AlimaJe ne pouvais pas accepter ça, rester dans cette maison durant trois mois pour clore ma période de viduité non.
J'en suis pas capable, je ne peux pas affronter cheikh, ni son ignorance encore moins sa haine, le mieux serait que je quitte cette maison cette nuit même sans attendre une minute de plus.
Cheikh était parti après m'avoir répudié. Mon problème ce n'est plus comment réparer mon erreur car cheikh ne me croira jamais, je ne vais pas réessayer de lui faire croire que je suis innocente c'est peine perdue, le seul problème qui me hante est que vais-je dire à ma famille, quoi ?
Il faisait très tard lorsque j'ai fini de faire mes bagages. Quitter la maison était une chose difficile que j'apprêtais à faire, je la considérais comme la mienne, je m'y voyais vivre avec cheikh et nos enfants dans le bonheur et la gaité. Qui l'aurait cru? Un rêve irréalisable, mon rêve de partager mes bonheurs et peines partis en fumée.
Cette maison me manquera, ce lit, cheikh...
En posant un pas dans la cours, mes bagages en main, je fis face à imam. Il me regarda surpris.
_ Alima, tout va bien ?
_ oui papa, je vais chez moi...
_ à cette heure de la nuit? Qu'est ce qui se passe?
_ rien papa.
_Non tu me caches quelque chose, qu'est ce qu'il y'a et où est cheikh?
En entendant son prénom, je fonds en larmes incapable de me retenir.
_ je m'en doutais, aller viens , rentrons dans le salon on va discuter.
En le suivant dans le salon, il me pria de m'asseoir et lui dire ce qui m'arrive. Malheureusement je n'arrivais pas à sortir un mot de ma bouche, je continuais de pleurer. Déboussolé, imam appela cheikh au téléphone pour lui prier de venir vite fait sans tarder à la maison.
Que vais-je lui dire? Je ne sais même pas quoi dire à imam, je peine moi même à comprendre.
_ cheikh va venir, il me dira ce qu'il se passe.
_ papa, laisse moi partir....
_ où et pourquoi ? Alima tu me fais peur là, j'avais même cru à la seconde que je t'ai vu avec tes bagages qu'on t'avait annoncé une mauvaise nouvelle à mbour, mais je vois que la situation parait plus critique que ce que je pensais. Qu'est-ce qui se passe, c'est ta belle-mère ?
_ non papa...
_ c'est à cause de Aïssatou, Ndiémé, Betty?
_ non papa c'est à cause de personne, cheikh m'a répudié..
_ soubhanala! Quoi, non qu'est ce qu'il se passe ici?
_ papa je ne comprends même pas.
_T'inquiète pas je vais en savoir plus, je suis dans ma chambre si cheikh arrive tu m'appelles.
_ d'accord.
Une heure plus tard cheikh se pointa dans le salon sans un regard vers moi. Il alla directement dans la chambre de son père. Des dizaines de minutes s'écoulèrent avant qu'ils ne reviennent dans le salon.
J'avais décelé sur le visage de imam des traits horrifiés, cheikh l'avait raconté certainement car il ne cache rien à son père, il m'a dit maintes fois même qu'il était plus proche avec son père qu'avec sa mère.
Un silence de mort régnait dans la pièce. Quelques secondes après, imam prit la parole.
_ Alima, je ne vais pas faire un jugement hâtif car il me reste ta version, cheikh m'a tout raconté, ce qu'il a fait est un péché et c'est même dégoûtant à la fin, à cause de lui ce qui est arrivé est arrivé. Jamais je n'aurais cru qu'il fera une chose pareille, je l'ai bien éduqué, il est adulte, il distingue ce qui est bien et ce qui est mal, donc il est bien au courant que ce qu'il a fait est un péché ,que Dieu le pardonne.