveau sort à son fils.
Déterminée de me jeter dehors elle était capable de tout et ça ,j'en doutais pas.
Durant ces derniers jours, je ressentais un manque total d'une figure masculine sur mon lit, cheikh me manquait atrocement. Avant qu'il ne parte, nous avions parlé au sujet du prêt de babacar et leur dispute. Il disait qu'il avait oublié l'incident mais je savais qu'il le disait uniquement pour que je ne me sente pas gêné. Il stipulait qu'ils se connaissaient l'un et l'autre du coup ils régleraient leur différend le moment venu.
Quiétude et un vent de paix régnaient dans la maison car belle maman sortait rarement de sa cachette pour faire face au reste du monde. Imam était toujours fâché et furieux contre elle qu'il ne passait même plus la journée dans la maison. D'habitude, à chaque heure du repas il se pointait et nous mangions ensemble, mais depuis l'avènement malheureux, il ne rentrait que tard le soir.
Mon assistante au foyer daba,une belle femme aux rondeurs époustouflantes avec un teint marron lisse et velouté ensorcelait grâce à sa beauté la oumma masculine, elle est terriblement belle. Elle m'aidait sans relâche aux tâches ménagères. Elle est polie et exécute mes ordres sans se dire que j'ai le même âge qu'elle. J'ai dû la mettre en garde un jour à propos d'un voisin qui se nomme sidi qui venait à chaque fois lui réclamer le thé afin de se frayer un chemin pour la draguer. Elle ne passait point inaperçue malgré sa timidité. Son seul objectif me disait-elle était de seconder ses parents et s'occuper de ses frères et soeurs.
Betty et moi avions renoué nos liens et tout était redevenu normal comme avant. Elle me disait de faire fi aux multiples reproches et jets de piques de sa mère quand imam était absent. Elle avait reconnu l'erreur fatale de sa mère et malgré ça, elle me suppliait de ne pas entrer dans son jeu. Je la voyais parler avec sa mère quand celle ci me lançait des piques soi-disant que j'étais une mauvaise bru, car une bonne bru devrait apporter paix et opulence dans la maison conjugale. Elle me disait souvent que je ne leur ai même pas donné un morceau de tissu, que j'étais qu'une opportuniste, une dernière venue, une voleuse de quiétude, une fumiste, celle qui sème la zizanie entre mère et fils , épouse et époux. Elle parlait, elle parlait et à chaque fois je me taisais pour faire plaisir non seulement à mon mari mais à mes belles soeurs Betty et yougoudou qui étaient comme une soeur pour moi.
La semaine passée, tante Aminata était venue pleurait sur le dos de sa petite soeur, elle avait mal et se sentait trahi par son mari disait-elle qui avait convolé en seconde noce avec Adjiaratou sa meilleure amie. Elle n'en revenait pas que son mari puisse commettre une telle injustice à son égard. Elle qui était là depuis le début, qui avait vu tout malheur s'abattre sur eux et malgré ça elle endurait pour le bonheur de son époux. Elle qui avait tenu tête à ses parents qui n'étaient pas d'accord de son union avec son mari qu'il appelait le " talibé" car ce dernier était le chambellan d'un marabout du quartier. Au temps il n'avait ni travail ni maison et malgré ses grands boubous qu'il enfilait et y naviguait, elle l'aimait. Malgré qu'il n'était pas un homme qui soignait son apparence,elle l'aimait. Saliou son mari était ce genre d'homme qui se vouait uniquement aux cultes religieuses, faisant dos aux choses terrestres comme le font les derviches soufis. Il s'oubliait même en donnant service à son marabout. Il préférait labourer pour son marabout que de le faire pour ses parents. Il arrivait que son guide les amena cultiver son champ à perte de vue durant des mois et en revenant il empruntait de quoi sucrer son café. Son père feu demba dieng le maudissait chaque jour, il n'était pas content de son fils qui avait pris une mauvaise voie selon lui. Sa mère absa leye ,elle, priait pour que son enfant retrouve ses esprits car pour elle le marabout l'avait dévié mystiquement.
![](https://img.wattpad.com/cover/142309098-288-k237860.jpg)